(Quelques spoilers ont pu se glisser dans cet article, vous voilà prévenus)
En ce moment dans les adaptations cinématographiques, la mode est au film de trop : huit Harry Potter pour sept livres, quatre Twilight et quatre Hunger Games pour le prix de trois (enfin techniquement ça serait plutôt trois pour le prix de quatre pour le spectateur), et enfin trois Hobbits pour un seul roman.
Je vous avoue que dès que Le Hobbit a pris la forme d'une trilogie, j'ai eu des doutes. Deux films pour 300 pages (plus quelques annexes), passe encore, mais trois... Et maintenant que j'ai pu voir le deuxième volet, je ne peux que confirmer qu'il y a définitivement un film de trop dans cette histoire. Et il s'agit de La désolation de Smaug.
Et de trop, il l'est à tout point de vue : il est trop long, il ajoute trop d'intrigues secondaires qui partent dans tous les sens (quand on commence à croiser des elfes et des orques à Lacville il y a de quoi se poser des questions), il joue trop sur l'auto-référence (c'est rigolo pour la première scène, ça l'est moins quand tout le film semble rejouer la trilogie du Seigneur des Anneaux), si bien que la présence si polémique de Tauriel n'est finalement qu'une petite goutte d'eau dans un océan d'excès.
Certes il est facile pour moi de râler sur ce film, après tout j'ai du mal avec cette adaptation qui se veut plus prélude aux films du Seigneur des Anneaux que portage à l'écran du très enfantin Hobbit. Mais mis à part le sabotage de certains passages (Beorn quoi snif) et la disparition du ton enfantin, c'est le film qui me pose problème, plus que l'adaptation.
D'ailleurs j'ai même plutôt apprécié certains ajouts, et surtout la confrontation avec Smaug. C'est même le point positif dans le film : le dragon vraiment superbement bien rendu, avec une voix magnifique qui plus est (mais je n'en attendais pas moins de Benedict Cumberbatch).
Par contre je me suis surprise à faire le parallèle avec la nouvelle trilogie Star Wars : on y retrouve la même volonté de faire quelque chose d'encore plus beau, d'encore plus grand, d'encore plus complexe que la précédente trilogie. Et à force de trop étirer tout ça, on se retrouve avec un résultat certes très beau visuellement, mais creux, qui fait bien moins vibrer.
La bonne nouvelle c'est que si le premier volet était prometteur à défaut d'être parfait (comme La menace fantôme) et le deuxième affreusement mauvais (comme L'attaque des clones, on a même le droit à une romance cucul tout pareil), on devrait avoir une bonne surprise sur le troisième film !