Je n’avais pas spécialement prévu d’enchainer sur le 6e tome de H2G2 à peine sortie des cinq premiers, mais lors de mon dernier passage à la bibliothèque, Encore une chose... m’a comme qui dirait tendu les bras depuis le présentoir des nouveautés…
L’idée d’une suite au Guide Galactique m’a toujours semblé un peu saugrenue, dans la mesure où c’est une œuvre qui colle avec son auteur, qui l’a suivi sous toutes ses formes (radio, roman, série télé…) ou presque. Cependant, ayant quelques affinités avec Eoin Colfer (aka le papa d’Artemis Fowl), je me suis décidée à tenter l’aventure, pour me faire une idée.
En toute honnêteté, à l’image des tomes précédents, se lancer dans un résumé serait fastueux, et surtout complètement inutile dans la mesure où l’intrigue reprend là où s’arrêtait Globalement inoffensive et continue ailleurs, avec des histoires de dieux, d’immortels, de matière noire, de Vogons, d’irlandais et de fromage.
Mais alors qu’est que ce que ça donne ? Voilà la question sur toutes les lèvres. Pour être honnête, j’ai été plutôt agréablement surprise par cette lecture, qui n’est pas un Douglas Adams (évidemment) mais bien un Guide Galactique, quoique un peu différent.
Le début (les cinquante premières pages plus exactement) est assez confus, et je suis demandée un moment où l’auteur nous emmenait, bien que les quelques digressions du Guide soient tout à fait dans le ton. Et puis, tout à coup la situation redevient plus censée, (autant qu’elle puisse l’être dans un tel univers), et on plonge dedans avec plaisir.
Eoin Colfer a ramené tout le casting habituel (exception faite de Marvin bien sûr), ainsi que quelques personnages qui n’avaient fait que de petites apparitions jusque-là, et qui deviennent désormais des éléments importants de l’histoire. Du coup, avec Zaphod de retour, on se retrouve forcément embarqué dans un voyage douteux, en compagnie d’Arthur, Trillian, Ford et Aléa (vous ne connaissez pas Aléa ? Qu’est que ce que vous faites là ?).
Coté humour, Eoin Colfer arrive à rendre quelque chose de très proche de l’œuvre d’origine. Outre les multitudes interruptions délirantes du Guide toujours très à propos, descriptions et dialogues sont souvent fort drôles eux-aussi. Ma scène préférée, à partir de laquelle j’ai vraiment commencé à aimer le bouquin, est celle où Hillman Hunter fait passer un entretien d’embauche à Cthulhu.
Hillman tapota le curriculum vitae. « J’ai ici une phrase surlignée. Dans la case ‟statut actuel₺, il est marqué : ‟mort mais rêvant₺. Pourriez-vous développer ce point ? Etes-vous mort monsieur ? »
La plupart des scènes sur la planète Nano sont bien sympathiques, ainsi que celles à bord du Tanngrísnir, et c’est assez marrant de voir Eoin Colfer se moquer des Irlandais comme Douglas Adams le faisait des Anglais. Et puis, l’auteur s’amuse à réutiliser plein d’éléments des anciens tomes, comme les vaches du Dernier Restaurant avant la fin du Monde notamment.
La grande différence avec H2G2, c’est que Encore une chose... est un roman bien plus structuré. On n’est pas baladé à droite à gauche sans raison, on sent une intrigue poindre derrière, et aucun personnage n’est laissé sur le bord de l’autoroute galactique pendant deux tomes sans raison apparente. Pour le coup, je trouve que c’est plutôt une amélioration par rapport au fouillis Adams-ien qui finit par lasser un peu.
Cependant, cette construction trop parfaite, c’est un peu l’élément qui peut faire tiquer, avec ces personnages tous habilement réutilisés, la multitude des références trop bien maitrisé tout en rajoutant quelques idées personnelles… ça n’est pas un mauvais point en soi, mais disons qu’on comprend bien au final qu’on a affaire à une fanfiction. Une très bonne fanfiction ceci dit.
Eoin Colfer maitrise très bien l’univers du Guide Galactique comme un bon fan, et sait très bien le réutiliser, arrivant presque à égaler Douglas Adams. Du coup, j’ai trouvé cette lecture aussi plaisante que les tomes originaux du Guide Galactique. Certes tout ça a sûrement un parfum commercial (une suite est prévue je crois en plus), mais si toutes les suites et les romans sous licence étaient aussi bien écrits, ça serait le paradis sur Terre (à condition que les Vogons nous en laissent une, bien sûr !).
Moi j'aimais bien le bordel décousu des premiers tomes, quand il s'agissait de la transcription du feuilleton radiophonique.
RépondreSupprimerMoi aussi, mais j'avoue que sur les derniers (pas radio pour le coup), le bordel devient un peu trop... bordélique je crois xD
RépondreSupprimerAh tiens habituellement je ne lis jamais les suites écrites par d'autres auteurs, mais là tu me donnes presque envie de le faire !
RépondreSupprimerJe vais y réfléchiiir !
'zouux !
D'une certaine manière, même si tu le dis autrement (trop "parfait", ce que je comprends, c'est un peu c'est que j'ai voulu dire aussi dans le côté "maîtrisé" du délire), je te rejoins sur l'aspect parfait donc, qui manque un peu du grain de folie originel à mes yeux.
RépondreSupprimerOui c'est un avantage (je le trouve plus facile à lire) mais aussi un inconvénient (ça fait pas très Adams). Ceci dit Eoin Colfer a un bon potentiel délire, dans le dernier tome d'Artemis Fowl certains passages étaient presque à pleurer de rire...
RépondreSupprimer