mercredi 31 juillet 2013

La légendes des royaumes (anthologie)



Lorsque j'ai déniché ce livre (un Harlequin composé de trois novellas) pour la modique somme de 1 euro dans une librairie d'occasion, je l'ai pris avant tout pour le plaisir de pourrir le JLNN de Lune. Mais il s'est finalement révélé bien utile pour alimenter mon challenge !

La chambre ensorcelée de Mercedes Lackey

Le premier texte est en apparence très calibré : dans un moyen-âge arthurien, une jeune femme qui fait un mariage de raison avec un rustre mais qui rêve encore à son premier amour. Heureusement, pour se sortir de cette situation, elle a un plan.

Au début, j'y ai donc trouvé tout à fait ce que j'attends d'un Harlequin médiéval, et même un peu plus parfois. J'aime beaucoup le début où l'héroïne explique que sa domestique est sa demi-sœur, et que limite les demi-sœurs comme bonniches c'est trop bien, et c'est mieux qu'elle ne soit moche comme ça les hommes ne s'intéresseront pas à elle, merci la sœur !

Cependant, le texte révèle son lot de surprise (déjà j'ai haussé un sourcil quand le premier amour s'est révélé être un vieux schnock), et la fin contient quelques retournements assez surprenants (même si j'ai du mal à croire que tout le monde ait avalé la situation finale sans sourciller, mais c'est un Harlequin, c'est excusable).

La clé de Morgania de Rachel Lee

La novella de Mercedes Lackey était plaisante à lire, mais s'il n'y a qu'un texte à retenir dans ce recueil, c'est celui de Rachel Lee qui m'a vraiment surpris, et ce dans le bon sens du terme.

Drusilla est artiste peintre, et travaille la nuit à faire de la saisie informatique. Il lui arrive fréquemment pendant qu'elle tape sur son clavier de laisser son esprit dériver vers de fantaisistes aventures où elle est la princesse en quête d'un objet magique. Et bien évidemment elle rencontre un charmant jeune homme dans son rêve, sauf qu'il pourrait bien être autre chose qu'un fragment de son imagination (surtout qu’il porte le même nom que le gars du service informatique mais chut !).

Ce que j'ai vraiment aimé dans ce texte (et qui à mon sens le place au dessus du Harlequin habituel), c'est la façon dont les éléments de la vie réelle s'invitent dans le rêve de façon complètement anarchique et avec une proximité avec la réalité de plus en plus nette au fur et à mesure qu'on avance dans l'intrigue (ils affrontent quand même un distributeur de canettes maléfiques nommé Kolakul sur la fin).

J'ai trouvé cet aspect finement mené, et ça rend le texte vraiment sympathique à lire. J'ai un autre roman de cette auteure dans ma PàL (vive les vide-greniers), mais je doute qu'il se révèle aussi innovant ceci-dit.

La magicienne – Catherine Asaro

Le dernier texte est de loin le plus convenu des trois, avec une magicienne incertaine de ses dons qui se retrouve en contact avec l'héritier perdu du Royaume, qui vivait sourd et aveugle à l'écart du monde depuis quatorze ans.

C'est un peu un pur Harlequin sans réelle surprise, le genre de texte que j'aime lire de temps en temps, sans trop me fatiguer, entre deux gros morceaux. C'est plaisant, et le système de magie n'est pas inintéressant (même si le côté arc-en-ciel fait affreusement dessin animé pour fille !).

Et voilà donc pour ce petit recueil Harlequin, qui est plutôt plaisant à lire finalement. C'est truffé de clichés, mais le format court fait qu’on n’a pas le temps de s’y ennuyer et j'ai même eu des surprises à la lecture. Du coup j'ai un deuxième recueil de novellas qui traîne chez mon père (je l'avais acheté parce qu'il contenait une nouvelle de Tanith Lee), je vais peut-être bien remettre le nez dedans !


CITRIQ

lundi 29 juillet 2013

Sorcière (La trilogie de Gaïa 2) - John Varley


L'an dernier je m'étais lancée dans la lecture de La trilogie de Gaïa de John Varley avec le premier tome, Titan, space-opera assez foutraque mêlant allègrement mythologie et hard-science. Ayant bien aimé cette première aventure, j'ai donc profité de l'été pour m'attaquer à la suite (deux gros pavés de 600 et 750 pages), en commençant donc par Sorcière.

Nous voilà donc de retour sur Gaïa, étrange objet planétaire qui est à la fois un monde et une conscience limite divine, quelques décennies après les événements de Titan. Cirocco Jones est toujours là, assumant le rôle de Sorcière (c'est à dire de représentante de Gaïa), et son amie Gaby n'est jamais bien loin.

Désormais Gaïa est devenu un lieu touristique pour les Terriens, mais aussi une source de miracles. C'est d'ailleurs la raison qui amène nos deux nouveaux héros, Chris et Robin dans cette histoire. Le premier souffre de périodes d'absences où il saute sur tout ce qui bouge et la seconde est épileptique, et en dépit de toutes ses avancées, la science terrienne ne peut rien pour eux.

Mais voilà, Gaïa ne distribue pas ses miracles gratuitement, les voilà donc obligés d'accomplir un acte héroïque pour prouver leur valeur à la déesse. Cela tombe à pique, Cirocco et Gaby leur proposent justement une expédition à travers les différentes régions de Gaïa, l'occasion idéale de jouer au héros.

C'est un peu téléphoné comme prétexte, c'est le seul reproche que je ferais à l'intrigue d'ailleurs. Cela n'enlève cependant rien au plaisir de reprendre l'exploration de Gaïa, cette fois-ci non pas à la verticale le long des câbles, mais à l'horizontal au travers de jungles, déserts, océans et avec du danger à chaque tournant ou presque.

Je suis donc vite retombée sous le charme de cet univers fascinant, foisonnant, à la frontière des genres, où il est délicieux de voir se côtoyer hard-science et fantasy.

On visite en effet un monde extrêmement contrôlé, avec une description précise de certains de ses mécanismes, ou encore des modes de reproduction des Titanides (diagrammes à l’appui !). Mais en parallèle se développe une intrigue digne d'un roman de fantasy, qui interroge sur la notion de divin, le libre arbitre, la liberté et autres questions sous couvert d'une randonnée épique digne d'un Seigneur des Anneaux.

Tout cela est d'autant plus délicieux que l'auteur adopte un ton assez décalé parfois plein d'humour (on trouve des références insolites à King Kong ou Dune) et plutôt décomplexé, surtout lorsque Robin, élevée dans une société exclusivement féminine, étudie les mœurs des hommes.

Sorcière a donc été une lecture très plaisante, une belle aventure qui fait rêver, avec ses moments épiques, ses étrangetés, et un final qui ne peut que nous encourager à enchaîner sur le troisième volume, car finalement arrivé à la fin de ce tome 2, on se demande si ce qu'on vient de lire n'était pas juste une mise en bouche pour un final épique ! Affaire à suivre...


CITRIQ

samedi 27 juillet 2013

Petite revue béophilie trimestrielle (9)

Oui je sais parti comme c'est je ferais mieux de parler de quadrimestre. La récolte est chiche cette fois-ci, il faut dire que j'ai peu fréquenté les salles de cinéma. A vrai dire, j'attends surtout la sortie de la BO de la saison 7 de Doctor Who, mais ça ne sera pas avant octobre (du coup en attendant je me console en réécoutant le concert des Proms auquel j'aurais bien aimé être).



Iron Man 3 – Brian Tyler

Ca m'a fait plaisir de découvrir une BO complète de ce compositeur que je ne connais que par les musiques de bandes-annonces (le dernier Star Trek reprenait une de ses musiques pour le film Paparazzi et sa musique pour Children of Dune doit être une des musiques de trailer les plus utilisées de tous les temps).

