jeudi 27 janvier 2011

Le concert du Seigneur des Anneaux


Hier soir c’était jour de fête, pensez-vous, un concert du Seigneur des Anneaux au Grand Rex ! Il n’y avait pas à hésiter, et nous étions présents en nombre (il y avait Shaya, Tigger Lilly, Spocky, Isil, et sûrement plein d’autres connaissances noyées dans la foule) pour assister à cet évènement, il y avait même quelques elfes quelques rangs devant.

J’avoue avoir été assez surprise de ce concert parce que je m’attendais à revoir/réentendre la symphonie du Seigneur des Anneaux (plus de deux heures de Howard Shore d’affilé ou presque) que j’avais vu il y a quelques années et qui était juste superbe. Et en fait non, ça n’était pas vraiment ça. Des fois il faudrait que je pense à lire les descriptifs en petits caractères, comme en bas des cartes des restaurants qui indiquent une majoration de 50 cts après 21h (par exemple).

Ceci dit le début promettait, puisqu’on a eu le droit à un narrateur plus que prestigieux : Christopher Lee a fait son entrée sous des tonnerres d’applaudissements, et bien qu’il soit, je cite « trop vieux pour les cascades » (ce qui ne l’a pas empêché d’essayer ceci dit), il a encore la pêche pour ses 88 ans !

J’ai commencé à avoir un doute lorsqu’après une petite introduction musicale, les musiciens ont enchainé sur un très beau morceau, inconnu au bataillon (et on me la fait pas à moi, je connais la musique des films sur le bout des doigts).

En fait, c’est tout simplement parce qu’on a affaire à un concert de l'Orchestre Philharmonique d'Hollywood et de l’Ensemble Tolkien. Et s’ils interprètent certes les musiques des films, l’ensemble Tolkien est également (et même d’abord) un groupe de musique danois qui met en musique les poèmes et chansons de l’univers de Tolkien (site web).

C’est donc leurs propres compositions qu’on a entendu, enfin je le suppose, ça n’a pas vraiment été explicité (ou bien ça l’a été lorsque tout le monde applaudissait Christopher Lee, c’est une possibilité). Bref ça m’a un peu égaré, même si l’alternance de la BO et des compositions du groupe n’est pas désagréable en soit. J’ai bien aimé la petite gigue irlandaise qui a suivi le thème des Hobbits par exemple.


J’ai moins aimé quand ils l’ont joué une deuxième fois quand « Frodo et Sam marchant vers le Mordor se rappelaient la Comté », puis une troisième fois lorsque « Merry et Pippin se rappelaient l’anniversaire de Bilbo ». Et ainsi de suite, je pense qu’on l’a entendu cinq ou six fois en comptant les rappels à la fin !

Ca m’a un peu perturbé, ça et la narration de Christopher Lee… L’acteur maitrise plutôt bien le français, mais son texte avait un parfum douteux de traduction à la va-vite, et il y avait des phrases vraiment bizarres (les « sept anneaux pour les seigneurs nains dans leurs temples de pierre » n’était pas le pire passage). Et ça avait tendance à manger la musique parfois.

Mais bon, quand même, c’était de la belle musique, et si à mon goût ils ont laissé trop de mes thèmes favoris de côté (la plupart des morceaux venaient du premier film, avec surtout les chansons), je les ai pardonnés lorsqu’ils ont repris quelques-uns des beaux thèmes du Retour du Roi. C’était pas LE concert ultime du Seigneur des Anneaux, mais c’était tout de même deux bonnes heures de musique.

Le coup de « l’hymne du Mordor », et les petites improvisations de Christopher Lee étaient également bien drôles. En fait, j’en redemanderais bien, mais sans ces fichues chansons irlandaises. Parce que là je suis en train d’écouter les chansons de l’ensemble Tolkien (celle-ci, ou celle-là), et ça passe très bien. Mais pitié, pas la danse irlandaise !


Comme vous pouvez le constaster, mes photos sont minables, alors allez donc voir celles de Tigger Lilly, et lire son compte rendu bien moins exigeant que le mien !

mardi 25 janvier 2011

Le deuxième matin du monde - Manuel de Pedrolo


Quand Tigger Lilly a lancé son challenge Fins du Monde, j’ai pensé à plein d’ouvrages que j’allais pouvoir découvrir, et puis, lorsqu’Endea a commencé a déterré quelques-unes de mes lectures d’ado (les Enfants de Noé, Barjavel où j’étais plus si ado, mais ça date tout de même), je me suis rappelée de ce roman.

Je l’ai découvert au lycée. J’ai dû l’emprunté deux ou trois fois à la bibliothèque, parce que c’est le genre de bouquin qui marque tellement qu’on a besoin de le relire (presque de manière compulsive) pour mieux le digérer. J’ai voulu le déterrer pour ce challenge, ce qui n’a pas été une sinécure.

Sorti en 1993 au Livre de Poche jeunesse, Le deuxième matin du monde n’a jamais été réédité, autant dire qu’il est introuvable, si ce n’est que sur les étagères des bibliothèques (hourra pour les bibliothèques). Et encore, à Paris, la seule bibliothèque à en disposer est l’Heure Joyeuse, qui avait planqué son exemplaire en réserve.

