Pages

jeudi 4 octobre 2012

Fahrenheit 451 - Ray Bradbury


J’ai un peu honte je l’avoue, d’avoir fait trainer aussi longtemps ma chronique pour un livre lu en août. Mais je vous avoue que Fahrenheit 451 m’avait posé des problèmes à la première lecture, et qu’il m’en a encore posé cet été.

Je pensais pourtant qu’avec quelques années de plus, je l’apprécierais plus, et j’effacerais le souvenir de frustration que m’avait laissé ce livre, mais en fait non. Je l’ai mieux apprécié certes, mais pour être le titre le plus connu de Ray Bradbury (avec les Chroniques Martiennes), ça reste celui qui m’a le moins touché.

Et pourtant, cette histoire de Montag, un pompier brûleur de livres qui va complètement reconsidérer sa situation a de quoi attirer le regard. Déjà parce que brûler des livres fait froid dans le dos, mais surtout parce qu’on se rend assez vite compte que ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.

Dans le futur de Montag, les gens vivent dans une société en apparence idéale, mais dont on ne peut que voir les travers : absence de vraies relations sociales (même au niveau de la famille, Montag et sa femme dorment dans des lits séparés, les enfants ne vivent pas avec les parents), et omniprésence de loisirs pour le moins débilitant : journaux d’images sans texte, écrans avec lesquels on interagit dans des histoires n’ayant aucun sens.

Pour un texte écrit en 1953, il résonne encore d’une étonnante modernité dans sa manière de dénoncer les médias de masse (difficile de ne pas penser aux insipides programmes télévisés en voyant la femme de Montag passer sa vie devant des écrans), mais aussi de mettre en lumière les dictatures qu’on accepte de son plein gré.

Les gens dans Fahrenheit 451 ont en effet fort peu conscience de vivre dans un système presque totalitaire, mais comment pourrait-on mieux décrire un monde où l’on brûle les livres (sous les applaudissements des voisins, où l’on fiche les gens qui sortent de la norme (par exemple en se promenant en dehors de la ville, ou en posant des questions étranges au passant), et où les exécutions se font en direct pour mieux souder la population devant son écran ?

Il y a tout ça dans Fahrenheit 451, et aussi toute une interrogation sur le bonheur et sur la transmission du savoir. En fait c’est un roman très vaste, qui aborde de multiples questions au travers de son écriture très riche.

Mais c’est un peu son problème je pense, à vouloir trop en dire, le roman s’éparpille et trop de questions restent en suspens pour moi à la fin. Est-ce volontaire ou non, je l’ignore, mais cela explique qu’à chaque lecture, je ressorte du texte avec une certaine confusion, bien que j’ai pris plaisir à le lire.

Ca n’en reste pas moins un titre à livre absolument (si vous ne l’avez pas encore fait, jetez-vous dessus), un authentique classique de la science-fiction, qui n’a pratiquement pas vieilli.

Avis des autres Atuaniens : Euphemia, Julien, Olya, Rose, Spocky, Tigger Lilly

CITRIQ

10 commentaires:

  1. Je suis comme toi, j'ai une nette préférence pour les "Chroniques martiennes", plus subtiles, plus oniriques.
    Ce qui n'enlève à l'importance de "Fahrenheit 451", c'est juste une question de feeling (c'est pas dans une chanson, ça ?)...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Aucune idée, je suis pas la personne à qui poser des questions chanson xD

      Supprimer
  2. J'aurais bien voulu le relire celui-ci mais impossible de remettre la main dessus, du coup tant pis, je me souviens qu'à l'époque je l'avais bien aimé (ainsi que les Chroniques Martiennes d'ailleurs), mais je n'en garde pas non plus beaucoup de souvenirs .... à part évidement les livres brûlés, cela avait du fortement me choquer déjà à l'époque !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'espère que tu retrouveras ton exemplaire quand même :D

      Supprimer
  3. C'est clair qu'il y aurait de quoi écrire des douzaines de livres tout en restant dans le sujet. Mais je pense que c'est aussi ce qui fait que ce livre est une référence. En tout cas, c'est clair, c'est un indispensable.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tout à fait, il mérite largement son statut de classique ^^

      Supprimer
  4. Héhé, c'est quand même rigolo. J'ai pas réussi à finir Chroniques martiennes, et toi c'est celui qui t'as le plus plu, alors que Fahrenheit 451 m'a totalement chamboulée et émue et tout le tralala !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Que veux-tu, on a des avis vraiment divergents ^^

      Supprimer
  5. Ah moi je l'avais adoré, mais c'est peut-être parce que c'était mon premier livre de cet auteur !

    RépondreSupprimer
  6. @Oukouloumougnou
    C'est possible, j'ai commencé par Chroniques martiennes et c'est de loin celui qui m'a le plus marqué.

    RépondreSupprimer

La modération est activée (c'est le meilleur moyen de filtrer les bots sans bloquer les humains :)), ne vous inquiétez pas si votre message n'apparaît pas immédiatement.