Bref pour ce Iron Man 3 il livre une BO tout à fait honorable, qui sans être mémorable sait être héroïque comme on l'attend d'un film de super-héros, comme le montre bien le thème principal :




Star Trek : Into Darkness – Michael Giacchino

Contrairement à Iron Man qui a changé de compositeur pour chaque épisode, le deuxième Star Trek est de nouveau mis en musique par Michael Giacchino avec une BO bien bourrine comme il se doit. Ca s'écoute avec plaisir, ceci dit elle ne se démarque pas énormément du premier opus.

A noter quand même une musique qui m'a marqué, déjà dans le film, un truc doux et surprenant, aussi plein de promesses que le début du film (et on sait comment ça s'est terminé au final...).




Man of Steel – Hans Zimmer

Et pour finir avec cette série « blockbusters printaniers », je ne pouvais pas faire l'impasse sur la musique de Man of Steel, après tout c'est du Hans Zimmer. Du Hans Zimmer pur jus je dirais même, assez électronique, bourrin, étrange, très proche de ce qu'il a fait sur The Dark Knight mais avec plus de mélodie.

Ca ne ressemble en rien à la partition de John Williams et c'est tant mieux (même si je n'aurais pas dit non à un petit clin d'oeil mélodique à un moment ou à un autre). Difficile de sortir un morceau du lot tant tout semble conçu en un seul bloc, mais vous pouvez un œil à cette piste qui me semble assez représentative :


Et voilà pour mes dernières découvertes, assez maigres je vous l'avoue (il n'y a que le Zimmer qui m'a fait plaisir parce que ça faisait un moment que je ne l'avais pas entendu au ciné). J'espère que la prochaine revue sera plus intéressante (sinon c'est pas grave, je vous ferais un laïus sur la musique de Doctor Who, depuis le temps que j'en rêvais).

jeudi 25 juillet 2013

La Décade de l'imaginaire (nouvelles)


Au mois de juin, L'Atalante a proposé en numérique dix nouvelles gratuites lors de sa décade de l'imaginaire. Comme je ne peux résister aux nouvelles gratuites, je les ai toutes récupérées. Voici donc mon petit compte rendu de lecture pour chacune d'entre elle.

L'ouragan de Jean Marc Ligny :
C'est mon premier Jean-Marc Ligny il me semble (si on omet un J'aime lire que j'ai lu il y a bien longtemps), et j'ai beaucoup aimé son style. L'histoire n'a rien de réjouissant (la vie d'un couple de petits vieux sur une Terre clairement dévastée par les changements climatiques) mais elle est touchante. Voilà qui me donne envie d'explorer son œuvre.

Le peuple des signeurs de Olivier Paquet :
Je n'avais jamais lu d'Olivier Paquet non plus, et j'ai bien aimé cette plongée dans son univers de SF, sur une planète où les gens communiquent par le biais de dessins qu'ils exécutent avec l'encre qui leur sort des doigts. Il va falloir que je mette Le Melkine dans mon programme de lecture du coup !

Raoul des Crapauds de Sylvie Denis
Cette nouvelle se déroule je présume dans l'univers de son roman Haute Ecole. J'avoue avoir eu du mal à la lecture, comme s'il me fallait avoir lu son roman pour comprendre l'univers, du coup je l'ai parcouru sans vraiment arriver à rentrer dedans.

Drame de Troll de Terry Pratchett
Au bout de trois lignes, je me suis rendue compte que j'avais déjà lu cette nouvelle dans une autre anthologie. Je l'ai relu pour le plaisir (c'est une variation rigolote sur les trolls sous les ponts), c'est déjà ça !

Nouvelle vie™ de Pierre Bordage :
J'ai bien aimé cette dystopie assez glaçante explorant une société où l'on peut breveter le génome et donc s'approprier les gens. D'autant plus que, j'ignore si c'était calculé, j'ai vu passé un article sur le même sujet deux jours avant !

La stratégie du requin de Jean-Claude Dunyach :
Cette nouvelle a un côté très cyberpunk, à explorer ainsi la vie d'une personne qui passerait sa vie à errer dans les courants dématérialisés d'Internet, tel un requin, jusqu'à qu'on vienne le chercher pour réaliser une mission. J'ai beaucoup aimé tout le parallèle avec l'océan, cela permet des images très parlantes pour quelque chose qui à la base n'est pas franchement visuel.

Fractale de Vincent Gessler :
Encore une histoire d'informatique, cette fois-ci avec dystopie, vengeance et katana en bonus. Même s'il se passe moins en réalité virtuelle que la nouvelle précédente, ce texte sait aussi se faire très visuel pour l'aspect informatique, même s'il ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.

La sorcière égarée de la citadelle silencieuse de Michael Moorcock :
Même sans la mention « hommage à Leigh Brackett », je pense que j'aurais très vite réalisé de quoi il s'agissait. Le titre laisserait penser à une pure histoire de fantasy à la Elric, on se retrouve en fait avec un bon vieux récit de science-fantasy martienne délicieusement désuet. Forcément, j'ai aimé même si je ne suis pas sûre d'avoir compris la fin.

L'envol du faucon sagittal de Andreas Eschbach :
Ce très joli texte raconte le récit d'un homme oiseau qui cherche à atteindre les étoiles. C'est le genre de mélange que j'adore, une base de SF (des humains modifiés génétiquement venus de la Terre, revenu à des technologies primitives et pensant que la Terre est un mythe) et une intrigue plutôt fantasy (la quête pour atteindre les étoiles). Cela m'a bien donné envie de replonger dans l'œuvre de cet auteur !

Ce que chuchotait l'eau de Anne Fakhouri :
Quelque part ce n'est pas une surprise que j'ai adoré ce texte, récit arthurien mettant en scène dans des plus atypiques héros de la Table Ronde, le tout avec tout ce qu'il faut de moyen-âge, de magie et d'aventure. Il va falloir que je songe à mettre la main sur l'anthologie d'où provient cette nouvelle.

Voilà donc un joli panel pour découvrir les auteurs de l'Atalante même si vous risquez d'avoir croisé la plupart de ces textes dans d'autres anthologies (seuls les textes de Sylvie Denis et Olivier Paquet sont des inédits).

Certains sont des valeurs sûres dans leur domaine (Pratchett, Bordage, Moorcock et Dunyach), d'autres m'ont laissé assez indifférente (Vincent Gessler, Sylvie Denis par manque de connaissance de l'univers), d'autres encore m'ont intrigué au point de vouloir en lire plus d'eux (Olivier Paquet, Andreas Eschbach). Mention spéciale à Jean-Marc Ligny et Anne Fakhouri, qui ouvrent et referment cette décade en beauté !

mardi 23 juillet 2013

Les coups de coeur des Imaginales (anthologie)



Cette année aux Imaginales, nous étions plutôt gâtés que nous avions le droit à deux anthologies : d'un côté, l'habituelle anthologie thématique chez Mnémos (Elfes & Assassins) et de l'autre Les coups de cœur des Imaginales chez ActuSF, qui rassemble des nouvelles écrites par tous les auteurs « coup de cœur » du festival.

Autant les elfes et autres assassins ne me tentaient guère, autant j'étais fascinée par la couverture de cette anthologie (qui divise, si j'ai bien compris on adore ou on déteste). J'ai donc tenté l'aventure (en plus elle a obtenu une meilleure note au test de sniffage des bouquins figurez-vous), et je me suis bien amusée à la faire signer par tout le monde (il ne me manque que les deux premiers auteurs).

