Vie parisienne oblige pour quelques jours, je profite des cinémas de là-haut, ainsi que de leurs tarifs astronomiques (mon ciné favori a encore pris 10 cts aux séances du matin, à 6 euros la place c’est ce que je paye en tarif étudiant à Grenoble dans les petites salles… plus besoin de se demander si la carte UGC est rentable à ce prix là…).
Bref me voilà donc, toujours de bon matin, à m’installer dans une salle pour voir la fameuse palme d’or de cette année, Entre les murs. Etrange film qui s’attarde sur une classe de français de quatrième, prof et élèves, tout au long d’une année, pratiquement en huis clos. On ne quitte jamais le collège, et rarement la salle de classe, sauf pour quelques réunions et récréations.
Difficile de développer plus, parce que l’histoire en elle-même s’en tient à ça. Il n’y pas guère plus qu’un fil directeur, le reste ressemble presque à un documentaire, une caméra cachée, des improvisations, des scènes qui s’enchaînent les unes après les autres, pas forcément liées. C’est le point fort de ce film, mais aussi ce qui peut déstabiliser, cette absence totale de scénario d’ensemble.
On est loin, très loin de tous ces films qui vous racontent comment un prof se retrouve en collègue de zone et qui arrive à maîtriser sa classe et à lui apprendre le respect et toussa au travers de ses cours (je pense notamment à Le plus beau métier du monde dont j’ai revu des bouts à la télé récemment, mais ce n’est pas le seul), si bien que tout le monde est peiné de partir en vacances et même qu’on verse une petite larme en chantant « Adieu monsieur le professeur ».
Rien de tout cela dans ce film, mais plutôt un coté très brut. Il n’y a pas vraiment de morale à la fin, ni même de parti-pris franc (sinon celui que peut prendre le spectateur), pour les profs ou pour les élèves. On se contente de les voir échanger (souvent violemment), travailler de concert ou en opposition, se battre ou baisser les bras, avancer ou reculer. C’est un beau portrait de l’école telle qu’elle est souvent je pense, avec toutes ses limites.
Est-ce que ça valait une palme d’or, va savoir, mais de même que l’Esquive, c’est un sacré morceau de vie porté sur écran, auquel on accroche assez vite.
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