J’avais un peu peur de le relire, certaines lectures ados sont à ne jamais relire sous peine d’y perdre pas mal d’illusions, mais dans ce cas je ne regrette rien, au contraire. Je regrette juste de ne pas en posséder un exemplaire, parce que c’est vraiment quelque chose, ce roman !

Le deuxième matin du monde est un roman des années 70, écrit par un auteur catalan, Manuel de Pedrolo (c’est un peu le drame, parce que le roman est encore publié en catalan, et si je serais prête à dépoussiérer mon castillan pour le relire, le catalan, je suis loin de maitriser !). Il raconte l’histoire de deux enfants, Alba et Didac, qui échappent miraculeusement à une attaque alien qui tue tout le monde sur Terre. A eux deux, ils vont essayer tant bien que mal de survivre, et qui sait, de reconstruire le monde.

Ils vont passer les premiers mois suivant la catastrophe en pleine forêt, à vivre dans une grotte, pour fuir les villes envahies par les cadavres en décomposition, puis ils vont quitter leur refuge, voir à quoi ressemble le monde, construire peu à peu un lieu de vie, malgré les difficultés, malgré la peur (les aliens vont-ils revenir finir le travail ?).

C’est assez marrant, je n’arrive pas à me faire une idée sur ce roman. En même temps il est un peu archaïsant, parce qu’il a été écrit dans les années 70 et que ça commence à faire drôlement bizarre de lire des histoires où les ordinateurs et les portables n’existaient pas, et où on faisait encore de la photo sur film. Ce qui pousse à se dire d’ailleurs qu’on va être mal pour 2012, parce que si vivre sans électricité et cie dans les années 70 peut sembler dur, imaginez un peu à notre époque…

Mais d’un autre côté, pour de la littérature « jeunesse » (à partir de 13 ans selon la couverture), il est sacrément moderne. Plutôt en avance sur son temps (mine de rien Didac est noir), intelligent et même plutôt large d’esprit sur pas mal de sujets. Ça parle de sexualité (parce que reconstruire le monde passe aussi par son repeuplement), et y’a quelques réflexions sur les croyances, la société, que je trouve plutôt pertinentes.

Je n’arrive pas à me décider si on a affaire à un joli conte ou à une histoire franchement horrible. Par bien des aspects, c’est une très belle histoire, et c’est comme que je m’en souvenais. On voit deux enfants assister à une tragédie, et à s’en relever. Passer outre les cadavres, survivre, s’adapter, vivre, tomber amoureux, reconstruire un foyer, tenter de conserver la mémoire de l’humanité… tout ça c’est très beau.

Et en même temps, en le relisant j’ai trouvé certains passages très durs, lorsqu’ils partent à travers le pays pour prendre conscience de la dévastation, lors des rares rencontres avec d’autres survivants, ou lors de leur unique rencontre avec un des aliens (d’autant plus effrayante que rien ne sera jamais réellement expliqué, à part dans la postface). En fait ce n’est pas qu’une jolie histoire, et il est permis de pleurer par moment, personne ne vous en voudra.

En fait, ce roman a de multiples facettes, et je lui en découvre de nouvelles à chaque relecture, je crois. C’est une honte qu’il ne soit plus disponible, parce que c’est un très bon roman, trop peu connu en regard de sa grande qualité. Alors si vous le voyez chez un bouquiniste, ou sur les rayons de votre bibliothèque, n’hésitez pas vous jeter dessus, il en vaut vraiment la peine.

D’habitude, je ne suis pas une grande collectrice de citations, mais pour l’occasion j’ai parsemé mon exemplaire de marques pages, voilà la récolte :


Il s’agissait d’une face très plate, avec trois yeux dont un se trouvait à l’emplacement du front chez les humains, et les deux autres au-dessous ; ces yeux ressemblaient à trois trous ouverts dans un mur, car aucune arcade sourcilière ne les protégeait. Plus bas, là où auraient dû être la bouche et le menton, se dessinait un museau porcin qui allait bien avec la couleur de la peau, mais donnait à ce visage une apparence de stupidité.
Et Alba se réjouit que le visiteur ait un tel aspect, car il lui serait plus facile de le tuer
.
~*~

Et il n’y avait nulle part le moindre signe de vie, que ce soit de terriens ou d’extraterrestres. Le tracteur, maintenant conduit par Didac, tandis qu’Alba montait la garde, le fusil à la main, traversait les rues et les places, contournaient les villes par leurs faubourgs ; mais jamais le vacarme sonore presque choquant de son moteur ne fit lever des ruines le moindre cri, la moindre voix.

~*~

Ils ralentirent le tournage lorsqu’ils arrivèrent à proximité des deux maisons voisines dans lesquelles ils vivaient autrefois. Un instant, cette vision ranima dans leur cœur une puissante nostalgie. Ils continrent sans peine leur émotion, cependant, car ils n’étaient plus, à présent, les deux êtres qu’un cataclysme avait brutalement démunis de tout, mais un garçon et une fille dont l’histoire avait commencé lorsqu’ils avaient décidé d’être une origine et non une fin.