La première nouvelle, Une Simple Promesse, est un récit de fantasy signé Thierry Di Rollo. L'univers est plutôt intriguant (je me demande s'il a été utilisé dans d'autres nouvelles d'ailleurs), par contre la thématique est joyeuse... comme du Thierry Di Rollo, évitez donc de lire ça quand vous n'avez pas le moral !

Le Secret de Parsigou est un texte mi-fantastique mi-humoristique de Jérôme Camut (dont j'ai lu Malhorne il y a très longtemps), sur un village perdu au fin fond de la France où les habitants semblent détenir le secret de la vie éternelle. C'est une nouvelle truffé d'humour piquant, vraiment agréable à lire, ça ne ressemble vraiment pas à ce que j'attendais de cet auteur.

Je ne connaissais absolument pas Érik Wietzel (l'auteur le plus difficile à trouver des Imaginales, j'ai bien failli jeter l'éponge pour sa signature), mais j'ai bien aimé sa nouvelle, Le Chirurgien, histoire qui parle de choix, et aussi un peu d'amour.

La Stratégie du chasseur de Rachel Tanner est apparemment le pendant de sa nouvelle publiée dans l'anthologie Elfes & Assassins. Nous y retrouvons une demi-elfe assassin qui se retrouve chargée d'une mission d'exfiltration au Kosovo. De belles séances d'action et de l'humour, un bon cocktail qui m'a bien plu alors que j'avais buté sur un de ses romans il y a bien longtemps.

Trois renards est un très beau texte de Mélanie Fazi sur la musique, sur l'importance de ne jamais taire sa musique qu'on a en soit quelque soit la raison. Enfin comme toujours je suis incapable d'expliquer ça correctement, mais en dépit de sa noirceur, cette nouvelle m'a enchanté.

Profanation de Jean-Philippe Jaworski nous ramène dans le Vieux Royaume, dans les pas d'un détrousseur de cadavres faisant face à la justice. Comme toujours le tout est raconté avec une très belle plume, beaucoup d'humour (normal vu le personnage), et la fin est un délice d'humour noir (j'ai dû la relire deux fois pour la comprendre mais chut).

Séréna, court texte de Sire Cédric, est une histoire fantastique plutôt classique, mais fort sympathique à lire même si elle ne m'a pas plus marqué que ça. Il faudrait quand même que je m'intéresse aux autres textes de cet auteur par contre.

La Nuit sur le plateau de K’fên de Charlotte Bousquet est le récit d'une femme qui cherche à échapper à un mariage arrangé et à un mari cruel. Même si le propos sur la liberté est intéressant, j'avoue avoir eu du mal à vraiment rentrer dedans (ceci dit ce n'est pas la première fois avec cette auteure, je pense que nous ne sommes pas trop compatibles et puis c'est tout).

Derrière les barreaux de Lionel Davoust est une rencontre assez incongrue entre un autiste et des dauphins, une histoire belle et dure qui m'a enchanté, même si j'ai eu l'impression que des choses m'avaient échappé à la lecture. Il faut que je lise d'autres choses de cet auteur !

Élixir qui clôt le recueil, est une nouvelle de Samantha Bailly qui parle d'une empathe dans une société totalitaire où les déviants sont éliminés. Sans vraiment révolutionner le genre, c'est un très joli texte qui exploite bien le potentiel d'un personnage empathe.

Très éclectique, Les coups de cœur des Imaginales est une anthologie bien sympathique à lire. On y retrouve des auteurs adorés (Jean-Philippe Jaworski ou Mélanie Fazi), on en découvre d'autres (Erik Wietzel, Lionel Davoust, Samantha Bailly, Sire Cédric), certaines vieilles connaissances se révèlent sous un jour nouveau (Rachel Tanner, Jérôme Camut). Avec seulement deux textes qui ne m'ont guère inspiré (et encore, c'est plus par incompatibilité qu'autre chose), il n'y a vraiment pas de quoi se plaindre. Ah si, qui c'est qui va payer tous les livres que j'ai envie d'acheter maintenant ?


CITRIQ

dimanche 21 juillet 2013

My Summer of (SFFF) Love : First Date


Un mois a passé depuis le lancement de ce challenge, et sur 29 participants, 12 ont déjà croisé la route de l’amour pour un total de 17 chroniques publiées. Enfin en théorie, The Old Reader m'a joué quelques mauvais tours donc j'ai tout revérifié « manuellement » normalement, mais si vous manquez à l'appel, protestez !

La plus prolixe est de loin Lune, grande adepte du speed-dating qui cumule au compteur rien de moins que cinq rendez-vous (ayant mené à des relations brèves mais non moins intenses avec trois nouvelles, une novella et un roman).

Et mine de rien, ce challenge est loin d’être exclusivement féminin grâce à la présence de Xapur, Lorhkan et Fánaríë qui ont tous tenté leur chance dans cette aventure (et à priori trouvé leur bonheur, surtout dans la domaine de la fantasy). Est-ce que ce sera pour la vie, ou vivront-ils une autre romance par la suite, à suivre au prochain épisode...

Rayon statistiques amoureuses, les loups-garous ont la cote (5 rencontres), surtout comparés aux vampires qui partagent régulièrement l’affiche avec leurs confrères lupins, mais ne rencontrent pas forcément l’amour : sur 5 participations où apparaissent des vampires seule une histoire les implique réellement (j’ai un doute sur la deuxième, les résumés de Wikipedia de La Communauté du Sud n'ont pas éclairé ma lanterne !)

En parallèle les zombies se révèlent les nouvelles étoiles montantes (2 participations), soit comme partenaire potentiel, soit comme moteur d’une relation (rien de tel qu’un petit combat à la hache contre des zombies pour stimuler la vie de couple).

Mais cela n’empêche pas certains romantiques de rester fidèles aux classiques (trois participations) et à la bonne vieille fantasy (2 participations). Après tout comme dit le proverbe, mariage plus vieux, mariage heureux !

A suivre le 21 août... d'ici là voilà la liste des premières participations :

Cornwall
  1. Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour - S.G. Browne

Dex
  1. La morsure de la panthère (La communauté du sud 5) - Charlaine Harris

Fánaríë
  1. La tapisserie de Fionavar - Guy Gavriel Kay

Jae_Lou
  1. Saga, tome 01 – Brian K. Vaughan & Fiona Staples

La Mante
  1. Les fleurs de Vénus - Philippe Curval

Lorhkan
  1. L’écume des jours - Boris Vian

Lune
  1. L’homme truqué - Maurice Renard
  2. Hellraiser - Clive Barker
  3. L’ouragan - Jean-Marc Ligny
  4. Le plus petit baiser jamais recensé - Mathias Malzieu
  5. Sans âme (Le protectorat de l'ombrelle 1) - Gail Carriger

Mypianocanta
  1. Sans âge (Le protectorat de l’ombrelle 5) - Gail Carriger

Rose
  1. Zombie therapy - Jesse Petersen

Spocky
  1. L’origine (Alpha & Omega 0) - Patricia Briggs

Vert
  1. Feu secret (Siana, vampire alchimique 1) - Frédérique de Keyser
  2. Sans âge (Le protectorat de l’ombrelle 5) - Gail Carriger

Xapur
  1. Martyrs : Livre 1 - Oliver Peru

    jeudi 18 juillet 2013

    Le calice du dragon - Lucius Shepard


    La plupart du temps, je me considère comme quelqu'un de plutôt raisonnable question achat de livres, mais parfois, il m'arrive de craquer complètement. Par exemple, j'avais prévu d'acheter un jour Le calice du dragon, (roman se déroulant dans le même univers que l’excellent recueil Le dragon Griaule) mais pas dans l’immédiat.

