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dimanche 31 mai 2009

Belyscendre – La Belle et la Licorne

Hier, avec Elysio, nous sommes allés affronter la chaleur et la déshydratation (bon c’est de ma faute, j’avais oublié ma bouteille dans mon frigo), armés de sandwichs et autres trucs vaguement suédois (ça n’a aucun rapport mais c’est pour que vous situiez le contexte), pour aller voir un truc génial :


J’ai découvert Belyscendre complètement par hasard un jour, en récupérant un enregistrement d’un concert du Naheulband, où Belyscendre était plus ou moins compris dans le lot… Il s’agit d’un groupe qui réinterprète avec ses propres arrangements des chansons traditionnelles (ou d’inspiration) avec deux chanteuses, un guitariste et un percussionniste (et quelques variantes et invités au gré des chansons).

Lys et Cendre, les chanteuses en couleur(ma seule photo en couleur potable, il s'avère comme vous allez le voir que mon appareil photo ne fait des bonnes photos par manque de lumière en N&B ou en sépia)

Ca a été le coup de foudre direct : chansons traditionnelles aux paroles souvent très drôles (ou émouvantes), belles voix, musiques et rythmes entraînants… ajoutez à cela les petits interludes du concert qui s’amusent à tresser une histoire autour des chansons, et ça donne un cocktail vraiment très chouette.

Où l'on chante...(le type plaqué à droite est Ancelain, le guitariste)

Et je saurais que trop vous recommander d’acheter leur premier album, Prends garde au loup, commandable sur leur site, qui s'écoute très bien si on oublie les interludes qui sont marrants en concert, mais vite lassants en dehors. Le deuxième, Belles Embarquez, est en préparation…

Où l'on parle de taille de corne de "licorne"

Ici, il s’agit d’un nouveau spectacle qui reprend pas mal de leurs « tubes », ainsi que quelques nouvelles venues (la Biche Blanche qu’on peut voir en vidéo sur leur site), dont certaines sont magnifiques et poignantes, et d’autres bien drôles (la chanson des marins…). Le tout s’articule autour de la pseudo véritable histoire de la Dame à la Licorne, assez rigolote. Et en plus ils ont terminé sur Les Métamorphoses, et ça c'est... magnifique, y'a pas d'autre terme.


Où l'on commence à dériver...(le type dans l'ombre avec un chapeau c'est Knarf, celui du Survivaure qui fait des jeux de mots aussi mémorables que ceux de Spes)


Si vous avez l’occasion de les voir (ils passent à l’Elysée-Montmartre en septembre), n’hésitez pas, c’est du pur bonheur, et je met au défi quiconque de ne pas finir debout à taper dans les mains et à chanter avant la fin du concert ! Je vous laisse avec quelques photos de la fin, qui... c'est à voir, et d'autant plus courageux dans une salle où il règne une pareille chaleur !)

Où l'on se téléporte (si si je vous jure !)

Si si, c'est bien toujours de la chanson "traditionnelle"

mardi 19 mai 2009

Gabriel Knight III : Blood of the Sacred, Blood of the Damned


Histoire de poursuivre notre cheminement sur la route tortueuse mais ô combien passionnante des jeux d’aventure, voici donc venu le 3e volet de Gabriel Knight. Pour les épisodes précédents, faites donc défiler la page, c’est un peu plus bas.

Je ne vous ferait donc pas l’insulte de vous représenter le personnage, rentrons directement dans le vif du sujet. A l’instar du premier volet, Sins of the Father, Gabriel Knight : Blood of the sacred, blood of the damned (ou énigme en pays cathare en vf, ce qui perd beaucoup de sa poésie mais finalement convient assez au jeu d’un certain point de vue) commence par une BD introductive.

Cette fois-ci, point d’ancêtre, on y découvre Gabriel et Grace lancés dans une nouvelle mission : protéger le fils du prince James d’Albanie, héritier du trône d’Ecosse, qui est menacé par des mystérieux buveurs de sang. Evidemment, pendant la nuit, ceux-ci enlèvent le petit, et Gabriel se lance à leur poursuite, monte dans le même train qu'eux… et se prend un bon coup sur la tête.

