mercredi 10 septembre 2014

Doctor Who 8x03 - Robot of Sherwood


Décidément, cette nouvelle saison met la barre très haut. La confusion du tout premier épisode est déjà largement pardonnée face à la qualité des épisodes suivants. Du coup, ce n'est que notre troisième aventure en compagnie du douzième Doctor, et pour moi c'est comme si ça faisait déjà cinq saisons, tant on a plaisir à l'accompagner dans les endroits les plus improbables, comme cette fois-ci dans la forêt de Sherwood avec son légendaire héros à capuche (spoilers inclus).

- Old-fashioned heroes only exist in old-fashioned story books, Clara.
- And what about you ?
L'épisode de cette semaine est un épisode historique (un vrai sans femme lézard victorienne, ça faisait un bail !), qui prend d'office une dimension inattendue en s'intéressant à une légende, et non à un fait historique (du moins du point de vue du Doctor qui refuse d'admettre que Robin Hood est un personnage réel).



Évidemment, son incrédulité est mise à rude épreuve à peu près dix secondes après avoir débarquer à l'époque de vie du soit-disant Robin Hood. On le sent un peu vexé. Clara par contre, est juste aux anges.


Et elle enfile une tenue de circonstance, ce qui me fait immensément plaisir, enfin quelqu'un qui pense à se fondre dans l'époque qu'elle visite, un vrai retour à la tradition !

- Well, then who, sir, is about to relieve you of your magic box ?
- Nobody, sir. Not in this universe or the next.
- Well, then draw your sword and prove your words.
- I have no sword. I don't need a sword. Because I am...the Doctor. And this...is my spoon !
Oui comme vous pouvez le constater, le courant passe merveilleusement entre les deux héros, c'est d'ailleurs ce qui nourrit l'intrigue. C'est juste excellent de les voir se disputer pour des clopinettes à longueur d'épisode. Le duel à la cuillère est déjà excellent, mais la suite l'est tout autant.


Après un rapide passage au camp de Robin Hood (où le Doctor se lance dans un tas d'analyses bizarres pour démontrer l'irréalité du héros de Sherwood et de ses compagnons), on enchaîne, assez logiquement, sur un concours de tir à l'arc qui dégénère quand le Doctor s'invite à la fête.

En fait cet épisode, c'est un peu le catalogue des clichés des nombreuses histoires de Robin Hood (et autres héros médiévaux), si bien que l’enchaînement qui suit (robots chevaliers en bonus) est parfaitement logique.


Un petit tour aux cachots...


Clara qui se retrouve à dîner avec le grand méchant qui veut faire d'elle sa femme. D'ailleurs elle ne se laisse pas démonter et en profite pour lui arracher des informations.

- Well, there is a bright side.
- Which is?
- Clara didn't see that.
Et l'évasion foireuse du cachot, qui est en train de devenir une tradition de Doctor Who après l'épisode du 50e anniversaire. Heureusement pas de témoin cette fois-ci (à part l'ensemble des téléspectateurs), du coup ils arrivent à s'associer pour un résultat presque héroïque qui leur permet de découvrir le fin mot de l'histoire.


Pour être honnête, les aventures de Robin Hood et du Doctor sont tellement amusantes que l'explication du pourquoi du comment des robots de Sherwood on s'en ficherait presque, pourvu que ces deux-là continuent à s'asticoter mutuellement.



Mais un petit fil rouge de saison, ça ne se refuse pas.


Et un clin d'oeil à Patrick Troughton qui avant d'être le deuxième Doctor a incarné Robin Hood, ça ne se refuse pas non plus !

Et évidemment, le Doctor continuer à s'obstiner : Robin Hood est un robot, une création des robots, enfin bref pas un être humain.

En début d'épisode je me demandais quelle direction allait prendre l'histoire justement, parce que la série en général ne se pose pas la question des personnages légendaires (du moins depuis 2005), elle les ignore. C'était donc surprenant de s'attaquer à Robin Hood, c'était un peu comme aller à la rencontre du roi Arthur. Mais c'est une initiative bienvenue, et qui sert tout à fait le propos de l'épisode comme on le verra à la fin.



Mais d'abord, on commence par une petite révolte des paysans menée par le Doctor, dans la grande tradition. Mine de rien ça fait plaisir de le voir faire ça, jusqu'à maintenant on ne l'avait pas trop vu faire dans l'héroïsme, on pouvait même se dire qu'il avait un peu dévié de son motto habituel.

- Robin Hood is not one of mine.
- Of course he is. He's a robot, created by your mechanical mates.
- Why would they do that ?
- To pacify the locals, give them false hope. He's the opiate of the masses.
- Why would we create an enemy to fight us ? What sense would that make ? That would be a terrible idea.
- Yes ! Yes, it would ! Wouldn't it ? Yes, that would be a rubbish idea. Why would you do that ? But he can't be... He's not real. He's a legend !
Cet épisode est vraiment rigolo parce qu'on a l'habitude de voir le Doctor se tromper, mais je pense que je ne l'ai jamais vu s'enfoncer de lui-même à ce point dans une théorie foireuse juste parce qu'il refuse de reconnaître l'autre alternative (qui soyons honnêtes, n'est pas si improbable que ça).

