Pages

samedi 24 octobre 2009

Mary et Max – Adam Eliott



A ceux qui pensent que les dessins films d’animation sont tous de grosses sucreries roses pour enfant de moins de 10 ans, passez votre chemin, ou attendez-vous à changer d’avis, parce que Mary et Max n’est pas un film pour enfant.

Sous les airs gentillets de la bande annonce, mêlant humour et pâte à modeler, se cache un espèce d’OVNI cinématographique, que ce soit en terme d’histoire, d’ambiance, d’animation et d’humour.

Mary et Max est un film d’animation en pâte à modeler (comme Wallace et Gromit si vous cherchez une référence), qui raconte l’histoire d’une correspondance improbable entre deux personnes… improbables.

Mary a huit ans et vit dans une banlieue australienne toute marron. Elle n’a pas d’amis, et une vilaine tâche de naissance sur le front. Max a la quarantaine et vit dans un New-York en noir&blanc. Il est obèse, n’a pas d’amis –non plus- et souffre du syndrome d’Asperger (une forme d’autisme).

Un jour, Mary, voulant savoir d’où viennent les bébés en Amérique, prend un nom au hasard dans l’annuaire –celui de Max-, et envoie une lettre pour le savoir. Commence alors, tandis que Mary grandit, une relation épistolaire entre les deux, qui partagent un amour du chocolat et une profonde solitude.

Le résultat est un film drôle, mais surtout émouvant. En effet, si à voir la bande-annonce, on a l’impression de quelque chose de léger, cette impression disparait assez vite (dès les premières minutes).

Ce n’est pas le genre d’humour dont on rit à gorge déployée. Au contraire, c’est de l’humour grinçant, qui vire sans cesse à l’aigre. La présentation des parents de Mary par exemple, est fort rigolote sauf qu’elle révèle en même temps l’abandon total de leur fille, ce qui est nettement moins drôle. Et c’est comme ça tout le long du film.

L’émotion, elle, se trouve dans l’évolution de cette amitié étrange, avec ses hauts et ses bas, les deux protagonistes ne respirant pas particulièrement la joie de vivre, et cherchant chez l’autre un moyen de s’accrocher (tout en découvrant que l'amitié n'est pas quelque chose de simple à gérer finalement).

Coté réalisation, c’est magnifique. La pâte à modeler en animation c’est toujours très beau (pour ceux qui ne sont pas convaincus, je vous conseille de jeter un coup d’œil au panel d’émotion d’un chien muet comme Gromit, pour voir…), et dans ce cas, l’ambiance fait son petit effet, tout de marron et de noir (avec les très beaux effets de la couleur qui s’insinue à New-York grâce aux lettres de Mary, tandis que les lettres de Max restent en noir&blanc).

Le seul défaut, c’est des petites longueurs quand ils lisent les lettres… des fois ça se résume à un personnage qui lit bêtement, ce qui visuellement est assez ennuyeux.

Pour le reste, n’hésitez pas à aller le voir si vous aimez les choses inhabituelles (et pleurer au ciné, parce que les larmes sont jamais loin dans ce film).

2 commentaires:

  1. Il m'allèche, beaucoup, celui-là. Je suis particulièrement fan des animations en pâte à modeler...
    Mais je doute de pouvoir aller le voir, comme tant d'autres. Peut-être le dvd, dans longtemps, par un dimanche désoeuvré...

    RépondreSupprimer
  2. Je ne suis pas encore allée le voir :( Et il quitte bientôt l'affiche... Honte sur moi !

    RépondreSupprimer

La modération est activée (c'est le meilleur moyen de filtrer les bots sans bloquer les humains :)), ne vous inquiétez pas si votre message n'apparaît pas immédiatement.