mardi 5 avril 2016

Yama Loka Terminus : dernières nouvelles d’Yirminadingrad – Léo Henry & Jacques Mucchielli

 

Cela faisait un petit moment que j’hésitais à participer au crowdfunding pour Adar : retour à Yirminadingrad vu que je ne connaissais pas du tout l’univers. Pour me faire une idée, j’ai donc emprunté un des livres de cette série à Tigger Lilly, et si ma chronique arrive assez tardivement, j’ai pu terminer ma lecture assez tôt pour apporter ma petite participation, ouf !

Yama Loka Terminus est un recueil de vingt-et-une nouvelles écrites par Léo Henry et Jacques Mucchielli qui ont toutes comme décor la ville imaginaire d’Yirminadingrad, aussi difficile à situer dans le temps que dans l’espace. L’ambiance a un je-ne-sais-quoi de post-apocalyptique qui ferait pencher à un futur proche, tandis que les noms et l’ambiance évoque l’ex-URSS (et un peu les Balkans parfois).

Les différents textes nous permettent donc visiter cette ville étrange, dont l’atmosphère est résolument poisseuse, fréquemment noire et pleine de désespoir, avec un doux parfum de folie et de mélancolie. Les thèmes abordés sont très variés, et l’écriture change d’un texte à l’autre, avec de belles expériences ici et là. Il est probablement difficile d’accrocher à l’ensemble des textes.

De manière générale lire ce recueil m'a fait l'effet d'un bain dans une mer agitée : à un moment on est porté par une vague et on est à l'aise, à d'autres moments on est submergé par une nouvelle incompréhensible ou dérangeante et on a bien envie de rejoindre la plage.

Le résultat est fascinant à lire, à condition d’être dans le bon état d’esprit (ce qui n’a pas toujours été le cas dans mon cas hélas). Ce qui ne m’a pas empêché d’apprécier la plupart des textes, à vrai dire il n’y en a guère que cinq qui ne m’ont pas parlé du tout.

Je ne vous parlerai pas de tous, mais voilà ma petite sélection de favoris pour vous mettre l’eau à la bouche :
  • Attentat de personne est un récit fantastique fascinant, dans lequel le terme de mélancolie prend je pense tout son sens. C’est affreusement triste mais terriblement beau ;
  • Power Kowboy nous plonge dans la tête d’un enfant, pour un résultat touchant et glaçant à la fois ;
  • Demain l'usine est un authentique coup de poing, qui m’a vraiment frappé alors que ce genre de thématique ne me parle pas toujours ;
  • Au-delà, il n'y a que le ciel parle de déménagement et de morts, pour une histoire glaçante mais non dénuée d’absurde et d’humour noir ;
  • Et s'échapper des côtes rompues, et se répandre en nuées immenses, un des derniers textes du recueil, est une excellente histoire post-apocalyptique bien glauque forcément.
Belle écriture et ambiance très réussie sont au programme de ce Yama Loka Terminus. Il vaut mieux se blinder avant de passer les portes de cette ville étrange, mais le voyage vaut le détour, autant pour l’ambiance que pour l’écriture. Je serais curieuse de voir ce que Yirminadingrad devient lorsque d’autres auteurs la mettent en scène dans Adar.

CITRIQ

2 commentaires:

Tigger Lilly a dit…

Tu as choisi quoi comme participation alors ?
Je suis contente que cela t'ai plu au global.
Je ne me souviens plus assez des textes pour commenter tes choix préférés. Mais je disais dans ma chronique que ça vaudrait la peine de relire le bouquin et je crois que je le ferai un jour. Je suis sûre en plus que c'est un livre qui gagne à être encore plus apprécié en ayant plus de maturité littéraire.

Vert a dit…

@Tigger Lilly
J'ai pris le livre et le sac (je ne peux jamais résister aux sacs xD)