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mercredi 1 octobre 2008

La trilogie de Bartiméus – Jonathan Stroud



1. L’Amulette de Samarcande
2. L’œil du Golem
3. La Porte de Ptolémée

Bien que ça fasse un moment que je sois sur cette série, je ne crois pas lui avoir jamais consacré plus que quelques lignes de ci de là. Ce n’est pas plus mal, il est en effet plus facile de donner son avis sur une trilogie terminée que sur un tome par ci par là.

Il était une fois une Londres mi-uchronique mi-steampunk où les magiciens ont pris le pouvoir, gouvernant (et opprimant) le peuple dénué de magie, principalement à grand renfort de leurs serviteurs magiques, qu’on appellera couramment démons, mais qui se divisent entre Djinns, Afrits, Gnomes, Marids et autres esprits. Ce sont eux, en fait, qui font de la magie… les magiciens eux s’en tiennent surtout à invoquer et ordonner.

Bref dans ce Londres alternatif, l’histoire s’intéresse au parcours de Nathaniel, enfant placé en apprentissage chez un magicien, et qui entretient des rapports plus que tendus avec lui. Il est bien évidemment bien plus intelligent que la moyenne, et doué en terme de magie (toute ressemblance avec Artemis Fowl n’est pas à exclure), et décide un jour d’invoquer en douce un démon de classe supérieure, un djinn, Bartiméus. J’aurais du mal à vous en dire plus du premier tome, mes souvenirs sont plutôt flous à ce sujet, mais Nathaniel finit par s’attirer les ennuis, et lui et Bartiméus sont bien obligés de faire cause commune pour arriver à s’en sortir vivants.

Cette collaboration se poursuivra au cours des tomes suivants. Si le premier tome lorgne du coté du roman d’apprentissage, le 2e se veut plutôt histoire de transition qui sert à poser le décor et les personnages pour le feu d’artifice qu’est le troisième tome, véritable concentré d’action qu’on ne lâche pas d’un bout à l’autre de ses presque 700 pages.

Bref qu’est-ce que cela peut bien donner, cet énième avatar de la vague Harry Potter ? Et bien c’est plutôt un bon numéro. D’ailleurs le fait qu’il ait été réédité en poche en collection adulte parle assez pour lui.

Si le premier tome est assez classique dans son parcours, la suite est plus atypique. Et l’écriture et les personnages en eux-même sortent du terrain battu. Les trois héros de l’histoire sont à l’opposé des stéréotypes du genre : Nathaniel est un anti-héros, qui contrairement à Artémis Fowl qui s’améliore avec les tomes, semble au contraire s’enfoncer et se fourvoyer. Bartiméus est un djinn doté d’un sacré caractère, d’un sens de l’à-propos exceptionnel, ainsi que d’une vraie langue de vipère. Quant à Kitty (qui apparaît surtout à partir du tome 2), elle est plus classique, mais dotée d’une sacrée personnalité qui ne laisse pas indifférent, d’autant plus qu’elle est, comme Nathaniel, très humaine, passant par des vastes panels de comportement.

Coté écriture, celle-ci est drôlement efficace, et agrémentée de notes de bas de page anecdotiques bien marrantes quand on a affaire à Bartiméus. Car la narration alterne en effet entre les héros, avec des tons assez différents. Le plus notable étant effectivement Bartiméus dont le ton pince-sans-rire est plus que succulent. Cette alternance permet de donner un peu plus de dynamisme au récit, et de créer du suspense tout en laissant du temps au lecteur de mettre les éléments ensembles.

L’intrigue est plutôt sympa, avec des manipulations et des complots qui s’enchaînent et s’emmêlent au point de ne plus s’y retrouver… le tome 3 en comparaison est presque simpliste… mais tout aussi prenant, surtout que Bartiméus y prend toute son importance.

Bref cette série est une bonne surprise : elle est prenante, agréable à lire, souvent drôle, détournant pas mal de clichés à sa façon, tout en sortant des sentiers battus. Ajoutez à cela les anecdotes de Bartiméus lors de ses différentes invocations dans le passé (on en apprend des bonnes sur Akhénaton et Néfertiti, sur la création du Croissant Fertile et je vous en passe d’autres…), et on obtient une bonne série… un peu faible par moments mais l’ensemble est plus qu’agréable.

Alors si vous cherchez une lecture pas trop compliquée pour vous détendre, n’hésitez pas à venir faire connaissance avec Bartiméus, ça vous rafraîchira sans peine les synapses, tout en faisant travailler un peu vos neurones sur les références historiques croisées ci et là…

« (...) Vous aimez le théâtre, mademoiselle Jones ?
- Pas beaucoup, non, répondit-elle en faisant la moue.
- Et bien, moi non plus » Il désigna la rue d’un geste plein de grâce. « Nous allons donc souffrir ensemble. »

2 commentaires:

  1. Je viens juste de commencer cette série (le premier tome traînait dans mon étagère, bien que je n'ai aucune idée de comment il a atterri là) et je me disais bien que c'était le genre de lecture que tu avais surement déjà chroniqué. Bingo ! Cela me conforte dans ma première impression, je vais donc poursuivre cette lecture avec enthousiasme. :)

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  2. Tu peux continuer en effet, c'est très sympathique comme série.

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