Et c’est là que commence le jeu, ce qui explique sans doute que lors de ma première installation, n’ayant pas lu la BD, j’ai abandonné au bout de 3 minutes, faute de comprendre l’histoire (et de maîtriser les contrôles mais j’y reviendrai).

Un très beau générique et une petite cinématique entre un chef de gare et un Gabriel Knight à coté de la plaque plus tard, nous voilà donc dans une chambre d’hôtel dans le charmant village de Rennes le Château, où se trouve actuellement un étrange groupe de touristes chasseurs de trésors (et pas « chasseurs de touristes » comme j’allais écrire).

Voyant en eux une couverture idéale pour des kidnappeurs d’enfants, Gabriel, toujours assisté de Grace commence à enquêter sur eux, tout en fouillant la région et en mettant au jour des vieux secrets…

Suivant la tradition de la série, le troisième volet innove coté graphismes, avec de la 3D, une 3D un peu particulière dans la mesure où au lieu d’être en déplacements calculés, comme pas mal de point n’click (Versailles et cie), les déplacements et la caméra sont libres. Pire, la caméra est indépendante du héros, ce qui nécessite une bonne phase d’adaptation.

Une fois les commandes maîtrisées, c’est un plaisir de naviguer dans le jeu et de zoomer à loisir, tout en changeant l’orientation de la caméra… Ca manque un peu de réalisme quand on se retrouve à traverser la moitié d’un patelin avec la caméra sans bouger son personnage, avant de le faire venir pour réaliser une action, mais on s’y fait.

Quand au rendu 3D… c’est assez moche d’un point de vue purement esthétique, mais bizarrement beaucoup plus naturel que la full motion capture. Et puis elle offre la possibilité de visiter de très beaux sites réels, notamment l’église de Rennes le Château.

Le scénario est une fois n’est pas coutume d’une richesse exceptionnelle, incroyablement documenté et mêlant avec habilité histoire régionale, éléments fantastiques et mystères non résolus. Il nous promène dans toute la région, et sans trop révéler de tout ce qu’il implique, disons juste que Dan Brown et son Da Vinci Code, à coté, c’est de la gnognotte (ça l’était déjà, Gabriel Knight rappelle encore plus que sur une même thématique, on peut faire tellement mieux).

Bizarrement, le jeu est assez peu orienté objets (à l’exception de la célèbre énigme de la moustache en poil de chat, qui ferait rougir de honte un Monkey Island tellement elle est tordue, et déplacée dans ce jeu-ci), mais plutôt gens. Certes, on explore, mais on cherche surtout à en apprendre plus sur les différents suspects, en leur parlant, certes, mais surtout en les suivant, en relevant leurs empreintes, en fouillant leurs chambres…

Bref c’est une vraie petite enquête policière, couplée à quelques recherches historiques, et à une énigme sur le mystérieux trésor, complexe, mais dont la résolution est originale (reposant surtout sur de l’analyse de cartes et d’images) et suffisamment assistée pour qu’on ne bloque pas trop.

Le jeu met en scène une sacrée galerie de personnages qui ont tous leur propre agenda, de la lady anglaise à l’infect Wilkes en passant par le mystérieux Emilio et la sulfureuse Madeline (quoique en français, sulfureuse et Madeline ça fait pas très crédible mais bon)… on retrouve également Mosely, le flic ami de Gabriel, ce qui donne lieu à des dialogues incroyables…

...Comme tous les dialogues d'ailleurs, qui sont comme d’habitude drôles et mordants (surtout le « c’est comme essayer de mettre une chaise Louis XIV dans un studio meublé Ikéa », mythique celui-là). Les échanges sont rarement polis, personne ne voulant donner d’indice à personne, ce qui change complètement des habituels dialogues purement informatifs. On est très loin du bête "parlez moi de... " "eh bien...". Même la gardienne de musée est désagréable !

