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dimanche 31 janvier 2010

L’homme dans le labyrinthe – Robert Silverberg


Je dois avoir un problème avec Robert Silverberg. Il croise souvent ma route comme auteur ou anthologiste, mais il n’arrive jamais à me convaincre. Son seul écrit qui m’ait marqué est son Gilgamesh, roi d’Ourouk, mais c’est plus par fascination pour la matière que pour le roman en lui-même (surtout qu’il faut être fondu pour les lire les versions sumériennes d’origine de Gilgamesh, croyez moi !).

Pas que ses livres se lisent mal, bien au contraire, c’est juste que je ne sais pas trop quoi en penser à la sortie. Du château de Lord Valentin, que j’ai lu y’a un bon moment, je sais que je l’ai lu, je sais de quoi ça parle, mais c’est à peu près tout.

L’homme dans le labyrinthe, lu avec le Cercle d’Atuan, me fait un peu le même effet.

Le titre est un résumé en lui-même. L’homme s’appelle Richard Müller, vit depuis neuf ans dans un labyrinthe gigantesque truffé de monstres et de pièges sur une autre planète. Mais l’humanité a besoin de lui, c’est pourquoi une équipe s’apprête à rentrer dans ce terrifiant lieu pour venir le convaincre de les aider.

Ce roman a deux visages. Le premier est celui d’un thriller horrifique, lors de la traversée du labyrinthe où tout se révèle un piège destiné à une mort atroce. Les essais successifs donnent l’impression d’être en plein jeu vidéo (ça me rappelle furieusement un certain donjon de Baldur’s Gate où chaque pas déclenchait un piège mortel et un rechargement de partie).

Le second, c’est la confrontation avec Müller qui prend l’allure d’une tragédie grecque. Et pour cause, l’auteur s’en est inspiré. On assiste donc à des véritables duels d’idées et de mots, entre trois personnages quasi archétypaux : l’Ermite, le Jeune (naïf et plein de principes moraux) et le Vieillard (manipulateur pour qui la fin justifie les moyens). C’est assez fascinant à lire.

Le livre se lit bien, sait entretenir son petit suspens et développer un univers futuriste assez intéressant (où l’on cache systématique tout ce qui est laid, à commencer par la vieillesse). Il y a même quelques passages qui m’ont marqué (surtout celui de la cage, délicieusement horrifique).

Mais voilà, la sauce ne prend pas. J’ai l’impression que ce roman a un peu « le cul entre deux chaises », comme si à force de vouloir faire plusieurs choses en même temps, il n’en terminait aucune. Le coté horrifique du labyrinthe est attirant mais laissé de coté, le coté théâtral est bien exploité mais laisse sur la fin, et le dernier chapitre clôture le tout assez bizarrement.

Tant pis, ça sera sûrement mieux la prochaine fois !

Avis des autres atuaniens : Daenerys, El Jc, Julien, Kactusss, Spocky, Tigger Lilly, Tortoise, Zahlya

3 commentaires:

  1. Nous en avons deux lectures assez différentes au final, dommage que nous ne parvenions pas à développer plus que cela nos échanges au sein du Cercle. Cela viendra peut être.

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  2. Je pense qu'on a eu du mal à échanger sur celui-là parce que c'est en dernière partie que mon avis s'est vraiment fixé (menfin j'ai lu le tien, effectivement c'est presque diamétralement opposé ^^)

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  3. Je viens de voir votre analyse sur L’Homme dans le labyrinthe, ainsi que celles auxquelles renvoyait votre article (mais plusieurs liens sont inaccessibles maintenant), et je peux vous apporter un complément.
    En fait Silverberg s’est amusé à la réécriture d’un épisode de la mythologie grecque, comme on peut s’en apercevoir dès le début avec le nom de Lemnos
    C’est là que Philotecte, dont le pied blessé dégage une puanteur insupportable, a été abandonné par Ulysse en route vers Troie. Mais Philoctète a des armes merveilleuses indispensables à la prise de la ville, Ulysse revient donc avec le jeune Néoptolème (bien connu sous son autre nom de Pyrrhus, dans Andromaque), fils d’Achille ami de Philoctète.
    Quand on sait ça, les personnages et leurs rapports entre eux deviennent particulièrement savoureux.
    J’avoue que cela m’avait échappé, mais l’amie avec qui je partageais mes lectures venait de terminer sa maîtrise sur le personnage de Néoptolème et elle a tout de suite compris (c’était il y a un demi-siècle…)
    HK19

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