    Sauf que dès que je l'ai eu en mains aux Imaginales, j'ai trouvé l'ouvrage tellement beau que je l'ai acheté sur le champ (ce qui m’a permis en plus de le faire dédicacer par l’auteur, le traducteur et l’illustrateur). C'est bien la preuve que Griaule a une impressionnante sphère d'influence !

    Adossé à la nouvelle L'homme qui peignit le dragon Griaule, Le calice du dragon est un roman qui nous ramène dans cette Amérique du sud imaginaire où un dragon pétrifié s'amuser à influencer le destin de la ville s'étendant à ses pieds.

    Nous suivons les pas de Richard Rosacher, un jeune scientifique qui découvre par hasard les incroyables vertus du sang de Griaule, et qui se décide de se lancer dans le commerce d'une drogue basée sur cette substance, non sans se heurter régulièrement aux complots et manigances des pouvoirs temporels et spirituels locaux.

    Le calice du dragon est un texte qui a quelque chose de magique. Sur le papier, l'intrigue n'est en elle-même pas extraordinaire, et pourtant à la lecture on est complètement happé, hypnotisé, bref on ne lâche pas le morceau (encore un coup de Griaule, j'en suis sûre).

    J'ai aimé suivre les pas de ce personnage, pourtant guère attachant, qui fait son petit bout de chemin sous l'influence du dragon, sans jamais vraiment savoir si ses décisions sont les siennes ou l'émanation de Griaule qui se joue de lui.

    C'est un portrait surprenant que peint Lucius Shepard, celui d'un héros non conventionnel mais auquel on se surprend à s'attacher tandis qu'il évolue, et c'est d'autant plus agréable à lire que c'est magnifiquement bien écrit.

    Car c'est sans doute là que réside la magie de cet ouvrage, dans cette écriture extrêmement riche et précieuse, fourmillante de détails, qui donne corps à cet univers fantastique. Je me souviens avoir un peu peiné en commençant Le dragon Griaule (ça demande plus d'attention que le roman moyen de fantasy, pour sûr), cette fois-ci je me suis régalée de la première à la dernière page.

    Comme si le texte en lui même ne suffisait pas, l'objet-livre est également de toute beauté : couverture à rabats absolument magnifique, marque-page, et une illustration dans chaque chapitre, tout cela réalisé par Nicolas Fructus. C'est un véritable délice pour les yeux, qui rend la lecture encore plus plaisante.

    Et il faut noter que ce texte est une exclusivité, car de même que Le dragon Griaule n'avait pas équivalent VO lors de sa sortie, ce nouveau roman de Lucius Shepard n'est pas encore sorti en anglais. Avoir des romans d'auteurs américains en avant-première c'est quand même très très classe.

    Bel objet, très beau texte, je ne peux donc que vous recommandez la lecture de ce Calice du dragon, après avoir lu Le dragon Griaule bien sûr (et ça tombe à pic, il sort en poche en septembre !).
    « D'une façon ou d'une autre, nous sommes toujours en Griaule [...]. Quand brille le soleil, nous faisons partie de son ombre. »
    CITRIQ

    mardi 16 juillet 2013

    The ocean at the end of the lane - Neil Gaiman


    Mine de rien, ça faisait bien longtemps que je n'avais pas eu un roman inédit de Neil Gaiman à me mettre sous la dent. The Graveyard Book c'était en 2008 ! Autant dire que quand je l'ai vu à Gibert, je me suis jetée dessus !

    Ce que j'aime bien avec Neil Gaiman, c'est que si ses œuvres tournent souvent autour des mêmes thématiques, cela ne l'empêche pas d'arriver à nous surprendre à chaque fois avec une idée improbable.

    Dans le cas de The ocean at the end of the lane, il a par exemple décidé qu'il n'y avait rien de plus drôle que que d'écrire une histoire de fantastique à tendance horrifique, pour adultes, mettant en scène un enfant de sept ans.

    Enfin c'est drôle pour l'auteur qui ricane sans nul doute en pensant à ses lecteurs absolument tétanisés à la lecture. Pourtant je le sais bien qu'il est capable d'écrire des choses horrifiantes (Sandman en déborde), mais reconnaissez qu'avec une jolie couverture comme ça, c'est inattendu.

    The ocean at the end of the lane débute avec le retour du narrateur (sans nom) sur les terres où il a passé son enfance. Visitant la maison d'une amie d'enfance, il commence à se souvenir de ce qui était arrivé là lorsqu'il avait sept ans.
    « It was only a duckpond, out at the back of the farm. It wasn’t very big.
    Lettie Hempstock said it was an ocean, but I knew that was silly. She said they’d come here across the ocean from the old country. »
    The ocean at the end of the lane m'a beaucoup fait pensé à Violent Cases et Mr. Punch (du même auteur bien sûr), car il partage avec eux cet art de jouer la carte de la fausse autobiographie. L'auteur et le narrateur semblent être la même personne, et il y a suffisamment d'éléments personnels dans le récit pour brouiller les pistes, si bien qu'on ne sait plus si ce qu'on lit est pure vérité ou pure fiction.

    Cela rend d'autant plus horrible les mésaventures de cet enfant, qui contiennent certes une bonne part de « joli » fantastique (la famille Hempstock et leur maison, sans parler de leurs repas qui m'ont fait salivé tout du long) mais aussi une partie de fantastique noir, voire de pure horreur (oui j'y reviens mais certains passages sont vraiment horribles).

    Ceci dit, rassurez-vous, ce roman n'est pas juste horrible. C'est aussi l'histoire d'un enfant qui découvre que l'univers est plus grand (et plus fantastique) qu'il ne pourrait l'imaginer. Le texte parle de peur et de courage (en cela il évoque un peu Coraline), d'identité (un peu), des relations familiales, de grandir et devenir une personne. Et puis il y a des chats aussi.

    Comme souvent chez Neil Gaiman, il est un peu difficile de sortir une grande ligne, tout est dans une foultitude de petits détails et de dialogues disséminés ici et là, et chacun est libre de retenir ce qui l'a le plus touché. Pour ma part, j'ai retenu cela :
    « Nobody actually looks like what they really are in the inside. You don't. I don't. People are much more complicated than that. »
    (qui ne me rappelle pas du tout The Doctor's Wife)

    Et un peu plus loin :
    « Grown-ups don't look like grown-ups on the inside either. Outside they're big and thoughtless and they always know what they're doing. Inside, they look just like they always have. Like they did when they were your age. The truth is, there aren't any grown-up. Not one, in the whole wide world. […] Except for Granny, of course. »
    Bref sans être un nouveau chef d'oeuvre (en même temps après Sandman et American Gods, il n'a plus à faire ses preuves), on y retrouve dans ce nouveau texte de Neil Gaiman tous les ingrédients qui font la grande qualité de ses œuvres, et l'histoire se lit avec grand plaisir (et non sans quelques sueurs froides). Pas de raison de se priver, d'autant plus que l'objet-livre est en lui même fort joli avec sa tranche irrégulière.

    dimanche 14 juillet 2013

    Chasse au trésor à Paris



    J’avais déjà repéré cet événement l’année dernière, mais ayant Quidditch ce jour-là (oui ça semble encore plus improbable que l’excuse de la piscine mais c’était vrai pourtant !), j’ai dû faire une croix dessus. Il était hors de question de laisser passer par contre l’occasion cette année !

    Nous étions donc six à nous retrouver à 10h samedi dernier non loin de la mairie du 4e arrondissement (chaque arrondissement à l’exception des 1er, 2e et 14e proposant leur propre chasse, il y en a même deux parcours inter-arrondissements !). Après un peu d’attente (la file est impressionnante), on nous remet nos livrets, et à l’aventure !