Le doublage est d’ailleurs très bon, tous parlant avec un bel accent, anglais pour ceux que ça concerne, et du Sud pour les français (un coup à parler comme eux quand on joue trop). Gabriel récupère enfin une voix digne du muffle qu’il est, bien grave et bien plus proche de son acteur habituel anglais. Quand à Grace, le hasard fait qu’elle est jouée par celle qui doublait Gerde dans le 2e volet, mais on s’y fait à force…

Par ailleurs, l’histoire réussit à être très prenante en mêlant à l’intrigue principale, très dense, une touche d’histoire personnelle, notamment entre Grace et Gabriel (*siffle*), ce qui rend le jeu vraiment vivant, de même que le découpage en segments de 2h, avec des personnages qui changent sans cesse de lieu (on les trouve à 8h à prendre leur douche dans leur chambre, à 10h à prendre leur petit déj, à 12h à visiter la ville, etc.).

Bref, ce jeu est un pur plaisir, avec une ambiance incroyablement prenante (et des chouettes musiques, vous croyiez pas que j’allais oublier d’en parler !). Son seul défaut, c’est qu’il ouvre la voie d’un 4e volet, mais que celui-ci n’existe pas, et me semble assez mal barré pour exister un jour vu que les studios Sierra n’existent plus vraiment.


vendredi 15 mai 2009

Le Commando des Immortels – Christophe Lambert


Le saviez-vous ? On trouve des fanfictions dans le commerce, parfois. Bien sûr, elles ne sont pas étiquetées comme telles, et il leur manque cruellement le coté mise en page HTML, disclaimer à la noix et fautes d’orthographe, mais ça existe, ce livre en est un bel exemple.

Le Commando des Immortels se passe pendant la Seconde Guerre Mondiale, alors que Tolkien rédige tranquillement son chef d’œuvre à son bureau. L’armée américaine décide de recruter des elfes (qui vivent dans des réserves aux Etats-Unis) pour former des commando pour des missions dans la jungle birmane. Les elfes acceptent, à condition que Tolkien les accompagne.

Si j’avais écrit cette histoire… euh bon ok ça aurait été du n’importe quoi du début à la fin, mais bon j’ai toujours eu du mal à imaginer écrire une fanfiction sur l'univers de Tolkien, ce gars a écrit un truc tellement énorme qu’il est difficile de trouver un trou à boucher, si ce n’est dans le domaine de la parodie… menfin on est pas là pour parler de moi…

Le résultat est un roman assez efficace qui se lit bien, un roman de guerre avec des oreilles pointues, un vieux professeur qui fume la pipe… et d’étranges rappels d’une œuvre très connue en trois tomes qui commence par un S et qui finit par « –eigneur des anneaux ». C’est assez marrant de voir l’auteur tracer des parallèles entre les péripéties de ce commando et celle des héros de la trilogie.

Bref c’est comme une fanficton, un divertissement sur une œuvre qu’on aime bien, avec pas mal de clins d’œil, et en bonus une vraie historique et un coté très documenté. Ce n’est pas un grand roman, mais c’est fun, à emprunter à l’occasion pour se détendre.

Je regrette juste un peu que l’auteur nous prenne parfois pour des mous du cerveau en insistant lourdement sur les parallèles entre ses héros et ceux de Tolkien qu’on devine très bien tout seul (et que si on les devine pas c’est qu’on a jamais lu l’œuvre et qu’on se demande bien pourquoi on lit ce roman – remarquez y’a des folles qui lisent des biographies de Douglas Adams sans savoir qui c’est juste parce que c’est un certain NG qui l’a écrit).

mercredi 13 mai 2009

Reine de Mémoire (1&2) – Elisabeth Vonarburg


Tome 1 : La Maison de l’Oubli
Tome 2 : Le Dragon de feu

Dans les « à lire » de la SF (c’est marrant c’est le nom de l’éditeur d’ailleurs), il y a un incontournable signé Elisabeth Vonarburg qui s’appelle les Chroniques du Pays des Mères. C’est un roman assez énorme, qui suit les pas de Lisbeï, sur une Terre post-apocalyptique caractérisée par une société dominée par les femmes. Ca pourrait être cliché et creux, c’est tout le contraire : le résultat est une vaste fresque historique incroyable qui ne laisse vraiment pas indifférent.

