Après avoir bien apprécié le recueil de nouvelles de Ray Nayler, Protectorats, je me suis assez logiquement intéressée à son premier roman, La montagne dans la mer, fraîchement traduit l’année dernière, et que j’ai acheté sans même savoir ce quoi ça allait parler.
La montagne dans la mer se déroule dans un futur relativement proche et assez peu réjouissant quand à l’état de la planète avec des océans dépeuplés à force de pêche intensive, des corporations toutes puissantes et au milieu de tout cela, une scientifique embauchée pour venir étudier un mystérieux phénomène dans un archipel d’îles au sud du Viêt Nam.J’ai mis un petit moment à comprendre le sentiment de familiarité qui m’est venu à la lecture. La montagne dans la mer me fait penser aux textes de Paolo Bacigalupi et de Ian McDonald, autant pour sa structure narratives à plusieurs points de vue que pour son côté thriller futuriste, avec ici une forte composante écologiste.
(J’ai un peu hésité sur le qualificatif de thriller car le roman ne multiplie pas non plus les rebondissements, mais la structure en chapitres courts qui s’enchaîne à un rythme effréné, c’est tout à fait ça)
Globalement j’ai trouvé La montagne dans la mer très plaisant à lire. C’est un texte qui se lit facilement, et qui explore des thématiques passionnantes telles que la communication inter-espèces et les intelligences non-humaines.
C’est d’autant bien mené qu’aucun alien n’est impliqué dans cette histoire, ce qui nous rappelle gentiment qu’avant de rêver à la rencontre avec des êtres venus d’autres planètes, on ferait bien de se pencher sur ceux qui sont sous nos yeux et qu’on ignore.
Cependant, j’ai trouvé la narration un peu inégale. L’histoire alterne entre trois points de vue, mais tous les protagonistes n’ont pas la même importance, ce qui m’a amené à me demander à la fin si on n’aurait pas pu se passer d’une ou deux d’entre elles. Ou bien elles auraient mérité des développements plus poussés, au choix.
Malgré ce défaut, La montagne dans la mer est une bonne lecture, agréable à lire et portée par d’excellentes idées, et qui pourrait bien vous faire regarder avec un œil différent les habitants du monde aquatique.
Infos utiles : La montagne dans la mer (The mountain in the sea) est un roman de Ray Nayler paru en 2022 en VO et en 2024 en français aux éditions du Bélial. Traduction de Henry-Luc Planchat. Couverture de Nicolas Fructus. 429 p.
D’autres avis : Au Pays des Cave Trolls, Les Chroniques de FeyGirl, Les Lectures de Shaya, Les Lectures du Maki, Quoi de neuf sur ma pile
Chouette lecture. Le côté inégal des 3 fils narratifs m'a moins choqué à la lecture, même si je dois avoué qu'avec le recul, le déséquilibre est évident.
RépondreSupprimerÀ un moment, j'ai carrément tissé des liens tout à fait faux en imaginant l'amorce d'une intrigue parallèle (je jure que tout était parfaitement logique dans ma tête).
@Grishka
SupprimerEn même temps il y avait du potentiel pour plein de choses sur les 2 autres fils...
"La montagne dans la mer me fait penser aux textes de Paolo Bacigalupi et de Ian McDonald" : ça me suffit, c'est définitivement vendu pour moi. ^^
RépondreSupprimer@Baroona
SupprimerJ'espère que je te le survends pas du coup 😅
C'est l'un des meilleurs textes de SF de ces dernières années : intelligent, original et accessible. Le combo gagnant à mes yeux.
RépondreSupprimer@Le Maki
SupprimerOui c'est vrai qu'il est très accessible comme texte.
Je me réjouis de savoir que j'ai cet auteur encore à découvrir 😊
RépondreSupprimer@Ksidra
SupprimerOui le roman est perfectible mais l'auteur est à découvrir, je confirme.
Malgré la narration inégale, ça fait tout de même très envie ^^
RépondreSupprimer@Tigger Lilly
SupprimerY'a de bonnes choses à prendre dedans ^^
C'est vraiment un bon roman, c'est cool que tu aies aimé ! C'est l'illustration parfaite de "ce qui fait le plus peur est parfois sous nos yeux".
RépondreSupprimer@Shaya
SupprimerOui tout à fait.
Ce roman m'a laissé un très bon souvenir, notamment son ambiance.
RépondreSupprimerJe vois ce que tu veux dire avec les arcs narratifs, pourtant j'ai beaucoup apprécié l'histoire d'Eiko. Il donne une autre perspective à cet univers.
@Feygirl
SupprimerOui ça rajoute une autre perspective mais j'ai trouvé que ça se terminait façon ballon dégonflé (pareil pour le 3e larron dont le nom m'échappe présentement 😅, c'est intéressant mais c'est trop peu)
Ah ça a l'air super. Et couverture superbe. Vive les pieuvres.
RépondreSupprimer@Alys
SupprimerCe sont des animaux impressionnants, et pas que dans ce roman !