    Pas de carte au trésor ou de papiers dissimulés à dénicher, cette chasse aux trésors est en fait une balade dans le quartier guidée par une énigmatique histoire, celle d’Erasme qui cherche à retrouver ses souvenirs (l’an dernier c’était son amour qu’il cherchait, il est tête en l’air ce garçon).

    Il s’agit donc surtout d’arriver à décrypter l’itinéraire à travers les jeux de mots du texte, en identifiant les indices dans le paysage alentours (qu’il s’agisse d’éléments de décor, de noms de rues ou boutiques). De temps à autre, la chasse aux trésors nous fait rencontre un commerçant du quartier, qui en échange d’une bonne réponse à sa question nous remet un indice pour trouver le lieu final.

    (d’ailleurs c’est une bonne chose que je sois en train de lire Métronome, j’ai beau être parfois être exaspéré par ce texte, il nous a sauvé la mise à une ou deux reprises pour les questions sur Paris !)


    C’est un petit peu décevant sur le côté interactif (et une de mes camarades d’équipe regrette qu’on ne lui ait soumis aucune énigme mathématique ou puzzle à résoudre), mais cela permet de faire une chouette balade dans le quartier, qui nous emmène autant vers des monuments (Notre-Dame, Hôtel de Ville...) que dans des petites ruelles méconnues, dénichant parfois de petits détails rigolos.


    A la fin du parcours, il faut réunir les indices pour trouver lieu final (oui on se croirait un peu dans Fort Boyard, les tigres en moins), et une fois arrivé au bout du parcours on gagne le droit de participer au tirage au sort et d’aller se reposer et boire quelque chose de frais en attendant !

    Même si nous sommes revenus les mains vides (il faut dire que n’ayant ni nom d’équipe, ni cri de guerre, ni costume, et ayant omis d’amener assez de famille ou un couple de jeunes mariés, nous n’étions pas assez « remarquables » :D), c’était donc une sympathique aventure, et nul doute que nous serons au rendez-vous l’an prochain !

    Toutes les photographies sont de Marmotte qui arrive toujours à faire des merveilles avec mon appareil photo (du coup je l'exploite).

    vendredi 12 juillet 2013

    Les feux de l'armure - Olivier Boile


    Après Medieval Superheroes que j'avais beaucoup aimé, il était tout naturel que je m'intéresse au nouveau roman d'Olivier Boile, Les feux de l'armure, d'autant plus que celui-ci disposait d'une tagline très vendeuse : « Le seul roman de fantasy à lire avec un plan du métro parisien ».

    Malheureusement, est-ce que parce que ce n'était pas le bon moment, ou parce que j'avais trop d'attentes, mais je suis sortie un peu déçue de ma lecture.

    Les feux de l'armure se déroule dans un moyen-âge délirant où l'on trouve entre autres des dragons, une école de chevalerie où l'on obtient son diplôme comme on passerait son permis de conduire, des confréries « métropolitaines », des elfes et des nains qui se tapent dessus, et une bonne dose de parodie de conte de fées.

    On y suit les pas de Godefroi Brouillon, jeune chevalier fraîchement sorti de l'école qui rêve de trouver l'amour. A la tête du domaine de Quatre-Fontaines, le voilà recruté par les chevaliers de la Ligne Deux, qui l’enverront en croisade dans l'Orient-Très-Lointain. Et ce n'est là que le début de son aventure.

    On se retrouve donc projeté dans un univers complètement délirant (où tout est parodie ou jeu de mots, jusqu'au moindre nom de personnage) à suivre les péripéties trépidantes de tous les protagonistes (enfin hilarantes serait plus juste).

    Mais à la lecture, la sauce n'a pas trop pris pour moi. Je pense que cela est dû un univers trop vaste (qui mélange croisades, reportages télé, dragons, elfes, nains, guerre de cent ans, etc.) pour qu'on arrive à vraiment l'apprécier à sa juste valeur, tant l'intrigue s'éparpille dans tous les sens, passant d'une idée à une autre, d'un trait d'humour à un autre sans réelle ligne directrice. A l'échelle d'une nouvelle c'est agréable, moins quand il s'agit d'un roman.

    Du coup même si il y a de très bons délires dans ces Feux de l'armure (surtout les remakes délirants de contes de fées), je suis sortie assez mitigée de ma lecture. Snif.

    CITRIQ

    mercredi 10 juillet 2013

    Notre-Dame-aux-écailles - Mélanie Fazi


    Lorsque j'ai lu le premier recueil de Mélanie Fazi, Serpentine, il y a quelques années, je n'avais absolument pas prêté attention au fait qu'il était dédié à Lisa Tuttle (qui aurait bien pu être le nom de son arrière grand-tante ou de sa tortue apprivoisée pour moi à l'époque).

    Entre temps, Ainsi naissent les fantômes est passé par là, et en lisant ce deuxième recueil de nouvelles, la filiation m'a vraiment sauté aux yeux. Comme Lisa Tuttle, Mélanie Fazi a vraiment le don d'écrire des histoires fantastiques très intimistes, délicieusement horribles, qui subjuguent sans qu'on puisse en détacher le regard.

    Ceci dit, si Lisa Tuttle a tendance à tourner toujours autour des mêmes thématiques et types de personnages si je me fie à ce que j'ai lu d'elle (sans que ce soit négatif), Mélanie Fazi a une œuvre bien plus diversifiée, dans ses personnages et ses thématiques.

    Au travers de ces douze textes très variés, l'auteure nous emmène à Venise (une ville vivante que n'aurait pas renié Neil Gaiman), dans un train de nuit fantôme où l'on fuit la réalité, au bord d'un fleuve à se découvrir soi-même, dans une maison de famille dont les membres ne sont jamais vraiment partis... autant de lieux et d'époques différents, parfois anciens, parfois touchant de près à l'actualité ; autant de réalités qui dévient juste assez pour nous montrer les monstres que nous avons à l'intérieur de nous.

    C'est donc du très beau fantastique qui continue à nous hanter bien après la lecture, sans que je puisse expliquer exactement pourquoi. Est-ce que cela vient des ambiances ou des idées ? Est-ce parce que chaque nouvelle est construite comme une mélodie, qui nous emmène ailleurs avant de nous abandonner au silence une fois ses dernières notes jouées ?

    J'ai beau chroniquer mes lectures depuis pas mal d'années maintenant, il y a des fois où je suis incapable de mettre des mots sur les raisons qui me font aimer un texte. C'est d'autant plus frustrant quand on voudrait partager nos trésors et trouvailles, et Notre-Dame-aux-écailles en fait partie.

    Alors à défaut de vous fournir une longue et belle chronique en hommage à ce très joli recueil (qui doit être un peu magique à sa façon), je ne peux vous inviter à découvrir par vous même l'univers et l'écriture de Mélanie Fazi (si ce n'est pas déjà fait bien sûr).


    CITRIQ

    lundi 8 juillet 2013

    Les Deux Tours : Ciné-concert


    On prend les mêmes et on recommence... enfin plutôt, on continue ! Après La Communauté de l'Anneau en ciné-concert, je suis donc allée voir Les Deux Tours, toujours au Palais des Congrès.

    Si le premier film était une chouette expérience, j'ai encore plus apprécié celui-ci. C'était assez prévisible car Les deux tours c'est juste mon tome favori, mon film favori et ma BO favorite de la trilogie, mais tout de même...

