mercredi 1 octobre 2014

Doctor Who 8x06 - The Caretaker


Il serait facile de résumer Doctor Who à une série qui mise sur son aspect visuel et sur les créatures et univers fantasmagoriques qu'elle met en scène. Mais ce qui fait aussi la saveur de cette série, c'est qu'elle n'oublie pas pour autant ses personnages, si bien qu'il est parfois délicieux de temps en temps de s'offrir un épisode où l'on ne voit guère de pays, mais qui offre une savoureuse exploration de ses héros... attention, spoilers !

« I can't keep doing this. I can't do it. Yes, I can, I can do it, of course I can do it. I've got it all under control. »
Voilà qui rappelle délicieusement les premières saisons après 2005, cette manière de mettre en scène le compagnon du Doctor qui tente de combiner voyages spatiaux et vie de famille. Et on ne peut qu'admirer Clara qui mène de front une vie amoureuse, un travail et des aventures à travers le temps et l'espace (presque) sans broncher.

Et puis ça tombe à pic, le Doctor a besoin de partir seul en mission d'infiltration et la plante donc pour quelques jours. Tant mieux, elle va pouvoir se consacrer à son petit copain et à ses élèves... enfin comme on a tous vu le trailer à la fin de l'épisode précédent, on sait qu'il n'en sera rien !

« I'm the new caretaker. John Smith. »
Ah un bon vieux épisode qui se déroule dans une école, ça donne l'impression de remonter le temps jusqu'à School Reunion et la réapparition de Sarah Jane Smith. Quant au Doctor qui tente de passer pour un vrai humain, c'est un peu la marotte du scénariste (Gareth Roberts, qui s'est déjà occupé de The Lodger et de Closing Time). Certes le concept peut sembler un peu usé, mais c'est toujours un régal.

Bref Clara n'est pas très contente et on la comprend un peu, qui dit Doctor dit danger mortel dans les parages, sans parler du fait que Mr Pink pourrait bien découvrir qu'elle a une seconde vie en dehors de l'école. Cela donne lieu à quelques belles séquences.


Lorsque le Doctor corrige le cours de Clara perché sur une échelle, au deuxième étage...


Lorsque Pink et le Doctor discutent...


Lorsque le Doctor pense que Clara sort avec un sosie de son incarnation précédente...
(d'ailleurs au premier visionnage je n'ai même pas capté la ressemblance, j'ai juste vu le nœud papillon !)

- What's that ?
- It's a scanner. I'm scanning. Why do I keep you around ?
- Because the alternative would be developing a conscience of your own. Scanning for what ?
Passons quand même aux explications, il semblerait qu'un robot tueur traîne dans les parages, et que le Doctor essaye de l'évacuer discrètement avant qu'il ne lui prenne l'envie d'exterminer toute la planète. Un plan tellement tout en discrétion qu'on est presque surpris qu'il vienne du Doctor !

J'aime beaucoup que Clara ne se laisse pas faire, et encore plus cette réplique :
- I used to have a teacher exactly like you once.
- You still do. Pay attention.
Pour ceux qui ne fréquent pas les épisodes en noir&blanc, il s'agit d'une référence à Barbara Wright, une des premiers compagnons humains du Doctor, accessoirement enseignante à Coal Hill (oui l'école où bosse Clara, ce qui expliquerait aussi qu'on y trouve cette « artron energy » qui attire le Skovox Blitzer, à force de faire des voyages temporels dans le secteur).

Et Barbara n'était pas vraiment du genre à laisser passer quoi que ce soit au Doctor. D'ailleurs pour un personnage féminin, elle était loin de tenir toujours le rôle de la demoiselle en détresse, on peut la voir assez tôt jeter des rochers sur des Daleks et se délivrer toute seul de plein de situations. Oui déjà à l'époque, les personnages féminins avaient du caractère !


Mais je m'égare, revenons à notre épisode où tout le plan se déroulerait sans accro, sans l'intervention d'un Danny Pink un peu suspicieux. Le Skovox Blizter se retrouve donc projeté non pas des millions d'années mais seulement quelques jours dans le futur. Et pour couronner le tout, Clara est obligée de passer aux aveux.

« Oh, my God, you're from space. You're a spacewoman. You said you were from Blackpool. […] I'm not a moron, Clara. And he's not the caretaker. He's...your dad. Your space dad. »
Si on oublie le fait qu'il se fourvoie complètement sur l'identité du Doctor, je dois avouer que Danny Pink force l'admiration, il encaisse pas trop mal toutes ces révélations. Par contre le Doctor, même s'il se révèle moins à la masse que son incarnation précédente sur les questions amoureuses, ne fait pas trop dans la cordialité, tout ça parce que Danny est un ancien soldat.

- And when this is all over, you can finish the job.
- How do you mean ?
- Well, you've explained me to him. You haven't explained him to me.
Mais je trouve quand même cette réplique aussi étonnante que touchante. C'est dans ce genre de dialogue que j'ai l'impression de capter toute l'étrangeté de cette nouvelle incarnation.


