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mardi 23 septembre 2014

Au coeur de la comète - Gregory Benford et David Brin


Histoire de conclure cette édition du SSW, j'ai abandonné galaxies lointaines et planètes éloignées pour une dernière aventure se déroulant dans notre bon vieux (et déjà fort grand) système solaire, dans un futur pas si éloigné que ça où l'homme tente de partir à la conquête des comètes, et plus particulièrement de la plus connue d'entre toutes : la comète de Halley.

A l'origine je me suis lancée dans la lecture surtout pour sortir ce livre de ma PàL (sans quoi il était promis à une hibernation jusqu’au prochain SSW), mais la lecture a pris un ton légèrement surréaliste et délicieux vu qu'en parallèle les journaux ne cessaient de parler de la mission spatiale Rosetta qui cherche à poser un appareil sur une comète. Du coup, j'avais l'impression d'avoir une longueur d'avance !

Au cœur de la comète commence en 2061, alors que la comète de Halley revient vers le Soleil. La Terre, qui a déjà colonisé quelques astéroïdes, envoie une mission habitée dont l'objectif est d’atterrir sur la comète, d'y vivre pendant une révolution, et de tenter de dévier la comète lorsqu'elle revient vers le soleil, ce qui ouvrirait la voie à d'autres aventures spatiales, et à la terraformation de Mars ou de Vénus.

Nos colons cométaires arrivent donc (pour la plupart en état d'hibernation) sur la comète, et tout ce petit monde s'installe en creusant la couche de glace de la comète. Au début tout se passe plutôt bien, jusqu'à qu'on découvre les formes de vie propres à la comète, qui prolifèrent très vite à cause de la chaleur et la lumière amenée par les colons.

Les membres de la mission commencent à tomber comme les mouches, certains deviennent fous, le ton monte entre les humains normaux et les humains génétiquement améliorés (forcément moins malades que les autres), et les merveilleuses découvertes faites sur la comète sont loin de suffire à remonter le moral de l'équipe. Ce qui devait être une belle aventure humaine tourne donc vite à l'aigre, et 660 pages ne seront pas de trop pour dénouer tout ça !

Au cœur de la comète est un récit extrêmement touffu, qui ne se contente pas simplement de mettre en scène l’huis-clos d'une installation d'une colonie humaine dans l'espace (avec un sens du détail déjà impressionnant). Il aborde aussi les thématiques de la modification génétique et de l'intelligence artificielle, et n'oublie pas un petit arrière-plan politique pour être complet.

C'est clairement la grande force du livre, d'autant plus que tout cela est abordé avec des explications scientifiques qui semblent tout à fait crédibles (enfin pour son époque de publication -1986-, j'imagine que certains détails doivent sembler ridicules aujourd'hui).

Si je ne peux qu'objectivement admirer le travail accompli, je suis forcée d'avouer que ce genre de texte n'est plus trop ma came. J'ai trouvé le trio de héros (une informaticienne, un biologiste et un soldat) finalement assez fade, comme s'ils étaient surtout destinés à mettre en avant les idées scientifiques, et je suis obligée d'avouer avoir survolé certains paragraphes trop truffés de jargon.

C'est clairement le côté hard-science qui m'a déplu, mais j'ai quand même pu apprécié ce voyage spatial qui change de l'ordinaire : on n'est pas dans la bête exploration vers l'infini et au delà, mais dans une visite un peu étrange du système solaire, à bord d'un véhicule difficile à contrôler.

L'homme se retrouve complètement dépassé par l'endroit qu'il colonise (certains passages sont dignes d'un film d'horreur), et c'est d'autant plus intéressant que cela se déroule à l'échelle d'une vie humaine (70 ans), on voit donc les gens évoluer en conséquence : des liens se font et se défont, des factions se créent, s'associent ou se battent entre elle selon les moments. Certes on est loin de la richesse de Destination ténèbres pour le côté humain, mais à quelque part on se retrouve quand même dans un vrai comète-opera !

Au final, je ne suis pas mécontente d'avoir mis le nez dans ce livre qui sort un peu des sentiers battus (c'est quand même le but du SSW, de partir à l'aventure vers de nouveaux horizons !). Cependant, j'ai un peu peiné à la lecture, je le recommanderais surtout à des lectures avides de science-fiction ultra-documentée.

CITRIQ



9 commentaires:

  1. Je connaissais David Brin mais je découvre le coauteur, Gregory Benford.
    Sinon, "Destination ténèbres" me tente davantage.

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  2. C'est parfois le problème de la hard-SF : c'est stimulant sur le plan des idées (quand on arrive à suivre !) mais sur le plan des personnages c'est moins intéressant. Il faut savoir dans quoi on met les pieds quoi !^^

    J'avais lu il y a un paquet d'années un autre auteur de hard-SF qui fait partie des "grands B" (Brin, Benford et donc Greg Bear), et j'avais laissé tomber : j'étais largué par les concepts scientifiques, et les persos étaient inintéressants. Du coup, je m'approche avec un peu de méfiance de la grosse hard-SF...

    Ceci dit, j'avoue que Benford m'intéresse, notamment avec son cycle de "Centre Galactique"... Je dois être maso ! :P

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  3. @Brize
    A raison je pense ^^

    @Lorhkan
    Si tu as la motivation... je crois que j'étais pas trop d'humeur à lire ce genre de texte, ça n'a pas aidé ^^

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  4. Je connais Benford grâce à des ouvrages comme "La sphère" et "Les enfants de Mars" (énorme préférence pour le second), et "La jeune fille et les clones", de David Brin, a été un des ouvrages de SF qui a le plus marqué mon adolescence et qui m'a fait entrer dans le genre. Alors malgré ton avis peu enthousiaste, je dois dire qu'une collaboration des deux attise hautement ma curiosité x)

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  5. @Mono
    Dans le bon état d'esprit je pense que ça passe sans problème (et moi aussi j'ai adoré la Jeune fille et les clones, faut vraiment que je le relise un jour !)

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  6. Je suis un peu dans le même cas de figure que Lorhkan : j’adore les idées de Greg Egan, mais j’ai du mal avec ses traitements :)

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  7. @Escrocgriffe
    J'ai lu un Greg Egan une fois, je ne ferais plus jamais cette erreur :D

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  8. J'ai lu un recueil de l'auteur il y a quelques temps, et mis à part quelques textes intéressants, je suis un peu passée au-dessus.

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  9. @Tigger Lilly
    On doit pas être faites pour apprécier ses textes ^^

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