    Il faut dire que cette fois-ci, j'avais une place plus bas (en fait comme il restait des sièges libres à nouveau, on a été placés directement plus bas, ce qui est appréciable) ce qui m'a permis de mieux voir l'orchestre. Par ailleurs, la bande-son était moins forte. Si du coup on n'entendait guère les dialogues dans certains moments (en même temps on les connaît par cœur et y'avait des sous-titres !), la musique était beaucoup moins parasitée par les dialogues.

    Il m'est donc arrivé assez fréquemment d'oublier le film pour me concentrer sur la musique, et quelle musique ! C'est déjà beau à écouter en CD, mais comparé à une interprétation par l'orchestre... j'en avais des frissons dans certains passages (notamment quand Gandalf repointe le bout de son nez, ou encore lors des batailles).

    C'est vraiment une BO exceptionnelle, avec un incroyable travail sur les mélodies (largement du niveau de Star Wars) et le choix des instruments. C'est assez marrant de voir notamment que Gollum par exemple a SON instrument attitré (un cymbalum il me semble), si bien qu'on sait qu'il va pointer le bout de son nez dès que le musicien prend ses baguettes.

    A côté de ça, j'ai quand même eu grand plaisir à redécouvrir le film sur grand écran (la chevauchée finale ne ressemble à rien sur une télé) et même dans sa version courte. Si j'aime les versions longues pour leur plus grande cohérence (Brego qui ne sort pas de nulle part notamment), tous leurs petits détails et anecdotes (la cuisine d'Eowyn et le grand âge d'Aragorn), il faut reconnaître tout de même que la version cinéma est plus rythmée, on ne risque pas de s'endormir !

    C'était donc une très belle soirée dont la seule fausse note était peut-être Gollum's Song dont j'ai trouvé l'interprétation pas folichonne (mais il faut un timbre très particulier pour la chanter, et j'imagine qu'avoir une soliste pour le film et une juste pour le générique, ça commence à faire beaucoup!).

    Pour faire simple : vivement le ciné-concert du Retour du Roi !

    samedi 6 juillet 2013

    Doctor Who : The Angel's Kiss & Summer Falls


    La littérature dérivée est une manière fort agréable pour le fan de poursuivre l'aventure avec les héros de sa série favorite, mais c'est aussi un investissement qui revient cher, prenant vite de la place (et accessoirement la poussière, on relit rarement ce genre de texte).

    C'est typiquement dans ce domaine que le numérique se révèle un virage plus qu'appréciable en résolvant tous les problèmes de coût ou de stockage. Quand en plus cela permet de sortir des curiosités comme celles dont je vais vous parler, difficile de trouver encore des raisons de se plaindre !

    En effet les deux grosses nouvelles (d'une soixantaine de pages chacune) dont je vais vous parler sont deux livres imaginaires. Enfin plus précisément, ce sont deux livres inventés de toute pièce dans des épisodes de Doctor Who, et qui ont ensuite été publiés « en vrai » pour la modique somme de deux euros chacun. Le concept en soi est délicieux, et le résultat est fort agréable à lire.


    The Angel's Kiss : A Melody Malone Mystery

    La première nouvelles est en fait un semi-mensonge, puisqu'il ne s'agit pas à proprement parler du livre que l'on voit dans l'épisode The Angels take Manhattan, mais d'une prequel à l'épisode qui raconte les aventures de River à New York avant l'arrivée du Doctor et des Pond.

    Cela m'a un peu déçue sur le coup, mais il vrai qu'il aurait fallut un auteur sacrément virtuose pour arriver à pondre ce qui devrait en fait être la novélisation de l'épisode tout en gardant un ton roman noir complètement innocent.

    Nous retrouvons donc River qui enquête sur la présence d'anges pleureurs à New York sous l'identité du détective Melody Malone. L'histoire est racontée à la première personne, et c'est délicieux à lire tellement on reconnaît River dans les mots. Rien que la biographie de l'auteur vaut son pesant de cacahuètes :
    « Melody Malone is the owner and sole employee of the Angel Detective Agency in Manhattan. She is possibly married but lives alone usually, and is older than both her parents. Sometimes.
    Why not visit her website ? Ah – probably because the internet hasn’t been invented yet. Sorry, Sweetie. »
    On est bien évidemment dans la parodie de roman noir années 30 (avec une sympathique intrigue qui tourne autour du cinéma et des stars de l'époque), le tout relevé d'une large dose d'humour et de quelques remarques en apparence innocentes...
    « ‘Let me through – I’m a doctor.’
    My heart beat a little faster, and I lingered just long enough to be sure he’d used the indefinite article. But the man was short and bald and rather ugly – not at all like any Doctor I’d consult. I hope. If ‘consult’ is the right word. »
     ... qui sont bien évidemment de monstrueux clins d'oeil !
    « ‘“Complicated” is my middle name.’ Actually, it’s not my middle name – any more than Malone is my last name. Whether Melody is really my first name is, well, complicated. »
    Bref une sympathique introduction rigolote à un épisode ô combien triste, qui s'avère être la seule apparition de River en dehors de la série télé à ma connaissance.


    Summer Falls by Amelia Williams

    Aperçu dans l'épisode The Bells of Saint John, Summer Falls est une sorte de conclusion à l'histoire des Pond, puisqu'il s'agit d'un livre jeunesse écrit par Amy après qu'elle ait quitté définitivement le Doctor.

    Il s'agit d'une histoire à connotation fantastique qui nous emmène sur les traces de Kate, une jeune fille dans les années 50 qui vient d'emménager dans une petite ville du bord de mer. Alors qu'elle explore la ville, elle fait la connaissance d'un bien étrange personnage, The Curator :
    « ‘I’m between names at the moment.’ The man looked sheepish. ‘I am having a holiday from them.’ »
    L'histoire est assez classique (l'héroïne acquiert un objet qui va déclencher un événement, et ensuite elle se retrouve à résoudre le mystère et sauver tout le monde), mais on y reconnaît résolument la « patte » d'Amy dans cette héroïne très déterminée qui semble assez souvent frustrée d'être coincée à cette époque :
    « How annoying. If only, she thought to herself, she had some kind of device that would fit in her pocket and take pictures and show them on a screen. Perhaps, she thought, she’d get around to inventing one. »
    Le personnage du Curator est un véritable délice. Fêlé comme il se doit, il y a comme un air familier dans ses répliques :
    « ‘Don’t you like it here ?’ The Curator sniffed. ‘How odd. The 1950s aren’t that bad, and this is a charming town. The kind of place you want to settle down and open a little shop with an e. I love a little shoppe. Have another scone.’ »
    Ce mystérieux conservateur de musée dispose accessoirement d'un compagnon chat lui aussi absolument délicieux, qui vaut bien le chat de Coraline lorsqu'il se met à faire la conversation :
    « ‘How can I speak cat ?’
    The cat yawned, considering. ‘It would be better to say that I can speak human. Next.’ »
    Une très bonne surprise donc que ce Summer Falls, qui se lit avec beaucoup de plaisir et qui déborde de répliques clins d'oeil en tout genre au Doctor.
    « ‘Magic?’ Barnabas shrugged. ‘Why not ? Magic is cool.’
    ‘But there has to be a rational explanation.’
    ‘Oh there is,’ Barnabas led her out of the cave and back to the shore. The frozen sea stretched before them. ‘But a rational explanation is rather complex. We’re dealing with a psycho-temporal entity manifesting through a critical mass of its sentient shell… um. Magic sounds more fun.’ »

    jeudi 4 juillet 2013

    Sans âge - Gail Carriger


    Et nous voilà donc arrivés au terme des aventures d'Alexia Tarabotti, non sans une certaine tristesse pour ma part. Tout du long, ce cycle du Protectorat de l'Ombrelle aura été un authentique plaisir de lecture, drôle et diablement bien pensé. Ce dernier volume, Sans âge, ne fait pas exception à l'affaire, c'est même une forme d'apothéose.

