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vendredi 9 novembre 2012

Wastburg - Cedric Ferrand



S’il y a un truc qui me fait perdre tous mes moyens quand je blogue, c’est l’idée que l’auteur du livre que je chronique pointe son nez sur mon blog. C’est un peu comme si un mur s’effondrait d’une certaine façon, ça me fait perdre tous mes moyens, vous n’avez pas idée.

Déjà que quand je chronique un texte d’un auteur français, c’est comme une épée qui pend en permanence au-dessus de la tête (ça doit expliquer mon amour des textes anciens, je prends moins de risques de croiser l'auteur). Alors quand on l’habitude de fréquenter le blog de l’auteur en question, c’est carrément perturbant de se lancer dans l’exercice de la chronique.

Cela étant dit, si je ne fréquentais pas le dit-blog, je ne suis pas sûre que je me serais intéressée à Wastburg. Quoiqu’ils le vendent drôlement bien aux Moutons électriques, en citant Jaworski en quatrième couverture (et en inventant la jolie expression de « crapule-fantasy »). Et il ne me faut pas grand-chose pour me convaincre d’acheter ovin en général (juste un compte en banque bien approvisionné). Bref.

Dans un univers médiéval où la magie a foutu le camp un beau jour sans prévenir, Watsburg est une ville plantée sur une île au milieu d’un fleuve. Lorsque deux pays occupés à se taper dessus décidèrent de faire la paix, le dit fleuve servit de frontière, si bien que la cité y gagna son indépendance.

Wastburg nous emmène visiter cette ville franche délicieusement boueuse, avec sa garde corrompue jusqu’à la moelle, sa très belle panoplie de truands et de crapules en tout genre, ses maisons empilées les unes sur les autres, ses tavernes, ses traditions originales et son mystérieux burgmaester qui dirige tout mais que personne ne voit jamais.

On ne peut pas vraiment résumer l’histoire de ce roman, d’ailleurs, au début, je me demandais s’il s’agissait bien d’un roman et non d’un recueil de nouvelles habilement dissimulé. En effet, chaque chapitre s’intéresse à un personnage en particulier, qu’on ne revoit pas forcément par la suite.

Et puis au fur et à mesure, on sent une trame qui se tisse en arrière-plan, ce qui m’a forcé parfois à revenir en arrière pour récupérer tous les fils. Pour paraphraser la couverture (pour une fois qu’une quatrième de couv ne raconte ni n’importe quoi, ni la fin du livre, pourquoi se priver), Wastburg est un roman à facettes.

Et c’est une structure que j’aime beaucoup, j’adore cette façon de raconter une histoire en multipliant les points de vue, par le biais de toutes ces petites histoires de petites gens et de petits riens. Il n’y a pas forcément un héros, il y a juste la ville, et finalement, son histoire à elle. Ou au moins une portion de cette histoire. C’est comme une gigantesque toile qui fourmillerait de détails.

Le tout est raconté avec une jolie plume qui s’amuse beaucoup à donner une patine ancienne par le vocabulaire (sans atteindre les sommets de Jaworski, mais là j’aurais crié à la copie je pense), qui rend la promenade tout à fait agréable.

En fait, je n’aurais qu’un seul reproche, c’est la quasi-absence de la gente féminine. Il y a des romans où cela ne me gêne absolument pas, mais ici la question s’est imposée à moi en cours de lecture. De nombreuses femmes sont évoquées (mères, femmes, filles, amantes…), mais à l’exception de la femme du bourreau qui a le droit à quelques lignes, c’est un peu comme si la moitié de la vie de la ville était occultée, alors que je m’interrogeais vraiment sur à quoi ressemblait leur vie.

Mais pour le reste, j’ai passé un très agréable moment à lire ce roman plutôt original, sans héros ni quête, qui offre une très belle visite guidée d’un univers délicieusement sordide par le biais de ses nombreux protagonistes.

CITRIQ

18 commentaires:

  1. "ça doit expliquer mon amour des textes anciens, je prends moins de risques de croiser l'auteur" huhu :D C'est sûr, cela n'aurait pu être qu'une parole de toi ^^
    Ah mince dommage pour la gent féminine :/ Ma foi, je ne savais pas que tu avais lu ce livre, j'ai déjà zieuté plusieurs chroniques. Il ne me reste plus qu'à faire le dernier pas.

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    1. J'ai lu de tout dans les chroniques des collègues, mais ça ne m'étonne pas, c'est un livre un peu particulier qui ne plaira pas forcément à tout le monde ^^

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    2. ""ça doit expliquer mon amour des textes anciens, je prends moins de risques de croiser l'auteur" huhu :D C'est sûr, cela n'aurait pu être qu'une parole de toi "
      Cela aurait pu être une parole d'Isil aussi ^^

      Sinon ce livre m'intriguait, je sais maintenant mieux à quoi m'en tenir, mais je ne sais pas si un livre uniquement sur une ville m’intéresserait. D'un autre côté j'aime bien les univers bien détaillés. A voir.

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    3. Oui c'est vrai, c'est bien le genre d'Isil aussi xD

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  2. Ah ça me dit bien dis donc. Il est en numérique ou pas ? Oh je vais peut-être l'acheter direct pour la bib. Oui je réfléchis en écrivant et alors ! ;-)

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  3. Ah, ben si ça te stresse alors je ne vais pas poster de message sous ton billet, alors. ;o)

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    1. En général je ne m'évanouis pas pour autant, ça va :D
      (si un jour Gaiman pointe le bout de nez ici par contre, je ne réponds de rien xD)

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    2. Hello,

      Is it me you're looking for?

      Nail

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    3. Va te vernir les ongles Nail :P

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  4. Mmh, c'est intrigant mais à voir si ça me plairait ! En tout cas la couverture est superbe.

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  5. Moi j'ai envie de le lire depuis un bout de temps, sans être sure à 100% qu'il me plaira. Du coup, je reporte mon achat :D

    Sinon, en lisant ta chro, j'me suis demandé ce que tu avais voulu écrire en disant "acheter ovin". Je ne comprenais pas trop ce que le mot venait faire dans ta phrase. Après, j'ai réfléchi, et j'ai compris :D

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    1. Et encore tu as de la chance, vu ma tendance à employer un mot à la place d'un autre ces temps-ci, tu aurais pu te retrouver avec un "acheter bovin" xD

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  6. Il faut que je l'achète, il faut que je l'achète...
    Le numérique a d'ailleurs bénéficié d'un bel effort sur le prix (6€).

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    1. Oui j'ai vu qu'ils avaient des tarifs très intéressants. Ca m'arrange bien, je voulais me racheter Janua Vera dans sa dernière version pour avoir les nouvelles qu'il me manque, ça va me permettre de le faire sans avoir à vendre un rein (enfin quand j'aurais une liseuse xD)

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  7. Oui c'est vrai il n'y a pas de filles. Mr Ferrand on vous attend au tournant pour le suivant. D'abord. Tout de même.

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    1. Ouaiiiis on a plus qu'à préparer les panneaux pour faire une manif au besoin :D

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