~*~

« Rentrons à la maison Didac, je ne veux plus avoir à tuer quelqu’un.
- Ce ne sera peut-être pas nécessaire, une autre fois, protesta le jeune garçon. Si ça se trouve, il y aura des femmes et des hommes. »
Pour la première fois, Alba lui jeta un regard sarcastique.
« Et si ça se trouve, comme tu dis, il s’agira de femmes sans hommes. Alors c’est moi qui les gênerai. »


~*~

Pourtant, en dépit de sa réponse, cette conversation fit comprendre à Alba que ce genre de livre pouvait constituer un danger. Peut-être qu’un de leurs descendants, affamé de pouvoir ou d’immortalité, viendrait y puiser les nouveaux éléments d’une doctrine surnaturelle…
Elle se dit néanmoins qu’elle n’avait pas le droit de les détruire, que les hommes à venir y puiseraient des connaissances sur leurs antécédents. En fait, elle n’avait le droit de rien détruire, car, si elle le faisait, elle ressemblerait à ces fanatiques souvent évoqués par son père, qui brûlaient tout ce qui leur déplaisait ou contrariait leur opinion ; elle serait comme ces gens qui n’étaient pas assez sûrs d’eux-mêmes pour respecter les idées des autres.


jeudi 20 janvier 2011

Dons - Ursula K. Le Guin


J’ai pris mon temps avant de me lancer dans la dernière série d’Ursula Le Guin, les Chroniques des Rivages de l’Ouest, moitié par crainte (un roman jeunesse de 200 pages, c'est court), moitié pour le garder pour plus tard, parce que les romans d’Ursula, tout de même, ça se savoure. Mais comme j’avais eu les deux premiers tomes à Noël, je n’avais plus d’excuse pour ne pas les lire !

Dons, le premier tome, nous emmène dans les Entre-terres, région montagneuse où vivent des clans de sorciers qui vivent plus ou moins en harmonie, entre alliances, pillages et petites guéguerres. Chaque clan possède un pouvoir particulier : convoquer les animaux, allumer un feu, repérer des maladies, ou rendre sourd.

Orrec est un Caspro, et dans sa famille, on a le Don de défaire. C’est son histoire qu’il nous raconte, la rencontre de ses parents, l’héritage familial pas facile à porter, son apprentissage pour maitriser son don depuis sa plus tendre enfance, son amitié avec Gry…

Comme toujours avec Ursula Le Guin, on pourrait s’attendre à un très classique roman d’aprentissage, et pourtant ce n’est pas vraiment ça. Dons flirte avec le sujet, bien sûr, mais on est aussi à la limite de la chronique paysanne par moment : on y parle beaucoup d’élevage, de terre, des mariages arrangés et des conflits avec les voisins…

Et pourtant, la magie de sa prose fait effet comme toujours. Au bout d’un chapitre à peine, on est déjà accro, et les deux cents pages passent bien trop vite tant l’histoire est prenante, et les personnages attachants. Le récit se fait à la première personne (Orrec est le narrateur), et cela permet de rendre très bien toute la particularité du personnage (sans vous en dire plus).

Je ne développe pas plus mon avis, mais c’est un très chouette roman, et si je ne me suis pas jetée tout de suite sur la suite, Voix, c’est parce que le troisième ne sort que ce printemps, et je crains d’être en manque en l'attendant… Ceci dit, il y a aussi Lavinia qui sort ces jours-ci, toujours de Ursula. On nous gâte cette année !

CITRIQ

mardi 18 janvier 2011

Contes et légendes inachevés - J.R.R Tolkien


Ca y’est les enfants, nous quittons les rives concrètes du Silmarillion et du Seigneur des Anneaux pour nous embarquer sur le nébuleux océan du reste de l’œuvre de Tolkien, beaucoup plus fragmentaires, puisqu’il s’agit pour la plupart de compilations de fragments de texte et de notes réalisées par son fils.

Nous attaquerons notre voyage par un ouvrage qui ne cache vraiment pas son statut : les contes et légenges inachevés (alias the Book of Unfinished Tales). La vf incite à penser qu’il se compose de trois tomes, mais c’est encore une histoire de découpage saugrenu… Faire trois articles serait plutôt répétitif, on se contentera d’un seul.

Mais tant qu’à parler de la vf, j’aimerais autant attaquer avec le sujet qui fâche : la traduction. Jusque là je lisais en vo, mais un certain manque de place, sans parler du fait que je lis bien plus vite en vf, m’a incitée à reprendre mes bons vieux exemplaires français. Grand mal m’en pris. Le ton est donné dès l’introduction, en note de bas de page :

« A l’exception du Silmarillion, les ouvrages de J.R.R. Tolkien traduits en français ne comportent pas les nombreux appendices donnés dans l’édition anglaise. Lorsque référence est faite à ces Appendices, le lecteur devra donc consulter l’édition anglaise. De même, l’Index figurant dans l’édition anglaise du présent ouvrage a été omis. Nous renvoyons le lecteur à l’Index du Silmarillion dans sa traduction française, ou à l’Index de l’édition anglaise. »

Sympa d’entré de jeu n’est ce pas ? Bon en fait l’absence des appendices renvoie au Seigneur des Anneaux, les Contes et légendes inachevés ont les leurs, c’est déjà ça. Mais on est toujours content de devoir se référer à 1) un autre livre ou 2) la version originale pour certains éléments. Car ce n’est pas juste l’index qui a sauté, mais aussi les cartes (à la place on a les versions illisibles de celle du Seigneur des Anneaux qui ne servent guère qu’au troisième tome).