Du coup, je me suis un peu intéressée à ses autres œuvres, et j’ai bien évidemment commencé par celle qui est étiqueté fantasy (quoique), à savoir son cycle le plus récent, Reine de Mémoire.

Nous voilà donc à suivre l’histoire d’une étrange fratrie, les jumeaux Senso et Pierrino, et leur petite sœur Jiliane. Ils vivent dans le sud de la France, à la fin du XVIIIe siècle, dans un pays quelque peu différent de celui qu’on connaît, surtout question religion. Ils sont en effet géminites, variante du christianisme où Jésus a une sœur jumelle, Sophia, et que tout est question d’harmonie. C’est aussi un monde où la magie est présente, plutôt réservée au monde du clergé.

Ces trois enfants sont élevés par leur grand-père, leurs parents étant morts, et commencent à découvrir les innombrables secrets de famille qui marquent leur arbre généalogique lorsqu’ils commencent à voir apparaître une mystérieuse fenêtre de trop sur la façade de leur maison. Il y a l’ancêtre Gilles, parti loin vers l’Est, les mystères qui entourent leur grand-mère qui vient de là-bas, et tant d’autres choses.

Tout en regardant grandir les héros, on découvre également l’univers dans lequel ils évoluent, ses coutumes, sa religion, son histoire politique, ses jeux de carte…. C’est une fresque à grande échelle, avec une quantité d’informations à assimiler gigantesque. Une fois accoutumé, on plonge dans l’histoire avec bonheur, pour en savoir plus sur… tout.

Bref, ce serait excellent sauf que… Elisabeth Vonarburg est québécoise, que la maison d’éditions qui l’édite (Alire) est québécoise et donc peu distribuée en France, et que surtout, c’est un cycle en 5 tomes (3. Le Dragon fou / 4. La Princesse de Vengeance / 5. La Maison d’équité) dont la bibliothèque ne possède que les deux premiers ! (oui je suis frustrée, vous m’imaginez pas à quel point, surtout que chaque tome vaut dans les 20 euros, et que le Livre de Poche qui a réédité le premier tome en poche a pas l’air décidé à continuer…). Bref, si vous voulez la lire, prévoyez un porte-monnaie bien rebondi. Et si par hasard quelqu’un a les 3 derniers tomes sur son étagère, je suis prête à lui prêter mes Gaiman !

lundi 11 mai 2009

Des jolis dessins...

Comme j'aime copié sur mes voisins et mes voisines, j'ai également repiqué à Fenice ses nuages de mots. Et comme je fais toujours les choses en grand, j'ai passé toutes mes fics dans la moulinette de ce petit site qui créé des nuages à partir de textes...
Bon ça met surtout en avant les héros, mais c'est marrant...


L'histoire commence à Poudlard
Où l'histoire est surtout celle Salazar et Rowena, et un peu les deux autres. Ironie du sort, Poudlard n'y apparait même pas.


Voldemort à l'Ecole de Sorciers
Où l'on parle surtout de Harry en fait, un peu moins de Voldie et d'un Force Rose coupé en deux, jamais de Poudlard, et où "ça c'est tout comme bien", tout simplement.



Da Vinci Code : Le Mystère des Chocogrenouilles
Où, encore une fois, beaucoup de Harry, et un peu de contenu qui ressort pour une fois : carte, tableau, Léonard. Voilà qui rassure.



Les Aventuriers du Graal Perdu
Où, comble du narcissisme, la narratrice prend bientôt plus de place que Harry. Beaucoup de personnages aussi, c'est plus bien comme ça.



Une pas si lointaine galaxie
Où, pour une fois, on cite Poudlard. Et où on s'amuse de trouver Rowena et Jedi non loin (ce qui est déjà marrant dans la fic originale)


La Mort de ma Mère
Mon nuage favori, parce que pour une fois ce sont des mots qui ressortent, et non des personnages. C'est tout particulièrement intéressant de voir ressortir ce "j'ai" énorme, et l'omniprésence de la mère de Salazar sur le destin de son fils... à l'image de l'OS !


