Pages

dimanche 14 avril 2013

No - Pablo Larraín


Voilà, avec ce film j’en termine avec les comptes rendus de mes deux semaines de cinéma intensif de la fin du mois de mars. Cinq films en aussi peu de temps, j’ai réellement explosé mes quotas ! J’en ai vu certains parce qu’ils m’attiraient l’œil, No, c’était cette fois-ci une recommandation de ma maman.

No est un film qui raconte comment au Chili, Pinochet a été contraint de quitter le pouvoir à la fin des années 80 suite à un référendum populaire. L’approche est assez particulière, car le réalisateur s’est intéressé à un aspect bien particulier de cet évènement : la campagne électorale, où chaque camp avait le droit à quinze minutes de campagne officielle chaque jour. Et c’est avec ces quinze minutes par jour que l’opinion a basculé et que le non a gagné.


C’est ce qui rend le film très intéressant. S’intéresser à une transition démocratique ou à une décision politique majeure, cela donne toujours de bons films (pour ne pas citer Lincoln, en fait je vois beaucoup de bons films sur la politique en ce moment sans y faire attention), mais No se focalise sur l’aspect « publicitaire », avec ces campagnes qui exploitent les codes de la publicité justement, et c’est absolument fascinant.

Du coup, cela place au centre de l’histoire un publicitaire, René Saavedra, qui n’a finalement rien d’un héros. Ce n’est pas comme si on avait pris une figure majeure de l’opposition, et ça se ressent beaucoup à la fin. Ça rend le film assez atypique, y’a des trucs calibrés qu’on attend au tournant (c’est l’influence des films hollywoodiens ça) et qui du coup manquent complètement à l’appel (et tant mieux !).


Outre son sujet, No vaut aussi le détour pour sa réalisation, la reconstitution ayant été poussée jusqu’au moindre détail. Cela concerne les décors et les costumes, mais aussi la façon de filmer : le film est en 4/3, filmé avec des caméras des années 80, avec un côté documentaire affirmé (caméra sur l’épaule), et des couleurs qu’on a plus l’habitude de voir qui donne une belle patine au film.

C’est aussi un sacré tour de force, car du coup il est pratiquement impossible de savoir (à part lorsque Gael García Bernal est présent à l’écran) si on est en train de voir des reconstitutions modernes ou des extraits d’archive de l’époque.

Cela fait de No une intéressante leçon sur la politique, mais aussi un très bel exercice de réalisation, deux bonnes raisons de découvrir ce film (même si je doute qu’il passe encore dans les salles à l’heure où je publie cet article !).

3 commentaires:

  1. Pour ajouter aux raisons de le voir, il y a aussi Gael García Bernal. Parce que Gael García Bernal.

    Un film étonnant et déroutant dans les premières minutes, mais tout à fait prenant par la suite, avec une réalisation, comme tu le dis, magnifique.

    RépondreSupprimer
  2. Le film est très bon. Juste quelques longueurs et un excès d'utilisation de la surexposition.

    RépondreSupprimer
  3. @Baroona
    C'est un bon argument, c'est marrant que j'ai trouvé que son personnage ressemblait un peu à celui qu'il incarnait dans La science des rêves xD

    @Tigger Lilly
    Bien résumé ^^

    RépondreSupprimer

La modération est activée (c'est le meilleur moyen de filtrer les bots sans bloquer les humains :)), ne vous inquiétez pas si votre message n'apparaît pas immédiatement.