Et comme si ça ne suffisait pas, le texte contient pas mal de coquilles, des fautes de frappe en tout genre sans parler de confusions dans les noms (inversions entre Huor et Tuor par exemple)… Et puis autant je comprends que la traductrice ait gardé les noms originaux des personnages (comme Saruman ou Frodo), autant j’explique mal qu’elle fasse sans cesse référence à un ouvrage nommé la Fraternité de l’Anneau. Vous le connaissiez celui-là ?

Si mes étagères ne débordaient pas sous les bouquins, j’aurais investi directement dans la VO ! On verra pour ma prochaine relecture dans dix ans, en attendant, parlons plutôt du contenu.


Les Contes et légendes inachevés sont… comment présenter ça... Ce sont des textes incomplets de Tolkien, sur des sujets divers et variés, rassemblés et annotés par son fils pour en faire des histoires à peu près lisibles.

Celles du Premier âge sont des pures prolongations du Silmarillion, tandis que celles du troisième viennent, bien évidemment, éclaircir certains points du Seigneur des Anneaux. Le deuxième âge, lui, s’intéresse surtout à Numenor, ainsi qu’à Galadriel.

Ce n’est pas forcément un ouvrage que je recommanderais à tous, parce qu’il n’est pas facile à aborder. Certains textes sont plus des fragments intercalés de longs monologues de Christopher Tolkien, pas forcément aboutis, et d’autres s’ils pourraient se lire d’une seule traite sont interrompus par une quinzaine de notes. Sans parler de ce fantastique passage où on nous invite clairement à relire le Silmarillion pour avoir le passage entre deux fragments de note.

Mais pour quelqu’un qui veut continuer à découvrir l’univers de Tolkien, cela donne l’opportunité de plonger un peu plus en Terre du Milieu, et d’en découvrir des aspects peu abordés jusque-là (notamment sur Numenor ou l’histoire de Galadriel). Accessoirement, c’est l’occasion de prendre une fois de plus conscience de l’immensité de l’univers créé par Tolkien. On appréciera particulièrement à ce sujet cette note dans l’appendice sur les Istari :

« Dans une lettre écrite en 1956, mon père dit : ‟Dans le Seigneur des Anneaux, il n’est presque jamais fait référence à quelque chose qui n’ait pas son existence propre (en tant que réalité d’ordre secondaire, ou sous-jacente à la création)₺ ; et dans une note appendue à cette remarque, il ajoute : ‟les chats de la Reine Beruthiel et les noms des deux autres mages (avec Saruman, Gandalf et Radagast, ils étaient cinq) sont les seules exceptions qui me viennent en mémoire₺ »

La note continue en racontant justement l’histoire –certes partielle- des chats de la Reine Beruthiel. Et l’essai lui-même contient le nom des deux autres mages, à défaut d’éclairer leur destin. Autant dire qu’il n’y a pas un élément dans Tolkien qui n’a pas son existence propre, au final !


Comme j’ai eu la bonne idée de prendre des notes cette fois-ci, rentrons maintenant un peu dans le détail de ces histoires, pour ceux qui les ont déjà lu bien sûr :

De Tuor et de sa venue à Gondolin : L’histoire de Tuor est une des plus abrégées de tout le Silmarillion, du coup tout prolongement est bienvenue. Ceci dit c’est un peu frustrant qu’on s’arrête quand l’histoire commence vraiment, après l’impressionnante rencontre avec Ulmo et l’incroyable description des sept portes.

Narn I Him Hurin, la geste des enfants de Hurin : ça doit être l’histoire favorite de Tolkien, j’a jeté un œil à mes prochaines lectures et ce sont encore des versions de cette histoire. C’est agréable d’avoir plus de détails sur certains passages, et sur le personnage de Morwen, par contre le coté tronqué avec les renvois au Silmarillion est frustrant (je ne me balade pas avec en permanence personnellement…).

Une description de l’Ile de Numenor : c’est un texte intéressant à lire pour faire un peu connaissance avec cette île marquante dont on sait peu de choses, ceci dit le fait que la carte qui accompagne le texte ait disparu en vf rend la lecture un peu délicate…

Aldarion et Erendis : fragmentaire, mais passionnant ce petit conte. Tolkien a écrit de magnifiques histoires d’amour (Beren et Luthien, et tout ce qui suit), mais là c’est une histoire d’amour qui tourne mal, avec la dure vie d’une femme de marin. C’est vraiment chouette, d’autant plus qu’on en apprend plus sur Numenor.

La Lignée d’Elros, les rois de Numenor : Ca m’arrive souvent de me retrouver à parcourir les lignées royales sur Wikipedia, alors j’adore forcément les équivalents en Terre du Milieu. C’était déjà passionnant dans les appendices du Seigneur des Anneaux, là c’est même un délice, tous ces personnages qu’il a imaginé et cette histoire de la chute de Numénor juste par la chronologie…

L’histoire de Galadriel et de Celeborn, et d’Amroth, roi de Lorien : C’est un chapitre assez confus, qui montre toute la complexité de la construction de l’univers de Tolkien, avec de multiples variations et versions contradictoires d’une même histoire, des récits différents qui peuvent ou non avoir un rapport (selon si Amroth est ou non le fils de Galadriel). J’aime beaucoup les premières versions du personnage de Galadriel, très fort et révolté. Je trouve que ça colle mieux à son personnage que les dernières considérés par Tolkien.