Sailor Poudlard
Petite preview de l'unique fic sur laquelle je travaille encore ces temps-ci (enfin j'y réfléchis plus que j'y travaille, bloquant royalement sur le 3e chapitre -final)

Voilà donc pour la petite introspection nombriliste (et encore j'ai pas poussé le vice jusqu'à inclure les liens vers les fics en question en guise de self-promo ^^), la suite sera plus culturelle si je trouve la motivation...

vendredi 1 mai 2009

Gabriel Knight I & II

La semaine dernière, j’ai mis la main sur la démo de Drakensang, rpg qui semblait être conçu pour les amateurs de Baldur’s gate à en lire les avis sur le net. J’installe donc, je lance… et je trouve que le jeu rame beaucoup.

Vous cherchez le rapport avec Gabriel Knight ? Et bien dans la foulée j’ai fait ma crise habituelle de « puisque les nouveaux jeux ne marchent pas autant utiliser les anciens », et je suis donc revenue à une série que j’avais commencé sans jamais la finir (version buggée du 1er empêchant de la finir, 2e incompatible avec Windows XP, et 3e… étant bloquée au bout de 2 min faute de maîtriser les commandes, j’ai laissé tombé).

Cette série, c’est donc Gabriel Knight, trilogie de jeux d’aventure qui ont bien marqué leur époque à leur façon, à ce que j’ai cru comprendre. A la différence de mes chouchous habituels comme Day of the Tentacle ou Monkey Island, Gabriel Knight, conçu par Jane Jensen, est beaucoup plus sérieux (même si non dénué d’humour), et tape une veine bien différente, celle du polar à tendance fantastique…

Ca se joue sous DOS box (pour un mode d’emploi en français, c’est par ici), et c’est un incontournable si vous avez envie de vous prendre une bonne claque dans la gueule (vous savez l’éternel « mes graphismes sont pourris mais je t’en mets plein les yeux quand même »).

Gabriel Knight : The Sins of the Fathers



Notre histoire commence à la Nouvelle Orléans, dans une librairie miteuse, tenue par Gabriel Knight (mufle cynique, dragueur invétéré, et écrivain plus ou moins raté) et gérée par la charmante et cinglante Grace Nakimura.

L’intro pose d’office les deux registres de l’histoire : le dramatique d’un rêve assez obscur de Gabriel avec une femme, un bûcher, un pendu et autres horreurs ; l’humour des échanges entre Grace (qui fait office de répondeur téléphonique) et Gabriel (qui a beaucoup trop de petites amies).

C’est à la fois pour éclaircir un peu ces rêves étranges, mais aussi pour écrire un nouveau livre que Gabriel va partir enquêter sur les mystérieux meurtres vaudou ayant actuellement lieu en ville. Le voilà donc parti, magnétophone en poche, dans une aventure bien plus complexe qu’on pourrait s’y attendre au premier abord, surtout quand elle prend un tour très personnel.

L’aventure est découpée en journées (qui s’ouvrent toutes avec une citation qui a j’imagine un rapport avec les évènements à venir mais je n’ai jamais vraiment pu vérifié). Chaque matin Gabriel se lève, papote avec Grace, et se met en route. Musée Vaudou, bayou, église, commissariat où travaille son ami le détective Mosely, tout est bon pour trouver des indices, même chez Grand-Mère Knight !

L’interface est celle habituelle des point’n’click : tout se fait à la souris, et en faisant un clic droit on change la forme du curseur en fonction de l’action (regarder, prendre, parler…). On dispose bien sûr d’un inventaire qui se remplit fort vite, d’un menu de sauvegarde (à utiliser plus que fréquemment, surtout à la fin où il suffit parfois de tourner à gauche et non à droite pour mourir !), mais aussi d’un accès au magnétophone pour réécouter tous les dialogues (pratique pour les étourdis).

