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mercredi 15 septembre 2010

The Fellowship of the Ring - J.R.R. Tolkien



Après Bilbo le Hobbit, aimable introduction à l’incroyable univers de Tolkien, il est temps de passer aux choses sérieuses avec le premier tome du Seigneur des Anneaux, la Communauté de l’Anneau, ou The Fellowship of the Ring, comme on l’appelle si bien en VO. Les vacances sont finies, croyez-moi.

Je me disais que ça allait être facile, et bien je me trompais grandement. Autant le Hobbit est un délice à lire en VO, autant sur ce tome-là, j’ai sué à grosses gouttes. Beaucoup de descriptions précises, du vocabulaire à la louche, et une certaine lourdeur dans le texte, comme quoi la traduction française n’est pas entièrement responsable de cette difficile introduction à la Grande Guerre de l’Anneau.

Alors que pendant longtemps le tome 1 a été mon favori, j’en aurais presque fait une déprime tellement je pataugeais sans avancer. Heureusement, les Hobbits ont fini par arriver à Bree et une fois Rivendell, ça allait même beaucoup mieux. Me voilà obligée d’appliquer mes propres conseils : il faut s’accrocher au début, ça en vaut la peine !

The Fellowship of the Ring suit les pas de Frodo, qui si on se fie aux arbres généalogiques fort complexes des Hobbits, est un cousin plus ou moins éloigné de Bilbo (selon l’arbre généalogique qu’on étudie, mais on les considèrera comme oncle et neveu pour faire simple), qui l’a choisi pour héritier. Le jour de ses 33 ans (et des 111 de Bilbo qui donnent lieu à une grande fête), Bilbo disparait, et le voilà qui hérite de tous ses biens, Cul-de-sac mais également son anneau magique ramené de sa précédente aventure.

Mais voilà que Gandalf perce à jour les secrets de cet anneau, qui est en fait l’Anneau Unique forgé par le Seigneur des Ténèbres. Histoire d’éviter que celui-ci puisse conquérir et dominer toute la Terre du Milieu, l’Anneau doit être détruit, et voilà Frodo embarqué dans un grand voyage qui le conduira bien loin de chez lui à travers forêts et montagnes…


The Fellowship of the Ring est surprenant à relire quand on a les films bien en tête, parce que là où le film est expéditif, le livre lui prend tout son temps. Et encore faut-il qu’il démarre. La version anglaise actuelle ne contient déjà que trois préfaces : une note à cette édition et une note relative à l’édition du 50e anniversaire qui relatent les évolutions du texte (en gros, plus on corrige, plus y’a de fautes), ainsi que la préface de la deuxième édition rédigée par Tolkien lui-même).

Cette préface est d’ailleurs très intéressante. Tolkien revient sur les circonstances de l’écriture du Seigneur des Anneaux, et aborde la question du « message » de son œuvre (qui n’est absolument pas une analogie de la Seconde Guerre Mondiale). Pour les francophones, je ne crois pas que cette préface n’ait jamais été intégrée à une édition française, mais on peut la lire dans l’ouvrage de Vincent Ferré Sur les rivages de la Terre du Milieu.

Après cet enchainement de préface, le fameux prologue Concerning the Hobbits offre vingt pages d’informations sur nos fumeurs de pipe préféré, et une fois passée cette petite présentation, l’histoire peut enfin commencer… ou presque.

J’ai toujours trouvé marrant à quel point ce tome prend son temps. Imaginez un peu que presque 18 ans passent entre le moment où Bilbo laisse son anneau à Frodo, et le départ de Frodo de la Comté. Et encore, lorsque Frodo prépare son départ, il organise son déménagement (!), ce qui lui prend deux mois. Après quoi, alors qu’il se sait déjà poursuivi par les cavaliers noirs et en route pour Bree, il trouve encore le temps de s’arrêter dans sa nouvelle demeure pour prendre un bain, un bon repas et une bonne nuit de sommeil.

Bienvenue chez les Hobbits, ils n’ont vraiment aucun sens commun !

Bref le livre 1 est vraiment complètement décalé. Avant d’atteindre Bree, on a l’impression de ne pas être dans le même monde. Un peu comme si on en était encore dans le Hobbit. Tom Bombadil en est un exemple typique, il ne cadre pas dans la mythologie de Tolkien et suscite bon nombres de théories à son sujet d’ailleurs (comme à cette adresse).