Le désastre des champs d’Iris : c’est un texte intéressant parce qu’il offre une perspective plus nuancée sur le personnage d’Isildur (qui n'est quand même pas une superbe figure dans le Seigneur des Anneaux), et accessoirement un bel aperçu de ce qu’étaient les hommes de l’Ouest au début du 3e âge (et c’est impressionnant !). Par contre le texte est un peu trop pollué par les notes.

Cirion et Eorl et l’amitié du pays Gondor et du pays Rohan : Très très intéressant ce texte, sur la figure de Cirion, et les liens entre Rohan et Gondor. Et la tombe d’Elendil, c’est un passage qui m’a toujours marqué. Par contre géographiquement parlant je ne m’y retrouve pas dans ce texte.

La Quête de l’Anneau : Un petit texte qui vient compléter le Seigneur des Anneaux et en éclaircir quelques points. J’ai bien aimé le point de vue de Gandalf, ça change de la narration habituelle et c’est marrant de voir que Tolkien a testé toutes sortes de points de vue…

Les batailles du Gué de l’Isen : Là on est pratiquement dans le director’s cut, avec la description d’un passage qui n’est qu’évoqué dans le Seigneur des Anneaux, avec la mort de Theodred (qui est un homme et pas un gamin comme dans le film). Un petit plus sympa.

Les Druedain / Les Istari / Les Palantiri : Pour finir, on conclut sur des textes un peu encyclopédiques. J’ai adoré celui sur les Druedain qui permet de découvrir une culture d’un peuple qu’on ne fait guère qu’apercevoir dans le tome 3, et celui sur les Istari qui permet d’apprendre plein de choses sur l’origine de Gandalf. Celui sur les palantiri reste un peu obscur par contre…

Voilà, c’est fini pour ceux-là, la prochaine fois je m’attaque au Livre des Contes perdus ! C’est la grande ascension qui commence, la dernière fois que j’ai voulu lire tout Tolkien, c’est sur cet ouvrage là que j’ai buté !


CITRIQ

vendredi 14 janvier 2011

Les Chroniques de Narnia - C.S. Lewis


1. Le lion, la sorcière blanche et l’armoire magique
2. Le Prince Caspian
3. L’odyssée du Passeur d’Aurore
4. Le fauteuil d’argent
5. Le cheval et son écuyer
6. Le neveu du magicien
7. La dernière bataille
(ordre de parution en VO, pour la VF c'est 6-1-5-2-3-4-7)

Comme cela m’arrive souvent, une fois expédié le dernier film Narnia, j’ai eu envie de me replonger dans le livre. Et tant qu’à faire, parce que c’était les vacances, le cycle complet y est passé, après tout ce ne sont pas non plus des énormes pavés. Et puis j’avais envie d’y aller de ma chronique sur le sujet, parce que j’entends tellement dire que ces livres sont nuls que je ne peux m’empêcher de les défendre (esprit de contradiction, quand tu nous tiens…).

Bon tout le monde connait le sujet j’imagine. Les Chroniques de Narnia (ou le Monde de Narnia selon les versions) est une série de sept romans jeunesse écrits par C.S. Lewis entre 1950 et 1956. Oui, c’est vieux, c’est même contemporain au Seigneur des Anneaux. D’ailleurs Tolkien et Lewis ont longuement discuté sur la question des mondes imaginaires, il me semble.


Le premier tome paru est Le Lion, la sorcière blanche et l’armoire magique, il ne faut pas se fier à la vf qui privilégie la chronologie de l’histoire à la chronologie de parution. D’ailleurs pour ma relecture, j’ai adopté l’ordre original, que j’ai trouvé bien plus agréable et logique, bien qu’on fasse quelques allers et retours dans le temps du coup.

Le Lion, la sorcière blanche et l’armoire magique est sans doute l’histoire la plus connue, celle de quatre enfants, Peter, Susan, Edmund et Lucy, envoyés à la campagne pendant la Seconde Guerre Mondiale, et qui découvrent au fond d’une armoire un passage vers un monde magique : Narnia.

Habité par toutes sortes de créatures magiques (faunes, centaures, dryades, etc.) et des animaux parlants, cet univers est sous le coup d’un terrifiant hiver qui dure depuis de cent ans, depuis l’arrivée de la Sorcière Blanche. Mais l’arrivée des enfants pourrait bien marquer la fin de son règne, et le retour d’Aslan…

C’est une histoire très classique, mais pourtant elle m’a marqué à première lecture, et je l’apprécie toujours aujourd’hui, parce qu’elle dégage une incroyable impression de merveilleux. C’est difficile à expliquer, mais Narnia a vraiment quelque chose de magique, tout simplement. C’est sans doute le côté très enfantin, drôle et léger des simagrées des époux Castor, ou de la visite du Père Noël par-dessus des péripéties très conte de fée.

Son livre connaissant un grand succès, C.S. Lewis en écrivit bien sûr la suite, Le Prince Caspian, qui ramène nos quatre héros à Narnia quelques millénaires plus tard pour aider l’héritier au trône à récupérer son trône. Tous sont ravis de venir, et les lecteurs également, et l’histoire est tout aussi sympathique !