Le jeu est plus que difficile. Personnellement je l’ai avancé avec la solution sous le coude, étant en permanence bloquée, d’autant plus qu’il est nécessaire de réaliser un certain nombre d’actions avant de clore la journée. Honnêtement il m’est arrivé de ne même pas comprendre le pourquoi de telle action (alors que d’habitude quand on regarde une solution, on se dit « Bon sang mais c’est bien sûr ! »).

Il faut être extrêmement vigilant, à ce qu’on voit, à ce qu’on entend, à bien rassembler les morceaux de l’énigme et à les lier entre eux. Il faut harceler toutes les personnes interrogeables pour obtenir des informations, fouiller en détail les lieux, et recouper ça avec quelques recherches de fonds que Grace se fera un plaisir d’effectuer pour Gabriel.

On a vraiment l’impression d’être plongé dans un pur polar, ce qui explique que la balade soit agréable même avec l’aide d’une solution. Le scénario à lui seul vaut la peine qu’on s’y intéresse, et les personnages ne valent aussi le détour. Gabriel, le héros n’est pas juste une incarnation du joueur lambda, il a son caractère (cynique, tête brûlé), sa petite histoire qu’on découvre au cours du jeu.

(je vous spoile un peu là -je vois pas comment parler de la suite sans le faire- mais Gabriel est en fait le descendant d’une lignée de Schattenjäger –chasseur d’ombre en allemand, une sorte de chasseur d’éléments surnaturels et occultes-, dont le destin est plus ou moins lié à cette histoire de vaudou depuis un bon paquet de générations)

La tension monte en crescendo au fur et à mesure, et la troisième partie du jeu, la plus angoissante de tous (c’est assez rare qu’un jeu me fasse angoisser, mais celui-là y arrive très bien) vire dans un registre bien plus noir (et gore si on se plante).

L’atmosphère du jeu est vite prenante. Bon, les graphismes sont ceux de l’époque, rudimentaires des pixels de partout, mais ça n’enlève rien à leur charme, et les quelques cinématiques sont très chouettes.

Les dialogues sont excellents, parfois plein d’humour, parfois sérieux. De plus, si vous avez l’occasion de jouer sur la version CD, tous les dialogues sont doublés, et ça, c’est énorme ! (et je dis pas ça uniquement parce que Mark Hamill double Mosely, d’ailleurs je l’avais pas capté en jouant).

Et la musique, bien qu’un peu synthétique, contribue grandement à l’atmosphère. Le thème principal est à la fois beau et tragique (il sera repris plus magistralement dans The Beast Within), et dans certains passages, on a des morceaux de toute beauté.

Bref, pour un jeu datant de 1993, il défend encore valeureusement son bout de gras… ce qui justifie tout à fait qu’on en ait fait une suite…



The Beast Within: A Gabriel Knight Mystery



Pour la suite, réalisée en 1995, on prend les mêmes et on recommence : Gabriel Knight le Shattenjäger et Grace Nakimura son assistante, des meurtres mystérieux, sans doute lié à quelque chose de surnaturel. Sauf que cette fois-ci, l’histoire se déroule en Bavière, autour de Munich, et laisse de coté le vaudouisme pour s’intéresser aux loups garou et à certains mystères de l’histoire locale.

On incarne à tour de rôle Gabriel, plongé dans son enquête sur les meurtres autour de Munich, pendant que Grace effectue des recherches de fonds sur les loups-garou, recherches qui vont lui faire découvrir que le problème est peut-être bien plus complexe et ancien qu’on ne pourrait le penser.

Si on reste dans un point’n’click comme le premier, le mode graphique a considérablement changé : adieu 2D, bonjour le full motion capture (c'est-à-dire avec des personnages filmés et incrustés dans les décors, et des cinématiques filmées, elles aussi). C’est… comment dire… c’est très drôle et ça donne un coté un peu nanar au jeu, quand on voit la qualité des incrustations… et le jeu des acteurs.

La palme d’or revient à celui qui joue Gabriel, qui passe les ¾ du jeu à sourire niaisement en se passant la main dans les cheveux (avant de reprendre un peu de sérieux sur la fin, il était temps !), ce qui a un peu tendance à couvrir la noirceur et le sérieux du scénario (et d’un personnage qui n’est pas aussi ridicule dans le premier volet).

