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mercredi 27 octobre 2010

Des hommes et des dieux - Xavier Beauvois


Ca faisait bien deux mois que je n’avais pas mis les pieds dans une salle de cinéma, ça fait bizarre. Il faut dire que le programme n’était pas bien alléchant dernièrement. Mais ma tata voulait absolument voir Des hommes et des dieux, ma maman me le recommandait, du coup après trois semaines de rendez-vous ratés, j’ai enfin réussi à le voir…

D’habitude ce n’est pas trop mon genre de film, préférant nettement fréquenter les cinémas pour me changer les idées avec des films pop-corn et non pour me plomber le moral, mais je suis contente d’avoir fait exception cette fois-ci.

Des hommes et des dieux revient sur l’histoire des moines de Tibhirine, en Algérie, assassinés dans des circonstances encore obscures dans les années 90. Plutôt que d’étudier les dites circonstances, le film se contente de retracer la vie de ces moines, la routine quotidienne du monastère, leurs relations avec les habitants des environs, et leurs réactions face à la montée de la violence et la possibilité que leurs vies soient en danger.

Evidemment, on regarde tout ça avec un nœud au ventre, la conclusion étant évidente. Cependant, ce n’est pas forcément ce qu’on retient du film, qui se révèle incroyable riche sur bien des aspects, ceux-ci différant à mon avis selon qui le regarde.

Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié ces petites scènes de vie, avec toutes les interactions entre les moines et les gens qui les entourent : les visites chez le médecin, le marché, les travaux de maçonnerie… La scène qui m’a le plus frappée est celle où on voit une jeune fille assise sur un banc à côté du frère médecin, discutant avec lui de ce qu’est l’amour (comme je le disais à ma tante, c’est bien la dernière personne à qui j’aurais posé la question).

A côté de ça, tout le cheminement de pensée des moines est très émouvant. Honnêtement je m’attendais (et je craignais un peu) une approche très religieuse, mais on en est loin. Certes on assiste à de nombreuses célébrations liturgiques, mais elles s’insèrent dans une vie quotidienne bien remplie entre repas, travaux et discussions.

C’est surtout des personnages très humains qui sont présentés, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs inquiétudes et leurs interrogations (faut-il partir ou pas ?), leurs moments de doute, et leurs petits plaisirs (les frites lors d’un repas, ou le Lac des Cygnes). Et puis, ce qui ressort avec une force incroyable, c’est leur générosité, leur gentillesse et leur ouverture d’esprit, lorsqu’ils discutent religion avec leurs voisins musulmans.

(Pour la petite anecdote mes voisines dans la salle de cinéma n’arrêtaient pas de papoter au point que j’aurais voulu les frapper, ou à défaut, leur hurler de la fermer, mais j’aurais trouvé ça terriblement peu en adéquation avec le pacifisme des moines du coup je me suis abstenue)

Ce qui frappe également dans Des hommes et des dieux, c’est que le film ne porte aucun jugement sur rien ni personne. Il donne à voir un pays, une population, des conflits, des gens, des religions, des actes et des paroles. Il évoque des tas de choses, y compris le lourd passé de la colonisation en à peine quelques mots, mais il se garde bien de donner son avis sur quoi que ce soit, et cela, il le laisse au spectateur.

Je pourrais d’ailleurs sans doute continuer sur plusieurs pages, surtout qu’une semaine plus tard son ombre plane encore dans mon esprit, mais tout simplement, allez le voir pour vous faire votre propre idée. C’est un beau film, vraiment.

1 commentaire:

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