Leurs aventures se poursuivent dans L’Odyssée du Passeur d’Aurore, qui ne plus en scène que Lucy et Edmund, mais accompagnés de leur abominable cousin Eustache (je l’adore celui-là) sur la mer. Puis dans Le Fauteuil d’argent (qui commence déjà à s’assombrir un peu), on ne retrouve plus qu’Eustache et sa camarade de classe Jill (quand les enfants grandissent, ils ne peuvent plus revenir à Narnia). Cette fois-ci ils doivent encore sauver l’héritier au trône, en l’occurrence le fils de Caspian.

Lewis ne met pas toujours en scène des petits anglais, car à l’exception de quelques cameos, le tome suivant, Le Cheval et son écuyer ne concernent que les habitants de ce monde magique. Ceci dit l’histoire y perd un peu de sa magie, on se retrouve au final juste avec un conte très classique.

Les deux derniers tomes bouclent la boucle d’une certaine façon, puisque Le Neveu du Magicien raconte les origines de Narnia, tandis que La Dernière bataille en raconte la fin. Le septième est de loin le plus sombre de tous, et la fin peut laisser sceptique (moi-même, j’ai du mal), mais il y a un certain souffle épique dans sa première partie qu’on n’avait jamais rencontré jusque-là dans le cycle et qui n’est pas désagréable.

J’ai un peu de mal à faire une critique de Narnia, parce que je l’ai personnellement lu comme un classique, et un classique ça ne se discute pas forcément. Les Chroniques de Narnia est une œuvre qui a marqué quantité d’auteurs (anglophones s’entend), et pas mal de références et de textes prennent tout leur sens quand on a lu cette série.

C’est une lecture agréable, au moins sur les premiers tomes. L’univers est chouette, les personnages attachants, les péripéties souvent amusantes. C’est très enfantin, certes, mais c’est un roman jeunesse après tout (même si les films l’ont parfois déformé en quelque chose de plus ado).

La narration est plutôt plaisante avec les petites incursions du narrateur ici et là, qui n’hésite pas à s’adresser au lecteur, et il faut saluer aussi le travail d’illustration de Pauline Baynes (omniprésent dans l’édition folio junior que je possède), qui donne une certaine saveur à l’histoire.


Narnia a vieilli, ceci dit. Autant certains classiques de jeunesse restent relativement intemporels (les premiers Roald Dahl n’ont guère que dix ans de plus et ils ne font pas leur âge), autant celui-ci ne se conserve pas aussi bien. Parce qu’il est très moraliste et parce que les personnages sont quand même assez stéréotypés (Susan a beau avoir un arc, les filles ne doivent pas se battre, et ne parlons même pas de son destin dans le dernier tome).

Et puis si toute la parabole chrétienne reste assez légère sur les trois premiers tomes (L’armoire magique, Caspian et le Passeur d’Aurore), autant après elle peut devenir un peu trop prégnante, jusqu’au dernier tome où la fin me laisse toujours aussi sceptique, même à deuxième lecture.

Ce n’est pas non plus de la pure propagande religieuse comme on le dit souvent. Il faut à mon avis avoir déjà les clés de compréhension pour repérer toutes les références, et chaque tome ne se termine pas sur une invitation à visiter l’église la plus proche (quoique sur le Passeur d’Aurore… euh bref). Mais c’est vrai que surtout sur les derniers tomes ça peut déranger.

Mais c’est loin d’être le seul vieux roman jeunesse qu’on fait encore lire aux enfants, et qu’on relit adulte avec une petite sensation de malaise à cause de son rapport à la religion ou sa morale qui ne date pas d'hier (si si la dernière fois que j’ai remis le nez dans la Comtesse de Ségur, j’ai pas aimé tant que ça la cruauté de l’histoire).

Je ne pense pas que lire tout Narnia soit indispensable (dans les derniers on appréciera surtout de connaitre l’origine du réverbère, à part ça…), mais les trois premiers tomes (dans l’ordre de parution originel) valent la peine qu’on les lise, si on apprécie la littérature jeunesse (et la pure jeunesse, pas celle qui parle autant aux petits qu’aux grands). C’est merveilleux, on voit du pays, et au moins vous ne tomberez pas des nues quand on vous parlera de Peter le Magnifique ou de la clairière au réverbère…


Et si vous avez le courage d’aller jusqu’au tome 7 et que la fin vous traumatise, je vous recommande de l’accompagner de la lecture de la nouvelle de Neil Gaiman Le Problème de Susan (dans le recueil Des choses fragiles). Après quoi vous ne regarderez plus jamais Narnia de la même façon qu’il a complètement bouleversé ma vision de Blanche-Neige avec une autre de ses nouvelles. Non ne me remerciez pas, c’est gratuit !

CITRIQ

lundi 10 janvier 2011

Le Lézard lubrique de Melancholy Cove – Christopher Moore


Ceux qui ne fréquentent pas le Cercle d’Atuan l’ignorent, mais le choix de la lecture commune chaque mois est toujours une grande aventure humaine avec tentatives de corruptions, des tractations en sous-main et j’en passe des meilleures. Le fait qu’un ouvrage n’ait pas été choisi un mois n’est en aucun cas signe qu’il ne le sera jamais, et il ne faut jamais hésiter à s’acharner pour le faire passer.