Et puis, sur la route de Rivendell, on sent qu’on a réellement basculé dans l’univers du Seigneur des Anneaux, plus « solide » et proche de ce qu’on va trouver dans tous les autres textes de Tolkien. Ce basculement se ressent surtout en Lorien. Pensez aux elfes de la forêt de Mirkwood rencontrés dans le Hobbit, qui ressemblent à des fées avec leur palais en sous-sol, et comparez-les aux elfes de la Lorien, leur histoire, leurs chants, leurs vêtements, leurs demeures…

Globalement, j’ai trouvé à la relecture que ce premier tome du Seigneur des Anneaux était un peu confus, avec des personnages qui sont finalement très peu mis en avant. La Communauté de l’Anneau est quasiment une sorte d’entité à elle seule dans laquelle les caractères de chacun ne s’affirment pas plus que ça.

C’est sans doute dû à un certain manque d’action (malgré quelques péripéties, nos héros sont surtout occupés à marcher/manger/dormir), mais cela se fait au bénéfice d’un univers incroyable qu’on découvre petit à petit par les chansons, les évènements rapportés (sans doute les meilleurs morceaux du livre, le Conseil d’Elrond reste pour moi un des passages les plus passionnants) et les allusions plus ou moins directes à des évènements antérieurs. D’ailleurs, c’est un livre qui se lit s’apprécie beaucoup plus je pense après une lecture du Simarillion qui permet de mieux comprendre toutes ces références.

Concernant l’apport de la VO, malgré la difficulté à avancer, je dois reconnaitre que j’ai tout de même beaucoup plus apprécié les chansons que d’ordinaire, qui sont beaucoup plus agréables à lire, même si j’avoue avoir survolé les quatre pages de la chanson d’Eärendil par Bilbo parce que je commençais à avoir du mal à suivre (ce qui promet pour les Lais de Beleriand, qui comme son nom l’indique est juste un poème gigantesque…).

Autre point très intéressant, c’est de voir la fidélité du film en matière de dialogues, qui sont repris mot pour mot dans certains passages. Pas toujours par la même personne, pas toujours au même moment, mais c’est tout de même assez impressionnant. J’ai beaucoup apprécié de retrouver la trace des chansons, jamais là où on s’y attendait d’ailleurs. C’est assez marrant de retrouver la chanson assez sinistre que chante Pippin dans le film du Retour du Roi au début du livre, sur un ton plus joyeux finalement.

Et tout ça, on le retrouve également dans les Deux Tours, mais ceci est une autre histoire…

CITRIQ

7 commentaires:

  1. J'ai lu tard le seigneur des anneaux... quand mon fils l'a lu en fait... et j'ai été impressionné par la longueur des descriptions de paysage, j'ai eu le sentiment que Tolkien parce qu'il inventait un genre se sentait obligé de donner des détails et un corps à son univers, de convaincre ses lecteurs qu'il était un gars sérieux capable d'aligner des phrases poétiques, tout ça... non ?

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  2. C'est tout à fait ça. A de rares moments je me suis forcée à lire en détail les descriptions et... wahouh quand il détaille les sommets des montagnes un par un (personne ne fait jamais un truc pareil en fantasy !).
    Bon du coup c'est un peu longuet mais tant pis ^^

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  3. Oui moi aussi, je me rappelle de la description de la forêt, des méandres des cours d'eau et des sommets... je me disais mon fils de onze a lu ça ? Il est prêt pour Balzac !

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  4. Je te rejoins sur plusieurs points, et fiou, ayé je crois que je suis définitivement fan :D

    Je pense que je tenterai même pas la VO par contre, je préfère lire des trucs simples en anglais, j'ai trop peur de perdre des informations importantes ou de ne pas saisir certains passages.

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  5. Moi, je l'ai lu en Français et je trouve que l'histoire met du temps à ce mettre en place. Cela dit je l'ai lu il y a 4 ans mais des que j'ai relu la 1° ligne, pfiou, pas le courage de finir. La présentation des hobbits est longue mais super sympa à des moments.
    Dans l'ensemble, atmosphère pas mal, mais c'est un énorme pavé!!!

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  6. Lire en VO !!!! Déjà en français cela fourmille de présentations en tout genre alors en anglais, je ne sais pas dans quel état j'aurais fini, lol
    C'est vrai qu'on peut avoir la sensation de quelques longueurs, surtout au début, avec ces années qui passent après la disparition de Bilbo, sans trop d'intérêt. Mais une fois Frodon parti et surtout une fois qu'il rencontre Grands Pas, c'est parti !
    Du coup je suis très satisfaite de ma lecture, il était temps ^^

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    1. Je t'avoue avoir survolé certaines descriptions (je le fais aussi en français *siffle*).
      Ravie que ça te plaise en tout cas ^^

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