Heureusement la cavalerie arrive (descente via la tapisserie incluse). Et comme la musique héroïque qui l'accompagne est délicieuse, je me permets d'ouvrir une parenthèse pour chanter une fois de plus les louanges de Murray Gold, qui s'est de toute évidence fait plaisir sur cet épisode. J'ai l'impression qu'il est aussi en train de développer un chouette thème pour le douzième Doctor en parallèle (on l'entend au début et à la fin notamment, cette musique assez mélancolique finalement, qui évoque un peu la sobriété de ses premiers thèmes).


Un petit duel à l'épée au dessus d'un chaudron géant de métal en fusion (sinon ça ne serait pas drôle), un renversement du duel du début de l'épisode où Robin applique la botte du Doctor (pour boucler la boucle et éliminer le shérif de Nottingham), et on est en bonne voie pour tout résoudre.


Et un exploit d'archer collectif pour conclure ! Ca n'a pas vraiment de sens, mais franchement, qu'est-ce qu'on s'en fiche ! On vient de se faire servir un pur épisode de comédie et d'aventure où on ne s'ennuie pas une seconde, c'est l'essentiel.

Et puis il y a ce très beau dialogue de fin :

- History is a burden. Stories can make us fly.
- I’m still having a little trouble believing yours I’m afraid.
- Is it so hard to credit? That a man born into wealth and privilege should find the plight of the oppressed and weak too much to bear...
- No.
- ...Until one night, he is moved to steal a TARDIS? Fly among the stars, fighting the good fight? Clara told me your stories.
- She should not have told you any of that.
- Well, once the story started she could hardly stop herself. You are her hero I think.
- I’m not a hero.
- Well, neither am I. But if we both keep pretending to be... Ha-ha, perhaps others will be heroes in our name. Perhaps, we will both be stories. And may those stories never end. Goodbye, Doctor. Time Lord of Gallifrey.
- Goodbye, Robin Hood, Earl of Loxley.
- And remember, Doctor... I'm just as real as you are.
C'est là où on réalise que cet épisode était un peu une leçon pour le Doctor, ce nouveau Doctor qui ne sait plus très bien qui il est (est-il un homme bon ?). En questionnant la réalité de l'existence de Robin Hood, il se regarde finalement dans un miroir (les faux rires de Robin Hood n'ont rien d'anodin finalement), et il s'interroge finalement sa propre existence en temps que héros. 

Au final, est-ce que les héros existent vraiment, ou s'agit-il de créations des gens pour se donner un modèle, un espoir ? Vaste question qui sous-tend tout l'univers de Doctor Who, où l'histoire du Doctor se mêle tellement à l'Histoire avec un grand H qu'on ne sait plus très bien quel rôle il y tient.

En tout cas, dernièrement les épisodes écrits par Mark Gatiss étaient loin d'avoir ma faveur (à part Crimson Horror), mais je vous avoue que celui-là m'a vraiment épaté tant il concentre tout ce qui fait l'excellence de Doctor Who : les voyages dans le temps pour rencontre des héros des temps anciens, une petite touche de SF, de l'aventure, de l'humour, et une petite touche de sérieux en guise de glaçage.

Je ne sais pas ce que nous réserve la suite de la saison, mais si le niveau reste aussi élevé, j'en bave d'envie rien qu'à l'idée de ce qui nous attend !

7 commentaires:

Fánaríë a dit…

J'ai beaucoup aimé cet épisode loufoque et certaines références à la légende de Robin des Bois :
Notamment le combat sur la tronc, qui finit dans la rivière, qui pour moi est plus important dans sa similitude avec la rencontre de Robin et de Petit-Jean, que dans l'usage, qu'il est fait d'une cuillière ; ou le tournoi d'archer (à voir les extras, qui expliquent comment ils ont procédé, parce que fendre une flèche à la rigueur, mais cinq fois de suite ...).

Et merci pour l'explication sur Patrick Troughton, je n'avais pas fait le rapprochement.

Vert a dit…

@Fánaríë
Et moi je n'avais pas vu tous les parallèles avec Robin des bois (mais bon j'ai une connaissance assez superficielle du héros), merci pour ces infos !

Baroona a dit…

Heureusement tout de même qu'il y a la conclusion, avec cette "touche de sérieux", ça me semblait un peu creux avant cela (bien qu'amusant).
Le clin d'oeil est extra, merci de le souligner.

Vert a dit…

@Baroona
C'est sûr que c'est moins compliqué que les saisons précédentes ^^

Alys a dit…

Bon je ne regarde pas Doctor Who mais voir apparaître une cuillère dans ce billet sur un épisode sur Robin des Bois m'a fait rire ! Parce que dans le mythique Robin des Bois Prince des voleurs, le shérif s'exclame "JE T'ARRACHERAI LE COEUR À LA PETITE CUILLÈRE!" :D :D :D

Vert a dit…

@Alys
Et du coup ça ne te tente pas de regarder la série juste pour la petite cuillère ? (comment ça il est pourri mon argumentaire ?!)

Alys a dit…

MDR !!