
C’était presque devenu un running gag : chaque année au mois d’octobre, je me retrouvais à lire l’anthologie des Utopiales de l’année précédente en 4e vitesse pour pouvoir acheter la nouvelle l’esprit tranquille. C’est donc avec une certaine fierté que je publie cet article, presque en avance donc, d’autant plus que j’avais fini de lire l’anthologie au mois de novembre !
Et je suis d’autant plus contente que c’est un très bon cru cette année : belle diversité de textes et de genres qui globalement fonctionnent bien avec le thème de cette édition, à savoir singularité. Tout cela méritait bien une chronique plus détaillée que ce que j’ai produit dernièrement.
L’anthologie s’ouvre sur une nouvelle d’Audrey Pleynet, désormais une habituée de cette anthologie (trois nouvelles en trois ans!). La Vision de PaxPire est une nouvelle de SF assez déprimante (par rapport à ses autres textes) mais qui fonctionne très bien. Évitez juste de la lire avant un rendez-vous à la banque…
Les Noueurs de Chloé Chevalier est aussi un texte de SF, dans un futur où sur une Terre dévastée, chaque habitant doit effectuer un « service alimentaire » pour produire la nourriture dont tout le monde a besoin, dans des zones ultra-transformées. C'est un texte très réussi qu'on termine avec des images fortes en tête.
Dans Des vies gigantesques, Léo Henry propose un univers singulier (bon ça y est je l'ai casé, je ne pourrais pas le réutiliser). C’est un texte étrange dont l’effet est assez éphémère, mais je me rappelle avoir trouvé qu’il était fort agréable de se laisser porter par l’histoire.
K est sans doute le texte le plus accessible que j’ai lu de luvan depuis un moment. Je dois dire que ça m'a fait plaisir de ne pas terminer la lecture en me demandant ce que j'avais lu. Ce qui est merveilleux c'est que j'ai relu ensuite sa dédicace et je ne suis pas sûre de l'avoir comprise 😆.
On enchaîne ensuite sur un texte de Rivers Solomon, Avant d’être avalée. C’est une nouvelle très percutante, que je trouve fascinante car en dépit de ses thématiques horribles, elle réussit à dégager de la lumière.
J’ai bien aimé le caractère « local » (l’histoire se déroule à Nantes) de Penser les plaies, la nouvelle de Lou Jan. Je pense bien que c'est la première fois qu'on s'offre une telle visite touristique dans l'anthologie. Cependant je trouve qu'elle déborde un peu trop d'idées pour si peu de pages.
Comment je suis devenu le maître du monde (mais nul n’en a rien su) de Jean-Marc Ligny est clairement le texte que je n’attendais pas au tournant de l’anthologie. C’est un texte drôle et jouissif dont je préfère vous laisser la surprise de la découverte.
On reste sur une veine assez légère (plus pulp) avec Le Rebooteux, une nouvelle de Jean Baret qui se déroule dans un univers qu’il a déjà visité pour l’anthologie des Utopiales (à quand le recueil?). J’ai l’impression qu’il me manque des références, mais il faut avouer que les séances de psychothérapie proposées sont vraiment hors du commun.
Je préfère oublier que j’ai lu Le Miracle de la vie de Morgane Caussarieu, mais les amateurs de textes horrifiques et de body horror devraient apprécier (moi un peu moins 😅).
J’ai beaucoup aimé la nouvelle Il était une fois l’univers… de Fabien Cerutti. C’est un très joli texte, vertigineux dans les échelles de temps qu'il utilise tout en gardant un côté très terre à terre dans sa manière d'imaginer les relations existant entre les différents membres du système solaire.
On reste dans l’espace avec La Liberté des particules de Jean Krug, l’histoire d’une mission d'exploration d'une des lunes de Jupiter. On y trouve une belle réflexion sur ce qu’est la vie et un joli récit sur une longue échelle de temps.
Et chez vous, tout va bien ? de Laurence Suhner propose sans doute l'utilisation la plus littérale du thème singularité. C’est un texte sympathique même s'il ne m'a pas beaucoup marquée.
Le recueil se termine sur Fugues et fragrances aux temps du Dépotoir de Jeanne-A Debats,un texte assez décousu, mais c'est sans doute à l'image du lieu particulier où il se déroule. Il y a des choses que j'ai bien aimé, mais je ressors de ma lecture avec une certaine confusion.
Comme je le disais, on est sur un très bon cru cette année donc si vous avez fait l’acquisition de cette anthologie, n’attendez pas l’année prochaine pour la lire !
Infos utiles : Utopiales 2025 est une anthologie de nouvelles parue en 2025 (sans blague) aux éditions ActuSF. Couverture de Stéphanie Hans. 390 p.
Sur les treize textes, huit sont inédits (et ce n’est pas toujours indiqué pour les cinq autres qu’ils ont déjà été publiés ailleurs). La nouvelle de Rivers Solomon provient du recueil Soif de sang, avec une traduction de Francis Guévremont (ce qui n’était pas indiqué non plus).
D’autres avis : à venir...
Je suis choqué. Ça te laisse le temps de les oublier et de relire l'anthologie en octobre 2026. ^^
RépondreSupprimerEt je ne m'attendais pas à voir Jean-Marc Ligny et drôle dans le même paragraphe. Je suis rechoqué.
@Baroona
SupprimerJ'étais la première surprise (pour les deux chocs) 😂
Ah mais quelle efficacité !!! Bravo !
RépondreSupprimer@Shaya
SupprimerAu moins un truc de réglé !
Bravo pour cet enchainement, tu es à jour jusqu'à l'année prochaine (moi pas, mais il est dans ma petite pàl suite à ce que tu m'en disais de bien)
RépondreSupprimer"Ce qui est merveilleux c'est que j'ai relu ensuite sa dédicace et je ne suis pas sûre de l'avoir comprise " -> :D
@Tigger Lilly
SupprimerLa petite PàL ? C'est celle qui est plus proche de toi ?
Les lectures suivantes. Comme je ne lis pas vite, les livres peuvent rester longtemps dedans. Là je sens qu'un petit truc se passe, je croise les doigts.
SupprimerTrop bien!! Alors, est-ce que ça donne une vision différente, de lire ça si près du festival, quand on a encore le sujet en tête?
RépondreSupprimerPour le coup comme je n'ai assisté qu'à une seule conférence j'avais pas spécialement le sujet en tête 🙈
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