    Nous retrouvons Alexia deux ans après les événements de Sans cœur, fort occupée à jouer les mécènes pour son amie Ivy quand elle ne doit pas empêcher sa fille, Prudence, de déclencher une nouvelle catastrophe à cause de ses dons bien particuliers.

    Dans ce contexte, une invitation en Egypte de la doyenne des vampires n'est pas forcément ce qu'elle attendait, mais vu que cela ne se refuse pas, la voilà qui s'embarque à bord d'un navire avec mari et enfant pour y répondre.

    Il n'est pas toujours facile de conclure une histoire avec brio, mais Gail Carriger a parfaitement réussi son coup avec Sans âge. En effet, sous prétexte d'un voyage en Egypte, l'auteure fait revenir sur le devant de la scène tous les protagonistes rencontrés au cours des différentes histoires, révèle quelques mystères qui restaient en suspens et surtout arrive à offrir une conclusion pour tous les personnages principaux. L'histoire se referme donc sans qu'on réclame à corps et à cri une suite.

    (même si celle-ci est prévue si j'ai bien compris ce que disait Gail Carriger aux Imaginales)

    Une fois n'est pas coutume, on rit beaucoup à la lecture, autant de cet étrange univers victorien que des péripéties étranges des héros et des remarques affreusement pragmatiques d'Alexia à ce sujet. Mais ça a aussi été une lecture très émouvante (j'ai bien failli verser une petite larmichette).

    La relation entre Alexia et Lord Maccon arrive en quelque sorte à maturité dans Sans âge. C'est un peu difficile à expliquer mais on est loin du détournement des clichés du début. Les échanges sont touchants, tout simplement, c'est un couple marié qui a trouvé son bonheur et sa stabilité, et qui fonctionne (presque) sans anicroches.

    Pour la petite anecdote, si je trouvais un peu lourdingue dans Sans forme le fait de les voir partir faire des galipettes dans le lit toutes les cinq pages, cela m'a beaucoup moins gêné dans ce tome où l'auteur fait preuve d'une réelle inventivité pour décrire ce genre de scène :
    « Lord Maccon déclina le digestif et le jeu de cartes. Lady Maccon déclina une promenade sur le pont. A la place, ils rentrèrent ensemble dans leurs quartiers privés. Alexia, songeant au livre sur l'anatomie qu'elle avait chipé, suggéra qu'ils profitent de la paix relative du voyage […]. Conall fut tout à fait d'accord, mais sembla penser que les livres n'avaient aucun rôle à jouer dans cette activité.

    Ils trouvèrent un compromis. Alexia sortit son ouvrage et utilisa Conall comme spécimen d'étude. Elle s'enthousiasma à l'idée de pouvoir déterminer où étaient situés divers organes de l'extérieur, ce qui impliquait de le tâter et de le tapoter du bout des doigts. Conall étant chatouilleux, cela conduisit à une petite bagarre. Alexia finit par perdre possession du livre, de ses vêtements et de ses battements de cœur, mais la session d'étude fut considérée, du moins par Conall, comme un succès retentissant. »
    A noter que ce volume contient une deuxième histoire d'amour que j'ai trouvé également très touchante, mais je ne vous en parle pas plus que ça, spoilers !

    En tout cas Sans âge est une très belle fin pour ce cycle (qui reste une de mes plus agréables découvertes de ces dernières années). Si vous n'avez encore jamais lu cette série, vous n'avez plus aucune excuse pour le faire maintenant qu'elle est entièrement traduite en français !


    CITRIQ

    mardi 2 juillet 2013

    Doctor Who Classic - Saison 3 (1965-66)


    Cela faisait très longtemps que j'avais laissé en plan mon visionnage des anciennes saisons de Doctor Who, mais avec le 50e anniversaire qui approche (et sans doute pour combler le vide en l'attendant), j'ai remis le nez dans ces vieux épisodes en noir et blanc, et je suis redevenue bien vite accro.

    Cette troisième saison de ma série télé favorite est encore plus bizarre que les précédentes. C'est une saison de transition clairement : les compagnons valsent d'un épisode à l'autre (il n'y a guère que Steven qui perdure et qui se retrouve à remplir tous les rôles), Hartnell sera remplacé en début de saison 4, l'équipe de production change...

    Du coup c'est une véritable ère d'expérimentations, parfois hasardeuses, parfois délicieuses. Et mine de rien, en parallèle, c'est toute la mythologie de Doctor Who qui se met vraiment en place. Arrivé à la fin de cette saison, on pourrait avoir un Ten ou un Eleven qu'on ne verrait (presque) pas la différence !

    Ceci dit ce n'est pas une saison facile à aborder, car elle a beaucoup souffert des purges de la BBC. Moins que la saison 4 qui n'a pas un seul serial complet, mais tout de même. Sur dix serials, seuls trois sont arrivés complets. Des 45 épisodes, il n'en reste que 17, aïe aïe aïe. Mais certains serials ont été très bien reconstitués (celui des Daleks notamment) au point qu'on finit presque par faire abstraction du côté diaporama. Ce qui n'enlève pas pour autant cette impression de gâchis...

    Comme d'habitude je ne ménage pas mes spoilers dans mes comptes rendus d'épisode, soyez prévenus si vous préférez conserver la surprise (en même temps il n'y a rien de capital si on laisse de côté les mouvements de compagnons, on est loin de l'ère moderne côté twists scénaristiques).


    La saison commence avec Galaxy Four, sympathique aventure spatiale qui démarre sur une lutte opposant deux vaisseaux spatiaux bloqués sur une planète sur le point d'exploser. J'ai bien aimé l'inversion des schémas classiques, puisque l'on se rend vite compte que les blondes sont les méchantes, et que les affreux aliens et leurs terrifiants robots sont des gentils.

    Cela donne d'ailleurs lieu à de très jolis moments en fin d'épisode, quand le Doctor rencontre les dits aliens, qui rappellent mine de rien la grande spécificité de Doctor Who :
    « You are different from us, of course, but at least you are intelligent. Importance lies in the character and to what use you put this intelligence. We respect you as we respect all life. »

    « It is easy to help others when they are so willing to help you. Though we are beings of separate planets, you from the solar system and we from another space, our ways of thought, at times, do not seem all that different. It has been an honour to know you and serve you. »

    On enchaîne ensuite avec Mission to the unknown, certainement le plus original de tous les épisodes de la série puisque le Doctor n'y apparaît pas du tout, il n'est même pas mentionné ! C'est en fait une sorte de prologue à l'épisode des Daleks, qui servait aussi de test pour un éventuel spin-off centré sur les Daleks. Son intérêt est limité, même si le concept des cactus vivants a son charme.


    The Myth Makers nous emmène en pleine Guerre de Troie, mais une Guerre de Troie revue et corrigée façon Doctor Who, si bien qu'en lieu et place de la tragédie épique on se retrouve avec une comédie où Ulysse est un connard de première et le Doctor se fait passer pour Zeus (et envisage de conquérir Troie avec des machines volantes parce qu'il ne croit pas à l'histoire du Cheval !).

    Cet épisode marque le départ de Vicki, pas très bien amené d'ailleurs (j'ai trouvé son histoire d'amour peu crédible, mais peut-être qu'en images c'est plus convaincant). Je regrette vraiment le personnage, une Susan-bis plus fraîche et plus aventureuse. Son rôle aura bien du mal à être repris dans les épisodes suivants d'ailleurs.


