Le problème quand on aime un auteur, c’est qu’on a tendance à vouloir lire toute son œuvre, et donc à chasser les titres épuisés chez le bouquiniste. Dans le cas de Tanith Lee, autant je suis furieuse que certaines de ses œuvres ne soient plus disponibles (Dieu merci le Dit de la Terre plate n’en fait plus parti), autant pour certains titres, je comprends que personne ne se soucie de les remettre en rayon.
Le jour la nuit tombe dans cette catégorie. En même temps, je cherchais un peu les ennuis. Ce roman a été édité dans la collection « Super + fiction » de Albin Michel en 1982. Avec une couverture horriblement métallisée au point d’avoir des taches de rouille (véridique !). La quatrième de couverture compare Tanith à six autres « grandes dames de la SF », et bien dans le tas il y en a deux que je ne connais pas, et deux que je n’ai jamais lu et dont les livres n’ont pas été réédités depuis un moment. Tout un programme !
Sur une planète qui ne tourne pas sur elle-même (ça doit être ma période, c'est pareil dans le Monde Vert), Vel Thaidis vit dans un palais doté de tout le confort moderne sur la face éclairée de la planète. Elle aurait une vie parfaite si le meilleur ami de son frère ne la mettait pas si mal à l’aise.
Cependant, l’histoire de Vel Thaidis, c’est aussi l’histoire que raconte Vitra, la Fabulaste, aristocrate vivant dans un palais sur (enfin plutôt sous) la face obscure de la planète, et dont la mission est d’abrutir la masse populaire avec ses Fictions (subtile analogie télévisuelle non ?).
Et c’est ainsi que s’articule chaque chapitre, qui consacre la moitié de ses pages au monde de Vel Thaidis (juste une histoire ?) et l’autre moitié au monde de Vitra, des étranges similitudes se tissant petit à petit entre ces deux univers opposés qui semblent également être les deux faces d’une même pièce.
Comme d’habitude chez Tanith Lee il y a une certaine ambiance baroque qui fait plaisir à lire, avec ces personnages de nobles riches et décadents qui règnent sur une masse de pauvres gens miséreux. Comme souvent avec elle on est à mi-chemin entre fantasy et science-fiction, avec toutes ces technologies et en même temps une fresque qui évoque (de loin) ce qu’on trouvera dans le Dit de la Terre Plate (avec ces très riches et ces très pauvres, ces palais et ces taudis façon conte de fées).
J’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, mais une fois l’alternance entre deux intrigues clairement fixées, j’ai bien apprécié de suivre les péripéties qui se reflètent d’un côté et de l’autre. En fait, Le jour la nuit n’est pas un mauvais livre, mais c’est un livre qui a pris un sacré coup de vieux.
Je trouve le côté science-fantasy un peu désuet (et elle en a écrit un paquet dans ce genre d'univers, ça devait vraiment être la mode dans les années 70-80), et j’avoue avoir été assez peu satisfaite de la fin, qui m’a laissé dans le même état sceptique que les deux protagonistes principaux lorsque l'histoire s'arrête. Là encore, je soupçonne le coup de vieux. Il faudrait vraiment que je me lance dans du Tanith Lee en VO pour pouvoir lire ses ouvrages les plus récents, parce que les fonds de tiroir des parutions françaises, c’est quand même pas fantastique…
ben ça donne quand même envie, malgré les obstacles de départ, je trouve...
RépondreSupprimerOuais ça fait parti des livres qu'on finit en se disant "c'est nul", et puis finalement quand on écrit la critique on trouve plein de bonnes choses à dire ^^
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