Dans le cas du présent ouvrage, il a été proposé au moins sept fois (sans parler d’autres romans de l’auteur), mais il a fini par passer, et nous voilà donc en plein mois de décembre à lire cet étrange Lézard lubrique de Melancholy Cove. Classé en polar, où va le monde, je vous le demande ?

J’aimerais bien vous proposer un petit résumé, mais pour le coup ça vous gâcherait la lecture, je préfère donc vous propose un extrait du prologue qui ferait parfaitement l’affaire :

« A Melancholy Cove, où rien ne se passe (enfin, où rien ne s’est passé depuis bien longtemps), septembre constitue un évènement, une espèce de célébration passive. Parce que les gens de ce lieu aiment fêter les choses dans le calme. C’est pour fuir les grandes agglomérations où justement il se passe trop de choses qu’ils sont venus habiter la ville qui célèbre la monotonie et la routine dès le retour du mois de de septembre dont on espère qu’il ressemblera comme deux gouttes d’eaux à celui de l’an passé. Mais cette année va constituer l’exception. »

Et encore, je n’ai même pas mis le passage avec la fuite de réacteur, mais vous vous en doutez, la vie de cette ville paisible est sur le point d’être bouleversée, et de préférence dans un enchainement assez improbable d’évènements, racontés avec une plume bien acérée, drôle mais très virulente.

C’est un livre très plaisant à lire. Le portrait de la petite ville américaine est délicieux, avec tous ses habitants déjantés : la tenancière du saloon qui tient plus du cyborg que de la femme au pharmacien aux mœurs quelques peu étranges… Molly Michon, doucement folle et ancienne actrice de série Z, ferait presque normal au milieu de tous ces gens.

Là-dessus Christopher Moore enchaine les péripéties un peu folles, en sautant d’un personnage à l’autre et en adaptant son écriture à chaque protagoniste. Ne cherchez pas trop à comprendre, mais laissez-vous porter, c’est une balade très agréable et rafraîchissante, avec des passages bien drôles.

J’aurais du mal à vous en dire plus, ce n’est pas vraiment un roman qui prête à la palabre une fois terminé (ni pendant d’ailleurs, il est plutôt du genre à se lire d’une traite). Mais c’est bien sympa à lire, dans le genre roman noir avec une pointe de fantastique et une grosse louche de n’importe quoi. Pas dit que j’en lise pas d’autres du même auteur, à l’occasion.

Avis des autres atuaniens : Endea, Shaya, Tigger Lilly

CITRIQ

mercredi 5 janvier 2011

The Silmarillion - J.R.R. Tolkien


Quand je me suis intéressée au Seigneur des Anneaux au collège, c’était uniquement parce qu’on m'en avait parlé comme d’un pavé de 1000 pages (c’était l’époque où mon objectif était de lire des livres les plus gros possibles). Le cherchant à la bibliothèque, je ne le trouvais point au rayon jeunesse, par contre j’y trouvais le Silmarillion et les Contes et légendes inachevés.

Aujourd’hui encore, la raison de ce classement reste un mystère, mais toujours est-il qu’avant de me mettre à Tolkien, je butais d’abord sur les Contes et légendes inachevés (j’ai dû en lire une page), puis sur le Silmarillion (je ne suis pas sûr d’avoir fini la première histoire). Après quoi j’ai consulté le catalogue, trouvé où était rangé le Seigneur des Anneaux coté adultes, et… vous connaissez la suite non ?

J’ai fini par revenir au Silmarillion ceci dit, après ce faux départ, et je l’ai adoré. Du coup le relire à nouveau pour le Middle Earth Challenge a été un vrai plaisir.

Pour ceux qui n’en auraient jamais entendu parler, le Silmarillion c’est l’avant Seigneur des Anneaux, mais pas le « juste avant » façon le Hobbit, non. C’est le « il y a bien longtemps », puisque l’ouvrage raconte la création de la Terre (Arda), tout le Premier Age avec les guerres contre Morgoth, avant d’effleurer l’histoire de Numenor et des Anneaux de Pouvoir.

Pour continuer sur ma lancée, je l’ai lu en VO, et ce n’est pas si dur que ça. Certes le style est extrêmement ampoulé, et les discours des Valar avec les thee et autres pronoms antiques m’ont parfois donné envie de m’arracher les cheveux, mais une fois rentré dedans, on savoure les pages une par une.


Le premier texte, Ainulindalë, donne un peu l’impression de lire la Bible. Ceci dit, ça n’a rien de surprenant vu que Tolkien traite ici de la Genèse de son univers. Eru, figure divine locale créé l’univers par la musique, image qui m’avait marqué à la première lecture et que je trouve aujourd’hui toujours aussi belle. On y fait connaissance avec les Valar, et le Vala rebelle, Lucifer local en la personne de Melkor/Morgoth.

C’est assez marrant, autant le reste de l’univers de Tolkien puise dans toute la mythologie scandinave, autant ce premier texte est beaucoup plus biblique d’inspiration. Il s’accompagne d’un second texte, Valaquenta, qui décrit les différents Valar et leurs attributs.

