samedi 14 septembre 2013

Démon (La trilogie de Gaïa 3) - John Varley


La trilogie de Gaïa est un cycle de science-fiction plutôt original qui nous emmène dans un futur proche visiter un bien étrange objet tournant autour de Saturne : Gaïa, qui est à la fois un monde et la conscience quasi-divine qui la dirige.

Sur Gaïa (enfin « Dans Gaïa » serait plus exact), on trouve un monde aux multiples climats (désert chaud ou polaire, jungle…) peuplé de créatures parfois assez farfelues (des centaures multicolores nommés Titanides, des saucisses dirigeables, des anges…). Et surtout, il y a Cirocco Jones.

Capitaine du vaisseau ayant le premier posé le pied en Gaïa dans le premier tome de la trilogie, Titan, elle est devenue à la suite de ses aventures la Sorcière de Gaïa, c’est à dire sa représentante « terrestre », notamment auprès des Titanides. Cependant, leurs relations se sont plutôt dégradées dans Sorcière, le deuxième tome.

Si bien que dans le troisième tome, Démon, nous retrouvons une Cirocco Jones sur le point de partir en guerre contre Gaïa, pour abattre le tyran, l’oppresseur, etc. Et il faut dire ce qui est, une Cirocco Jones qui passe à l’action, ça dépote.

Démon est un livre où l’on ne s’ennuie pas une minute, tant la lutte est épique entre cette divinité millénaire qui commence à débloquer complètement (elle passe son temps sous la forme d’une Marylin Monroe de 15 mètres de haut à organiser des projections de vieux films) et sa Sorcière centenaire capable de survivre à n’importe quoi, diablement rusée et accessoirement très bon tyran à ses heures perdues.

Ce livre ressemble du coup à un blockbuster avec son rythme haletant et sa débauche d’effets spéciaux, et quoi de plus normal pour un roman qui rend hommage au cinéma tout azimut. Les références volent en effet dans tous les sens, même l’intrigue, de ce que je peux en juger avec mes maigres connaissances, semble puiser sa matière dans quelques cent années de production cinématographique.

Là-dessus on retrouve l’habituel cocktail de hard-science (bien qu’ici finalement très légère) et d’humour délirant qui fait le charme (improbable) des écrits de l’auteur. Le ton général est juste… débridé, à défaut de terme plus adapté.

C’est un texte foisonnant qui assume complètement ses délires, si bien qu’on ne s’étonnera pas trop que l’histoire implique entre autre une fontaine de jouvence (qui vous fait gagner deux bonnets de soutien-gorge en passant), des zombies (menés par des prêtres zombies mais pas trop), un filtre d’amour arme de destruction massive, un indic alcoolique, un type qui a vécu plus de 100 ans en mangeant du gaspacho et j’en passe des meilleurs.

Mais n’allez pas croire que tout est humour. John Varley met en scène tout un univers certes délirant mais aussi attachant. Il brosse à petites touches des personnages complexes, qui évoluent avec le temps et dont les relations qui les unissent sont tout en subtilité.

Difficile de ne pas évoquer plus en détail Cirocco Jones, qui restera pour moi une des meilleures héroïnes dont j’ai suivi les aventures cette année. C’est un héros capable de survivre à tout et n’importe quoi, et de mener à bout le plan le plus fou (elle est intelligente et machiavélique avec ça), mais elle a aussi ses névroses, ses rêves, ses envies. C’est un personnage qui a vraiment de l’épaisseur, avec qui on a envie d’avancer dans l’histoire.

Du coup cette lecture de Démon a été un grand plaisir. Je regrette juste un peu d’avoir tant traîné à finir ce cycle (j’ai eu un peu de mal à replacer certains personnages qu’on n’avait pas vu depuis Titan). Et que la conclusion, qui clôture certes magnifiquement bien les aventures de Cirocco Jones mais laisse pas mal de points d’interrogations quant au devenir des autres protagonistes de l’histoire.

Mais ce sont finalement des défauts mineurs en regard de l’ensemble. Etrange et improbable, La trilogie de Gaïa a en tout cas été pour moi une découverte très agréable. On y trouve finalement tout ce qui fait les qualités d’une bonne vieille aventure, mais avec une sacrée valeur ajoutée dans cet imaginaire complètement débridé et foisonnant où tout semble possible. C’est donc un excellent remède contre la morosité et les lectures blasantes !


CITRIQ

2 commentaires:

JainaXF a dit…

HUmour, héroïne cool, univers attachant... Tu donnes très envie, je sens qu'ils vont vite atterrir sur ma PAL (d'autant plus qu'ils sont déjà sortis en poche) ! :-)

Vert a dit…

J'espère que tu t'amuseras autant que moi à les lire ^^