jeudi 6 août 2009

Harry Potter Reboot (6/8) : Souvenirs, potions et oh my…


Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé
(spoilers mais pour une fois je ne dis pas qui meurt à la fin)

Waouh, mes problèmes d’informatique s’améliorent, j’en suis à rédiger mes articles sur papier pour éviter les pertes lors des plantages. L’électronique s’envole, les écrits restent. Amis lecteurs, si vous vous sentez d’une âme généreuse pour mon anniversaire…

Mais ce n’est pas -trop- grave (même si quand même…), parce que ça me permet de lire le 6ème Harry Potter tranquille, et ça, c’est que du bonheur ! Voilà donc mes 6 pages écrites à la main sur mon petit cahier d’écriture vert.

C’est un tome que je lis avec une aisance et une facilité incroyable, au point d’en planifier ma lecture pour éviter qu’elle ne perturbe mes journées. Hier soir, je me suis consciencieusement arrêtée à la fin du chapitre « Les Horcruxes » afin d’arriver à une sorte de résolution sans pour autant être « happée » par le final et ne pas en dormir de la nuit avant de l’avoir lu.

Je trouve qu’il retrouve une certaine légèreté propre aux premiers tomes, sans pour autant négliger l’aspect dur et adulte de la situation. Sur un univers angoissant, le récit reste souple, et c’est fort plaisant après l’interminable Ordre du Phénix.

Je ne sais pas exactement ce qui fait qu’il fonctionne si bien (du moins pour moi). Déjà il commence sur de bonnes bases. Certes deux chapitres sans voir Harry, c’est long, mais ça pose pas mal d’éléments d’intrigues pour la suite : les actions de Voldemort et le changement de ministre ; la mystérieuse tâche de Drago ; la promesse de Rogue.

Ces fils vont hanter une bonne partie de l’ouvrage en arrière plan, sans être pour autant les éléments majeurs. Parce qu’il y a aussi l’histoire du Prince de Sang-Mêlé (c’est le titre du bouquin quand même !), et surtout parce qu’il y a les « leçons » de Dumbledore.

Albus (Perceval Wulfric Brian) Dumbledore. Sans doute la première (et la meilleure) raison pour lequel ce tome est incroyable. Bon certes, du coup, toute personne qui ne l’aime pas se voit fâchée avec cette histoire, mais pour les amateurs, le Prince de Sang-Mêlé, c’est l’apothéose de Dumbledore. On mange du APWBD un chapitre sur deux, on en voit tous les aspects, et on boit ses paroles comme du petit lait.

Le début chez les Dursleys est excellentissime. Et la suite ne dément pas en qualité : drôle ou sérieux, fou ou sage, parfois touchant, parfois énervant. Certes, le tome 7 nous raconte sa vie, mais le tome 6, lui parle du personnage avec brio. J’avoue que sa phrase « mais l’harmonica n’était rien d’autre qu’un harmonica » m’a hanté pendant longtemps comme la parfaite réplique Dumbledorienne aux cotés du « C’est ce que tu viens de faire mais tu peux recommencer », de la paire de chaussettes du Miroir du Risèd et du « Ce sont nos choix qui déterminent ce que nous sommes ».

Petite parenthèse fanfictionnaire, j’ai jadis travaillé sur un OS sur le pire souvenir de Dumbledore, à la suite de celui sur Salazar. Je ne l’ai jamais fini (voir pas commencé du tout en fait), et le tome 7 l’a rendu un peu caduc, mais c’est marrant de voir qu’avec le peu d’éléments du 6, j’avais imaginé des trucs pas totalement idiots. On y croisait notamment une mère qui élève seul ses enfants, une petite sœur au destin tragique et la présence de Grindelwald (mais dans un tout autre rôle). C’est toujours marrant de voir comment on peut toucher juste avec un peu d’intuition et trois phrases dans une cave… et y'en a des bien pires que moi dans le monde des fanfics.

Bref si les Reliques de la Mort comblent (de mémoire, je l’ai lu qu’une fois celui-là) des trous, le Prince de Sang-Mêlé met tout de même en scène la seule personne à avoir suivi les débuts et l’ascension de Voldemort, tout en cherchant en même temps à le contrer. Si on creuse un peu la chronologie, c’est quasiment 50 ans de recherches qu’il relate dans ses leçons.