    Et puis on s'attaque au plus gros morceau de la saison : The Daleks' Master Plan, 12 épisodes, rien que ça (dont seuls trois ont survécu). Ce long serial souffre d'ailleurs de sa taille, car ce n'est pas parce que les Daleks ont (encore) décidé de conquérir l'univers qu’on a forcément de quoi remplir douze épisodes.

    L’histoire prend son temps pour démarrer, avec les Daleks et leur conseil de méchants machiavéliques (dont Marvic Chen, absolument génial dans son délire mégalomaniaque), avant d’embrayer sur une course poursuite complètement délirante à travers le temps puis l’espace (The Chase en version améliorée, avec en prime The Monk qui revient pour ajouter du piment), pour se conclure sur un final sinistre et inattendu.

    Ce serial est vraiment un OVNI, définitivement trop long, mais débordant de tellement d’idées (parfois complètement improbables) que je suis facilement tombée sous le charme. On a le droit au tout premier Christmas Special (qui pour le coup est vraiment spécial), à une démonstration du pouvoir de camouflage des TARDIS, à un Steven (qui jusque-là ne se démarquait pas) qui remet carrément le Doctor à sa place à la fin...

    A noter que les compagnons s’y succèdent : Katerina, la remplaçante de Vicki récupérée à Troie persuadée d'être morte en entrant dans le TARDIS ne fait pas long feu. Elle est ensuite remplacée par Sara, qui défend drôlement bien son bout de gras (pendant que Steven se bat avec un type, elle en assomme deux toute seule!), ce qui ne l'empêche pas de mourir à la fin. Youhouh, on a juste deux décès de compagnons dans une seule histoire !


    Et tant qu'à continuer sur un ton joyeux, on continue avec The Massacre of St Bartholomew's Eve, qui dans la droite ligne de The Reign of Terror, continue de nous raconter les plus belles heures de l'histoire de France !

    Il y a très peu de comédie dans cet épisode, on a plutôt affaire à une longue reconstitution historique des intrigues de cette période, dans lesquelles prend légèrement Steven part (tandis que le Doctor… à vrai dire on ne le voit guère, il était même en vacances pendant le tournage d’un épisode). Ce serial est très sombre, jusque dans le final où Steven décide de quitter le Doctor, et le laisse seul dans son TARDIS :
    « And now, they're all gone. All gone. None of them could understand. Not even my little Susan. Or Vicki. And as for Barbara and Chatterton — Chesterton — they were all too impatient to get back to their own time. And now, Steven. Perhaps I should go home. Back to my own planet. But I can't... I can't... »
    Heureusement, la fin est un peu plus positive avec Steven qui décide de revenir, et l'arrivée d'une nouvelle venue dans la team TARDIS : Dodo Chaplet, nouvelle itération de Susan avec une cervelle de moineau, youpi !


    Et pour son premier voyage, Dodo a le droit à The Ark, un des rares serials complets de cette saison. Cette histoire se déroule dans un futur extrêmement lointain qui se compte en millions d'années, alors que la Terre s'apprête à être détruite (c'est d'ailleurs assez rigolo d'imaginer que pendant que le premier Doctor contemple ça sur l'écran d'un vaisseau spatial, Nine fait la même chose avec Rose à proximité de la planète !).

    C'est un serial surprenant, qui démarre de façon très classique en soulevant un point intéressant (que se passe-t-il si nos voyageurs temporels amènent leurs microbes avec eux) et prend une tournure assez inattendue ensuite en exploitant toutes les potentialités du voyage dans le temps.


    On continue dans une veine expérimentale avec The Celestial Toymaker, qui s'amuse à inventer une nouvelle némésis au Doctor, The Celestial Toymaker (qui porte sans raison aucune une robe chinoise et veut juste des copains pour jouer avec lui... pour toujours mouahahah !). Les voilà donc obligés de jouer à ses jeux (truqués) pour gagner leur liberté.

    Le Doctor n'a pas vraiment la part belle dans cette épisode (en fait il passe les trois quarts de l'histoire invisible et muet !), par contre le parcours de Steven et Dodo est plutôt rigolo. Pas vraiment épique mais côté inventivité visuelle on est servi entre les cartes de jeux, les poupées, les clowns et les plateaux de jeux. Il est fort dommage que tout ça ait disparu, sauf pour le dernier épisode.


    On revient ensuite sur de l'historique avec The Gunfighters, qui nous emmène en plein western (parce que le Doctor a des maux de dents !) avec tout ce que ça implique de clichés (il est bien meilleur que A town called Mercy à ce jeu). C'est un serial absolument hilarant et je ne suis que trop heureuse qu'il ait pu parvenir jusqu'à nous entier.

    On y croise notamment un « Doctor Who ? » qui m'a fait mourir de rire (l'usage en est beaucoup moins appuyé que dans la saison 7 actuelle), et surtout on est à deux doigts de l'épisode musical avec la chanson de saloon qui s'obstine à raconter l'histoire à l'arrière plan ce qui donne un côté très décalé à l'épisode (voir ici le final)


    A partir de The Savages, on se surprend à trouver de plus en plus des germes d'éléments qui feront par la suite partie intégrante de la série. Sur un scénario classique (un monde idyllique très avancé technologiquement, qui vit en fait en volant l'énergie vitale de « sauvages » vivant à l'extérieur de la ville) se brosse une histoire qui contient quelques très bonnes trouvailles :
    • Le Doctor arrive sur une planète qui attendait sa venue, son parcours de voyageur temporel étant connu, autant dire que pour la première fois on sent vraiment l'influence qu'il a sur l'histoire de l'univers !
    • Le Doctor s'oppose vivement à la situation en place, et n'hésite pas à prendre les choses en main pour renverser la situation (à tel point que j'aurais cru entendre un de nos Doctor modernes quand il se fend d'un « Oppose you! Indeed I am going to oppose you - just as in the same way that I oppose the Daleks, or any other menace to common humanity ! »)
    En prime on a un numéro d'imitation de William Hartnell (assez délirant) et le départ de Steven... au moins celui-ci a droit à un beau départ (et non à une mort horrible). Ce n'est pas un compagnon qui me manquera beaucoup (son personnage était tellement adapté aux besoins du scénario qu'il m'a toujours semblé un peu creux), mais snif quand même, il aura duré presque toute la saison lui !


    La saison se termine sur The War Machines, qui m'a fait l'effet d'une grosse claque visuelle, et pas uniquement parce que le serial entier est parvenu jusqu'à nous. L'épisode a été tourné à Londres, du coup au lieu du cadre réduit des trois décors en carton, on a tout de suite une impression d'immensité.

    Là encore on a beaucoup de germes de ce qui sera ensuite des classiques : histoire dans le Londres moderne avec une menace (ici non alien, c'est un ordinateur maléfique, si si je vous jure) ; le Doctor qui prend les choses en main ; l'intervention armée qui évoque ce que deviendra UNIT.

    C'est aussi un épisode qui déborde de choses hilarantes : les Doctor Who qui retentissent à tout va, les War Machines qui ont l'air absolument ridicule, le départ de Dodo à peu près aussi pertinent que son entrée en scène (pire même). C'est un très bon final de saison qui marque vraiment un tournant dans la série (même les compagnons changent de type, avec l'arrivée de Ben et Polly qui ne sont clairement pas du même moule). Cela promet de belles choses pour la saison suivante !

    (que j'ai commencé à regarder, peut-être que vous n'attendrez pas deux ans pour lire la suite!)

    A raison d'un épisode sur deux qui implique des voyages dans l'espace, des civilisations à l'échelle galactique, des conflits entre aliens et autres joyeusetés, je suis ravie de pourrir d'ouvrir mon Summer Star Wars avec Doctor Who !