Il faut avouer que le doublage abominable français n’aide pas. C’est un véritable supplice en fait, et non, ce n’est pas une légende urbaine, il y a bien au moins un passage où l’on entend 1) le souffleur et 2) l’acteur dire « j’arrive pas à me relire ». Mais bon la VF n’étant pas équipée en sous-titres, j’imagine que ça en est de même pour la VO, et vu la variété des accents des personnages, je ne m’y risquerais pas…

Néanmoins, abstraction faite de la réalisation graphique, le jeu est au moins –si ce n’est plus – aussi énorme que le premier. Le scénario est passionnant et angoissant à souhait, et nécessite en permanence un cerveau qui tourne à plein régime pour relier les points entre eux pour voir le dessin final. La quantité d’informations à assimiler est impressionnante, et tout ou presque a son utilité. La tension monte de chapitre en chapitre jusqu’à la fin du 5 (l’avant dernier), le 6e étant un peu à part.

Les énigmes sont parfois dures, mais ça reste tout de même beaucoup plus raisonnable que dans le premier volet. J’ai avancé sans solution la plupart du temps, et j’avoue l’avoir sortie parfois plus par impatience de connaître la conclusion que parce que je bloquais complètement… sauf sur certains passages bien carabinés où il faut vraiment faire preuve d’initiative (la fleur de lys pour ceux à qui ça parle…).

Ah oui et ne négligez jamais les bouchères bavaroises.

L’ambiance est une fois de plus très prenante, avec un réalisme assez impressionnant. Il faut relever notamment que l’action se déroulant en Allemagne, beaucoup de personnages parlent allemand… sans traduction (sauf les personnages clés vous vous en doutez, ça serait fun tiens comme méthode linguistique : « apprenez l’allemand avec Gabriel Knight »), ce qui crée une immersion très efficace, d’autant plus qu’on se sent tout de même obligé de tendre l’oreille pour déchiffrer leurs paroles.

Par ailleurs, la recherche du meurtrier (et donc potentiellement du loup garou) permet de s’offrir des folles réflexions pendant qu’on interroge les personnages, à la limite du cluedo parfois (« je soupçonne Von Truc… ah non c’est Von Machin… mais bordel je me mélange dans leurs noms ! »).

Le jeu est très documenté et prend parfois un coté « visite touristique de la Bavière » qui fait envie. La musique est excellente, tout simplement, avec de grands morceaux dramatiques et des trucs plus légers. Quant aux personnages, ils sont une fois n’est pas coutume hauts en couleur, parfois flippants, parfois à mourir de rire.

Et une fois de plus, Grace et Gabriel ne sont pas là juste pour mener l’enquête, on a l’opportunité de découvrir aussi leur relation qui a évolué dans un dialogue de sourds (par lettres) parfois assez conflictuelle, d’autant plus qu’ils ont chacun –enfin surtout Gabriel- des problèmes personnels à résoudre. Même si son conflit intérieur ne transparaît pas trop, merci l’air niais de l’acteur, la clé de voûte de l’histoire est définitivement le choix qu’il doit faire.

Bref, pour peu qu’on s’accoutume au mode de réalisation (et on s’y fait très vite finalement), The Beast Within est un jeu aussi passionnant que son prédécesseur, qui est tout aussi prenant. Je pourrais vous en écrire des pages sur le sujet, mais le fait que j’arrive à la fin de ma 3e page Word m’oblige à m’arrêter.



Il existe comme je le disais un 3e volet à cette série réalisé en 1999 et cette fois-ci en 3D. Il s’agit de Gabriel Knight : Blood of the Sacred, Blood of the Damned (ou Gabriel Knight : Enigme en pays cathare en vf), qui parle de ce que j’en ai entendu de vampires et de Graal.

Menfin celui-là il va falloir que j’attende de récupérer mes CDs, parce qu’il n’est pas encore abandon-ware, lui.

4 pages… oh misère j’ai bien fait de ne pas attendre le 3e volet pour écrire cet article ! Et si les jeux vous intéresse, ce site devrait vous y aider...)