jeudi 10 décembre 2015

Doctor Who 9x11 – Heaven Sent


J’ai pris un peu de retard dans mes chroniques, je m’en excuse. Par manque de temps principalement, mais certainement par manque d’enthousiasme, car Heaven Sent, deuxième partie du final de saison (qui se révèle finalement plus une série d’histoires différentes qui se suivent plus qu’une grande fresque en trois parties) est un excellent épisode. Spoilers au programme, bien sûr.

« As you come into this world, something else is also born. You begin your life, and it begins a journey... towards you. It moves slowly, but it never stops. Wherever you go, whatever path you take, it will follow. Never faster, never slower, always coming. You will run. It will walk. You will rest. It will not. One day, you will linger in the same place too long. You will sit too still or sleep too deep... and when, too late, you rise to go... you will notice a second shadow next to yours. Your life will then be over. »
Il fut un temps où j’aimais les épisodes de Doctor Who lorsqu’ils étaient incroyablement complexes au point d’en avoir les oreilles qui fument pendant le visionnage. Je me rends compte qu’à l’heure actuelle, il n’y a rien que je n’aime plus qu’une histoire simple, pourvu qu’elle soit superbement mise en scène.

Et c’est le cas de Heaven Sent, un épisode minimaliste sur bien des aspects : une histoire somme toute assez simple, portée sur les épaules d’un seul acteur (ou presque), dans un décor des plus réduits (un bon vieux château additionné de quelques vues extérieures numériques qui lui donnent un petit air d’Azkaban). Et ça fonctionne à merveille.


Le Doctor est donc téléporté dans une prison mystérieuse, où il est poursuivi par une étrange créature qui n’arrêtera sa traque que s’il révèle une vérité qu’il n’avait jamais communiquée à personne. Et comme il n’a pas vraiment l’intention de dévoiler ses secrets, le Doctor ne peut que chercher un moyen de s’échapper.

Il fait cela à sa façon, qui est à la fois extrêmement méthodique et complètement folle. Et même s’il l’on peut assez vite avoir des doutes sur ce qui se passe vraiment (pour ma part j’ai assez vite saisi la situation, j’avais par contre fort mal identifié les bourreaux), l’histoire est rondement menée et on se régale.


Parmi les choses que j’ai aimées, il y a le « palace mental » du Doctor en forme de TARDIS, où il se projette lorsqu’il est en situation de mort imminente. Cela m’a beaucoup fait penser au deuxième épisode de la saison où Missy interroge Clara sur le Doctor en faisant une sorte d’arrêt sur image dans une situation impossible.

Et ça fonctionne très bien avec le Doctor, car il y a tout le décalage de la situation (« Don't you
want to know how I survived ? »), et ce concept n’est pas dénué de tristesse lorsqu’on le voit interagir avec une Clara assez amorphe, toujours de dos, qui communique par un tableau noir. Une illusion de compagnie pas très convaincante.


Il faut ensuite trente minutes supplémentaires d’épisode pour commencer à comprendre de quoi il en retourne, à force d’explorations de courses-poursuites dans les couloirs avec la mystérieuse créature.

Quelque part on devrait s’y ennuyer, pourtant cela fonctionne à merveille, parce que les dialogues (enfin les monologues) sont très beaux, parfois très littéraires. La musique accompagne à merveille les images, et sans surprise Peter Capaldi n’a aucun mal à relever le défi (mais il y a longtemps que je ne doute plus de sa capacité à relever n’importe quel défi !).

Petit à petit la tension monte, on accumule les petits détails qui interrogent (le crâne et la mer de crânes, le message dans le sable, le mort…), jusqu’à la révélation.

« There's this emperor and he asks this shepherd's boy..."How many seconds in eternity ?" »
Le Doctor que l’on suit est loin d’être le premier Doctor à traverser cette épreuve (d’où les 7000 ans de décalage dans les constellations), et il faudra encore de nombreuses copies successives à revivre les mêmes horreurs pour réussir à briser le mur de diamant encore plus dur que du diamant.

« And the shepherd's boy says... There's this mountain of pure diamond. It takes an hour to climb it, and an hour to go around it. Every hundred years, a little bird comes and sharpens its beak on the diamond mountain. And when the entire mountain is chiseled away, the first second of eternity will have passed." You must think that's a hell of a long time. Personally, I think that's a hell of a bird. »
(c’est Le petit berger en français)

Deux milliards d’années plus tard, il termine enfin son histoire et arrive à s’échapper… mine de rien, même pour une série qui a l’habitude de jouer avec la notion de temps, on a rarement de telles échéances qui donnent un tel vertige.

C’est aussi cet aspect que j’ai aimé : l’idée d’une boucle temporelle ou d’un jour sans fin n’a rien de particulièrement original, mais la façon dont le Doctor s’en saisit, à une échelle gigantesque matérialisée par ce mur brisé petit à petit à la force des poings, c’est absolument sublime !


Et la fin juste derrière a un côté assez mind-blowing, lorsqu’on réalise que le Doctor était enfermé dans son confession dial et qu’il est de retour sur Gallifrey. Et il n’est pas content !
« Go to the city. Find somebody important. Tell them, I'm back. Tell them, I know what they did, and I'm on my way. And if they ask you who I am, tell them, I came the long way round. »
Gallifrey est de retour ! Ou bien est-ce le Doctor ? En tout cas, avec le Doctor qui révèle être le fameux Hydride sur lequel tout le monde cherche des infos, c’est un excellent cliffhanger sur lequel on termine.


Ceci dit il n’éclipse nullement le génie de cet épisode, simple mais efficace. Pas forcément du genre à nécessiter un revisionnage (même si du coup on peut repérer quelques détails supplémentaires), mais un excellent moment de télévision. J’avoue avoir été moins enthousiaste sur la suite qui s’éparpille un peu dans tous les sens, mais je vous en parlerais plutôt dans un prochain article.

3 commentaires:

shaya a dit…

Tu viens de me faire réaliser que je suis passée directement du 10 au 12, merci !!! Va falloir que je le rattrape !

Fánaríë a dit…

J'ai adoré cet épisode, même si au final la boucle temporelle était assez prévisible.
C'est moi, ou cette saison est un cran au dessus de la précédente ?

Vert a dit…

@Shaya
J'allais te demander comment tu as fais pour ne pas le voir mais en fait je me rends compte que ça peut tout à fait fonctionner xD

@Fánaríë
Pour être totalement honnête je suis incapable de répondre. J'ai l'impression que chacune joue sur des registres assez différents, du coup j'ai du mal à vraiment les comparer.