Vous savez, quand on vous promet quelque chose de génial, c’est souvent dans ces moments-là qu’on sait qu’on va être déçu, parce qu’on est tellement dans l’attente que le résultat n’est pas à la hauteur de nos espérances. Heureusement, il y a des fois où on se trompe complètement.
J’avais eu de très bons échos de Torchwood : Children of Earth, et ils ne m’ont nullement détrompé, bien au contraire. A mi-chemin entre le téléfilm géant et la mini saison 3, ces cinq épisodes de Torchwood m’ont bien plus marquée que les 26 qui les ont précédé.
Oubliés les histoires expédiées en 50 minutes, ici le découpage en jour (chaque épisode correspond à une journée) semble juste être là pour permettre de remplir la théière et de passer aux toilettes avant d’attaquer la suite, l’histoire étant d’un seul tenant. Et on change radicalement de ton.
Pourtant Children of Earth, c’est toujours une histoire d’aliens. Dans le cas présent, ce sont de très mystérieux aliens (au nom de code 456), qui communiquent avec les terriens via les enfants, ce qui, déjà, à la base, met complètement mal à l’aise. Mais ce qui met le plus mal à l’aise, ce sont les réactions face à cet évènement.
On est loin de ces grandes séances de combat héroïque à l’américaine, ou même du bon vieil épisode de Doctor Who ou de Torchwood où on sauve la situation avec un tire-agrafes vénusien et une mandarine.
Le parti-pris ici est celui du réalisme, et on observe surtout comment le gouvernement anglais gère la situation (le reste du monde n’est évoqué, mais on imagine facilement les mêmes scènes). C’est ultra-réaliste, vraiment noir, et cela met grandement mal à l’aise. Cela culmine surtout dans l’épisode final, devant lequel j’étais complètement pétrifiée au point d’en oublier de pleurer. Les larmes me sont venues à retardement, dix minutes après la fin de l’épisode.
Même si Torchwood a toujours été une série assez noire, elle compensait souvent ses moments les plus sinistres par un humour décalé et un aspect gore plutôt rigolo, aspects pratiquement inexistants dans Children of Earth.
C’était un peu un pari un peu risqué à mon avis, de ranger les effets spéciaux (ils sont rares sur les cinq heures) et la comédie au profit d’une approche plus réaliste (70% de CoE se passe en salle de réunion ou dans des bureaux), mais c’est vraiment une belle réussite. J’avais l’impression d’avoir de la vraie SF devant les yeux.
Et le scénario est très bien construit. Outre tout l’aspect noir et poisseux, il est riche en retournements, avec des hauts, des bas, des tas de surprises. Rien que la fin du Jour 1 fait s’écrouler en trente secondes toutes les théories que vous aviez pu imaginer pour se conclure sur un bon petit cliffhanger qui vous donne envie de vous jeter sur la suite. Et les surprises ne sont pas finies, en fait on ne sait jamais trop à quoi s’attendre.
Résultat des courses, j’ai n’ai toujours pas parlé des personnages. On retrouve toute la bande de Torchwood (quoiqu’ils ne soient plus que trois), bien évidemment, au sommet de leur forme, à laquelle se joint Rhys qui est vraiment un chouette personnage.
Le reste du casting n’est pas en reste, il en volerait pratiquement la vedette aux héros tant ils marquent les esprits. Frobisher, évidemment est un personnage diablement intéressant, mais la plupart des seconds rôles sont tous captivants parce que tous très humains finalement.
Bref, si vous aimez la SF réaliste et noire, ne vous privez pas de CoE, même si vous n’avez jamais regardé Torchwood. C’est vraiment quelque chose d’énorme, et accessoirement ne pas avoir vu les deux saisons précédentes ne nuit pas franchement à la compréhension. Et c’est une vraie baffe dans la figure, comme on aimerait en prendre plus souvent !
Je l'ai vu cet été et ça m'a traumatisé... je t'invite à aller voir mon article (si ce n'est déjà fait)
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