C’est le troisième texte qui fait toute la saveur du livre, le fameux Quenta Silmarillion, véritable condensé de mythologie absolument fascinant pour qui aime ça. C’est l’histoire d’un monde qui s’éveille, et il évoque à merveille ces histoires des temps passés, pleines de grandeur et de décadence, de destins avec un D majuscules (le terme anglais doom est tout à fait approprié).

Le Quenta Silmarillion, c’est toute l’histoire de la lutte entre les Valar et Melkor pendant le premier âge, d’abord plutôt directe, puis par des intermédiaires elfes et humains. C’est l’histoire de l’éveil des elfes et de leur venue à Valinor. C’est l’histoire de la création des Silmarils, de leur vol par Morgoth, et de toutes les conséquences que cela engendre à travers les âges et les différentes générations.

C’est un texte complexe à lire, qui nécessite de garder en permanence sous le coude les cartes (pour se repérer, celles de l’édition VO sont très pratiques) et l’index avec les arbres généalogiques, pour ne pas se mélanger les pinceaux entre Finrod, Finarfin, Fingolfin et autres noms similaires.

Mais qu’est-ce que c’est passionnant ! Je sais que Tolkien a beaucoup puisé dans les textes anciens pour écrire son Silmarillion (certains motifs sont terriblement familiers), mais la synthèse qu’il en fait est fascinante. Il a vraiment su en tirer une mythologie captivante, avec une histoire qui s’étale sur des millénaires.

Tous les chapitres ne sont pas égaux. J’avoue avoir été tentée de passer le chapitre des descriptions du Beleriand notamment. Et on sent bien que sur certains points l’auteur a considérablement condensé son propos, notamment la conclusion avec Tuor et Eärendil qui expédie toute l’histoire à une vitesse folle.

Mais il y a d’incroyables morceaux de bravoure au milieu, l’histoire de Beren et Luthien en tête (la plus belle histoire d’amour de Tolkien), suivie par celle des enfants de Hurin (une tragédie sur toute sa longueur, ce qui n’empêche pas de la dévorer jusqu’à la dernière ligne).

Et puis, le grand intérêt du Silmarillion, c’est qu’il permet de mettre des histoires sur tous les noms évoqués dans le Seigneur des Anneaux : le Lai de Luthien que chante Aragorn, la chanson que compose Bilbo sur Eärendil, et autres figures héroïques et lieux anciens évoqués dans la trilogie.

L’avant dernier texte, Akallabêth, qui raconte l’histoire de Numenor, fournit aussi pas mal d’éclaircissements historiques forts intéressants sur l’histoire des lignes des rois de Terre du Milieu. Quant au dernier, Of the Rings of Power, il se penche sur le 3e âge et la Guerre de l’Anneau. Plus anedoctique, il se contente d'apporter quelques éclaircissements à des évènements déjà connus.

Les annexes, comme toujours, sont passionnantes, avec des arbres généalogiques très utiles, ainsi qu’un index des noms et un lexique de sindarin/quenya des plus utiles. Avec quoi vous croyiez que j’ai créé mon pseudonyme « Calenwen », sinon avec le Silmarillion ?

Vous l’aurez compris, le Silmarillion est pour moi un incontournable pour qui s’intéresse à l’œuvre de Tolkien. Les premières pages sont un peu dures, mais c’est le complément indispensable au Seigneur des Anneaux qui donne toute sa dimension à l’univers créé à Tolkien, à tel point que quand on relit le Seigneur des Anneaux après le Simarillion, on redécouvre complètement l’ouvrage.


CITRIQ

lundi 3 janvier 2011

Doctor Who - A Christmas Carol


J’aimerais dire que je n’ai pas fait exprès d’attaquer 2011 en parlant encore Doctor Who (et son onzième Docteur, rien n’est anodin), mais en fait non. Autant donner le ton pour l’année !

Au programme aujourd’hui, l’épisode spécial de Noël, A Christmas Carol, avec un scénario de Steven Moffat (qui a signé des chefs d’œuvre comme Blink ou The Girl in the Fireplace et qui accessoirement s’occupe du premier Tintin). Comme son titre l’indique, il reprend le célèbre Chant de Noël de Dickens pour le réinterpréter à la sauce Doctor Who, c'est-à-dire qu’il le démonte complètement avec fidélité (si si c’est possible).

Certains des derniers épisodes de Noël m’avaient laissée sceptique, ce n’est pas du tout le cas de celui-là qui m’a captivée de la première à la dernière minute, me laissant avec une seule envie : que la saison 6 arrive ! C’est drôle, c’est émouvant, les personnages sont plutôt attachants (et les acteurs vraiment bons), et l’univers où ça se déroule est décalé à souhait (un de ces délicieux environnements rétro futuristes).

Le Docteur, qui est ici en solo (Amy et Rory ne jouent qu’un rôle mineur), s’en donne à cœur joie avec les manipulations et les voyages dans le temps en reprenant à sa sauce le texte de Dickens. C’est un peu limite sur le final question paradoxes temporels, mais on se contentera de classer ça dans la catégorie des « wibbly-wobbly... timey-wimey... stuff » et de ne pas trop y réfléchir, l'épisode étant juste un formidable cadeau de Noël !

 Avec des chapeaux ridicules de circonstance...



... Des gens congelés...


... Des poissons qui nagent dans l’air...


...Une esthétique bien steampunk...


... Et accessoirement un trailer de saison 6 qui fait baver !


« Halfway out of the dark… »