Lentement mais sûrement, je continue mon exploration du cycle de Hain (qu’on trouve aussi sous les appellations La Ligue de tous les mondes / Cycle de l’Ekumen dans les anciennes éditions), univers de science-fiction foisonnant créé par Ursula Le Guin.
Planète d’exil est le deuxième roman écrit dans cet univers. Il se situe chronologiquement après Le monde de Rocannon (auquel il est très brièvement fait allusion), mais son intrigue est un tel huis-clos planétaire qu’on peut le lire sans aucune connaissance de l’univers. C’est d’ailleurs ce qui est chouette dans le cycle de Hain, si tous les textes se basent sur un univers commun, ils ne sont jamais liés entre eux, si bien qu’on peut les lire dans le désordre le plus complet (comme moi).
Dans ce court roman (même pas 200 pages !), nous visitons la planète Gamma Draconis III, où une poignée de colons terriens qui a perdu tout contact avec la Ligue de tous les mondes depuis des siècles vit aux côtés des habitants natifs de la planète, très peu évolués technologiquement et très méfiants à leur égard.
Je dois sûrement radoter, mais un des grands talents de Ursula Le Guin, c’est d’arriver à créer des mondes et des cultures qu’on ressent réellement comme différents, et Planète d’exil en est un excellent exemple.
En effet, la particularité de Gamma Draconis III est d’avoir une période de révolution autour de son soleil extrêmement longue (60 années terrestres), si bien que cela modifie radicalement la perception du temps. On croise souvent en SF le concept d’une planète n’ayant pas quatre saisons comme nous, mais il est assez rare qu’on sente toute l’influence que cela peut avoir sur une culture (au-delà du mode de vie), et c’est quelque chose qui est extrêmement bien mis en valeur dans le roman.
A part ça, Planète d’exil possède une trame narrative plutôt simple : alors que l’hiver arrive, des bandes de pillards menace la ville des colons terriens, et de leurs voisins locaux, qui doivent réussir à passer outre leurs différences pour faire face à l’ennemi. Comme Le monde de Rocannon, on se retrouve un peu avec un planet-opera qui mélange SF et fantasy, ce qui est vraiment typique de l’époque d’écriture (les années 60).
On est bien sûr très loin de la richesse de La main gauche de la nuit (et autres romans qui suivirent dans le même univers), et l’histoire est tellement courte qu’on n’en ressort pas tout à fait rassasié. Mais on se laisse néanmoins bercer par l’ambiance particulière de cette planète, par le rythme très calme de l’histoire, et par le style littéraire si particulier de cette auteure. Pas mal pour ce qui n’est que son deuxième roman !
Peut-être un roman que je lirai cet été, après "Le monde de Rocannon".
RépondreSupprimerJe suis un maniaque, mais même si ça n'a guère d'importance, je préfère lire les romans dans l'ordre...^^
En tout cas, ça se lit vite, ça se lit bien, c'est du Le Guin ! (c'est un slogan, ça, non ?).
@Lorhkan
RépondreSupprimerC'est surtout ses premiers textes qui se lisent vite, après quand on attaque La main gauche de la nuit, c'est déjà plus la même chanson ^^.
Ouaip, on verra ça pour le Summer Star Wars épisode III ! ;)
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