Moment tendu d'explications entre Danny (qui continue à encaisser) et Clara. Oui forcément, découvrir que sa copine voyage dans le temps et dans l'espace avec un alien tout bizarre, ça dérange plus que de découvrir qu'elle fait du scrapbooking sur son temps libre ! C'est assez marrant cependant, ce n'est pas tant le caractère extraordinaire de la chose qui semble perturber Danny, uniquement l'absence d'honnêteté de Clara.

(et il faut quand même reconnaître que dans le domaine elle n'est pas très nette, à inventer son histoire de pièce de théâtre à un moment où de toute évidence il n'y a plus la place que pour la vérité)

- One thing, Clara. I'm a soldier, guilty as charged. You see him ? He's an officer.
- I am not an officer !
- I'm the one who carries you out of the fire. He's the one who lights it.
- Out. Now.
- Right away, sir ? Straight now ?
- Yes.
- Am I dismissed ?
- Yes, you are !
- That's him. Look at him, right now. That's who he is.
Et là Danny Pink gagne des points, puisqu'il se classe plutôt bien sur l'échelle des petits amis dans Doctor Who. Côté je t'envoie la vérité en pleine figure, il arrive largement au niveau de Rory (avec plus d'assurance pour une première rencontre).


La suite est assez prévisible mais tout à fait satisfaisante. Sans grande surprise, le robot assassin débarque plutôt que prévu, Clara se retrouve à assister tant bien que mal le Doctor (qui pourrait faire un caméo dans SOS fantômes sans problème vu son costume).

Et Danny Pink s'impose à la dernière minute pour permettre au Doctor de mener à bien son plan. Il fallait bien ça pour faire ses preuves !

- It doesn't matter if he likes me or hates me. I just need to do exactly one thing for you. Doctor, am I right ?
- Yes.
- What ? What one thing ?
- I need to be good enough for you.
Bah oui c'est peut-être pas son « space dad », mais il a quand même quelques exigences sur les fréquentations de ses compagnons d'aventure !


Ensuite le Doctor essaye de recruter une nouvelle recrue (sans grand succès). C'est d'ailleurs assez marrant toute l'intrigue secondaire avec la gamine, parce que c'est toujours avec les plus jeunes que le Doctor a le plus d'affinités (même si Courtney ici présente n'est pas faite pour le voyage spatiale de toute évidence).

- I know men like him. I've served under them. They push you and make you stronger, till you're doing things you never thought you could. I saw you tonight, you did exactly what he told you. You weren't even scared. And you should have been.
- I trust him. He has never let me down.
- Fine. If he ever pushes you too far, then I want you to tell me, because I know what that's like. You'll tell me if that happens, yeah ?
- Yeah, it's a deal.
- No. It's a promise.
- OK. I promise.
J'imagine que cette histoire de promesse reviendra sur le devant de la scène à un moment ou un autre (j'ai un peu peur que ça pète à la figure de Clara mais bon). En tout cas je le trouve compréhensif le Pink, surtout qu'il ne demande pas spécialement à en savoir plus. Et qu'il a une analyse très juste du Doctor et de son influence sur autrui.


Et on termine sur une petite apparition de Missy Poppins pour rappeler le fil rouge pour terminer (ça faisait presque longtemps).

En tout cas c'est un chouette épisode que ce Caretaker, très frais, avec des analyses très fines des personnages, de chouettes dialogues et une intrigue terro-centrée qui ne fait pas de mal de temps en temps. Nous voilà arrivés au milieu de cette saison 8, et il n'y vraiment pas de quoi se plaindre, jusque là il n'y a guère eu de fausse note !

5 commentaires:

Baroona a dit…

Mais oui, Ghostbusters ! Merci, je n'arrivais pas à trouver à quoi me faisait penser cette tenue. ^^
On enchaîne vraiment toutes les situations "classiques" de Doctor Who dans cette saison 8 (et ça continue dans le prochain épisode apparemment).
J'ai franchement hâte de voir où nous emmène ce fil rouge, ces mini-avancées font saliver.

JainaXF a dit…

Cette saison 8 est décidemment magique : on est presque toujours d'accord ! ;-)
J'ai moi aussi adorer cet épisode, pour les raisons que tu cites !

Vert a dit…

@Baroona
Moi j'avais limite la chanson du film dans la tête pendant la séquence, je dois être (légèrement) atteinte xD

@JainaXF
Avec leurs histoires de paradis et de terre promise, on peut même parler d'un miracle je crois ;)

Fánaríë a dit…

J'ai beaucoup aimé l'épisode et j'ai beaucoup ri aussi.
Et je suis d'accord avec le Docteur pour dire que Pink devrait être prof de Gym, je ne sais pas son niveau en Math, mais réussir avec un élan minime, un tel salto, et bien sûr sans trampoline ..., m'est avis qu'il pourrait même trouver une place en équipe national.

Vert a dit…

@Fánaríë
Oui c'est vrai qu'il a la classe avec son salto, peut-être qu'il sauvera le monde dans un épisode en faisant un salto (enfin techniquement c'est déjà fait xD)