dimanche 14 décembre 2014

Le miroir aux éperluettes - Sylvie Lainé


Après L'opéra de Shaya et Marouflages, je continue à explorer les recueils de nouvelles de Sylvie Lainé avec le plus ancien de tous (certains textes datant des années 1980), Le miroir aux éperluettes. Il contient six nouvelles plutôt courtes (la plus longue n'atteint guère les 20 pages), dont Un signe de Setty (qui a obtenu le prix Rosny aîné en 2003)qui avait été évoqué aux Utopiales (d’où mon achat d’ailleurs).

La Bulle d'Euze est l'histoire d'un homme qui s'interroge sur une femme qu'il voit revenir régulièrement dans le bar qu'il fréquente pour y commander toujours la même étrange boisson. Le résultat est une aventure qui a un petit quelque chose de magique.

La Mirotte est le récit d'une expérience scientifique qui cherche à rendre la vue aux non-voyants en passant par implantation d'une « machine » qui voit et traduit les images qu'elle capte pour la personne qui la porte. C'est sans doute le texte qui m'a donné le plus de mal, du coup forcément comme c'est le plus long du recueil, ça m'a un peu vexé !

Thérapie douce suit les pas d'une femme qui est embauchée pour une expérience autour des relations interpersonnelles. L'histoire m'a demandé deux lectures pour bien la comprendre, mais je l'ai trouvé très juste dans son ton.

Question de mode est une nouvelle étrange sur une femme qui se prépare pour une soirée. Elle m'a à la fois dérangée, avec sa première partie qui parle de l'apparence extérieure, et m'a ensuite fait réfléchir sur la question de la perception des personnes différentes. Un texte court, mais très riche.

Un rêve d'herbe surprend car c'est un des rares textes fantastiques du recueil (les autres s'appuient tous plus ou moins sur un arrière-plan de SF). C'est une histoire qui devrait être glaçante, mais je l'ai trouvé surtout très douce et poétique.

Un signe de Setty se déroule dans un monde où l'on a créé une intelligence artificielle à partir des signaux captés par Setty. Dans cet univers où l'on peut se construire une réalité virtuelle, une femme communique avec cette IA dans son monde virtuel. Le résultat est un texte charmant qui amène à lever les yeux vers les étoiles.

Si je devais résumer ce recueil en un mot, ce serait « merveilleux ». Sylvie Lainé a vraiment le don pour susciter un certain « sense of wonder » qu'on retrouve hélas trop peu dans la SF actuelle. Et c'est valable pour ses idées bien sûr, mais aussi pour son écriture, très douce, au ton toujours juste, qui elle aussi contribue à créer de l'émerveillement.

Cependant sur ce recueil j'ai parfois eu l'impression de passer à côté du sens de certaines nouvelles. Un peu comme si les choses n'étaient pas claires, peut-être parce que l'écriture de l'auteure a évolué depuis, ou parce qu'un format aussi court amène peut-être trop de concision. Ou peut-être que j'avais le cerveau embrumé, ce qui ne serait pas très surprenant… Ceci dit, si le seul défaut de ce recueil est d'être moins bon que les écrits plus récents de Sylvie Lainé, ça n'est vraiment pas grave !

CITRIQ

4 commentaires:

Endea a dit…

Je viens juste de finir de le lire et j'ai ressenti la même chose que toi, la sensation de passer à côté du sens de certaines nouvelles, ce qui m'a beaucoup frustrée car j'aime décidément beaucoup son écriture.
Du coup je me sens moins seule :)

Vert a dit…

@Endea
Et moi donc ^^.

Xapur a dit…

Je crois qu'il va me le falloir quand même...

Vert a dit…

@Xapur
C'est tout à fait normal comme attitude ^^