samedi 16 novembre 2013

Un yankee du Connecticut à la cour du roi Arthur - Mark Twain


Il y a des fois où le hasard fait drôlement bien les choses. J’avais ce titre dans un coin de ma tête depuis longtemps (au rayon des « pourquoi pas ? ») mais je ne m’étais jamais vraiment soucier de mettre la main dessus. L’autre jour, en allant à la bibliothèque, je le trouve mentionné dans Le guide Steampunk, et voilà que dans la foulée je trouve ce roman sur la table des nouveautés dans la dite bibliothèque. A ce niveau-là, ce n’est même plus du hasard, c’est le destin !

Dans le cas d’un roman tel que Un yankee du Connecticut à la cour du roi Arthur, ce n’est pas bien compliqué, le résumé est dans le titre : un américain de la fin du XIXe siècle se retrouve propulsé dans le passé, en pleine ère arthurienne. Après avoir écarté Merlin du pouvoir, il décide de prendre les choses en main et de réformer le royaume à sa façon (anachronismes à l’appui).

Cela donne un texte absurde et assez improbable où l’on assiste entre autres à d’authentiques miracles (assistés par la technologie moderne) et où l’on croise des chevaliers faisant de la réclame pour du savon ou des brosses à dent, entre deux critiques satyriques sur la société.

J’ai beaucoup apprécié tout le jeu méta-textuel auquel l’auteur se livre avec La Morte d’Arthur de Malory (qui est la référence anglophone pour l’histoire du roi Arthur, une sorte de condensé de toutes les histoires médiévales). Il se l’approprie à sa façon, en l’intégrant dans l’histoire, non sans se fendre de quelques piques à son sujet. Pour l’avoir lu (enfin j’ai jeté l’éponge à la fin du tome 1 de la traduction française), il est difficile de ne pas approuver de tout cœur les critiques de Mark Twain.

Je vous avoue que par contre le côté critique sociale m’a un peu échappé, car cela se fait souvent sous forme de commentaires assez longs, et pour lesquels il me manque sans doute des éléments de contexte. Ceci dit les propos sont parfois d’une étonnante modernité, preuve qu’en dépit des évolutions techniques, on vit parfois un peu dans le même monde qu’au XIXe siècle.

Il est difficile de ne pas faire le lien avec des œuvres plus récentes comme Monty Python Sacré Graal ou Kamelott, qui se livrent exactement au même exercice de réécriture humoristique des légendes du roi Arthur, avec tout autant de panache. D’ailleurs il y a sûrement influence, à en croire la postface (très intéressante), ce texte aurait inspiré un sacré nombre d’histoires (jusqu’à Tintin et le Temple du Soleil).

Bref pour un texte assez ancien (et du coup parfois un peu lourd dans ses déblatérations), Un yankee du Connecticut à la cour du roi Arthur se révèle un texte agréable à lire, absurde mais pas du tout idiot.

Un petit mot pour conclure sur l’édition que j’ai trouvé à la bibliothèque : nouvelle traduction, illustrations intérieures vraiment sympas dans leur style vieilles gravures sur bois, postface qui apporte un complément d’informations juste bien taillé pour enrichir la lecture sans noyer le lecteur. Je ne connaissais pas du tout cette maison d’édition, mais je trouve qu’ils produisent de drôlement chouettes bouquins !

CITRIQ

5 commentaires:

Raven a dit…

du Mark Twain, faudrait quand même que j'en lise un jour ! Celui là? Je sais pas trop, il a tellement de trucs à son actif le monsieur !

Vert a dit…

Moi maintenant je peux dire que j'ai lu un truc de lui (du coup je sentais moins bête en lisant la suite du Monde du fleuve, où il apparait ^^)

Alys a dit…

J'en garde un très bon souvenir, surtout quand certaines personnes arrivent à vélo sauver la situation! :) J'adorais le film de Disney (http://en.wikipedia.org/wiki/Unidentified_Flying_Oddball) quand j'étais gosse. Ce serait intéressant de le revoir après avoir lu le livre. (Pas sûr qu'il soit sorti en France cependant...)

Escrocgriffe a dit…

Original !

Vert a dit…

@Alys
Si c'est un vieux machin ça peut se trouver sur le net ceci dit ^^

@Escrocgriffe
Oui ça change des vaisseaux spatiaux :P