L’histoire de Voldemort, en elle-même, est intéressante, mais ce qui la rend fascinante, c’est la façon dont Dumbledore la raconte : le récit se construit par fragments, par déductions, avec des allers-retours incessants entre passé et présent. Ca relève parfois de l’archéologie, parfois de l’enquête policière, et on attend avec impatience chaque épisode.

A chaque relecture du 6 (et il m’est arrivé de ne relire que les chapitres concernant Voldemort), je suis à chaque fois happée dans ce feuilleton à cliffhanger, ce puzzle humain. C’est étonnant, parce que si on regarde, Voldemort n’est pas un méchant hyper intéressant. Il est quand même complètement dénué de toute ambiguïté ou de nuance de gris. Il n’y a guère que l’histoire des trophées qui m’a fait haussé les sourcils de perplexité à l’époque. Pour le reste, il est juste fondamentalement mauvais jusqu’à la moelle. Mais peu d’ouvrages s’offrent une analyse comportementale aussi détaillée du big bad guy, tout de même.

L’histoire des horcruxes, en elle-même, est très bien trouvée et pas bête du tout. J’étais contente d’y avoir pensé moi-même avant la sortie du livre, mais il faut dire aussi qu’entre Planescape Torment et Baldur’s gate, le principe d’immortalité par l’objet ne m’était pas inconnu. Par contre le nombre ! Et la symbolique des objets surtout ! Du coup ça ouvre la voie à une intéressante chasse au trésor, ce qui plait forcément quand on aime l’archéologie de comptoir.

Ironie du sort, le lecteur attentif remarquera d’ailleurs (et même sans avoir lu le 7 pour les pires geeks HP) que Harry a croisé le chemin ou eut en main tous les horcruxes ou presque bien avant les Reliques de la Mort. Une bonne chose que le dernier tome ne tourne pas que autour de cela, sans quoi on aurait baillé d’ennui tout du long !

Pour le reste que dire d’autre ? Il y a l’arrivée de Slughorn, je vous renvoie à mon article sur l’Ordre du Phénix sous peine de me répéter, rayon nouveaux personnages. C’est sympa toutefois de noter le twist du professeur de potions, un de ces moments drôles au début de l’ouvrage où JK Rowling fait un pied de nez à ses lecteurs en rompant avec la tradition du nouveau prof de Défense.

(d’ailleurs en parlant de tradition, vous noterez qu’à partir du tome 5, l’éternel résumé qui donne le contexte et explique « Harry est un sorcier qui va à Poudlard et qui est célèbre parce qu’il a survécu à un sortilège de mort à l’âge de 1 an » disparaît quasi complètement, ça fait du bien en fait –parce que du coup les gens ne se sentent pas obligés d’en faire un dans leurs fics, ce qui était toujours profondément lourd)

Après, il y a des passages qui font rire, d’autres qui font pleurer –ou en tout cas qui prennent aux tripes, surtout les derniers chapitres. Il y a des histoires d’amour, oui, mais c’est loin de faire de livre à la façon dont elles font l’adaptation en film. Le Harry/Ginny est réduit (et la conclusion laisse sceptique, mais j’attend de relire le 7 pour me prononcer).

Et puis il y a l’énigme du Prince de Sang-Mêlé, qui semble presque peser trop lourd dans l’ouvrage tant Hermione revient dessus, alors que ça pourrait être anecdotique. Sauf que… Du coup à la fin, ça claque (même quand on le sait déjà), surtout couplée à la trahison de Rogue

En toute honnêteté je n’y ai jamais cru d’ailleurs, et je ne suis pas la seule à en juger par les réactions sur les forums à l’époque (et les avatars « I believe in Severus Snape » sur les LJ, tout un programme). C’est sans doute stupide mais pour moi Dumbledore ne pouvait pas se tromper de toute façon. Ce qui manquait au lecteur, c’était surtout la raison, l’explication, le mobile. C’est pour le 7 ça.

Harry, de son coté, est le seul fermement convaincu que Rogue est un connard de première (bon certes sur certains points…). C’est assez ironique parce que ça le place en porte à faux vis-à-vis du lecteur, alors que d’ordinaire Harry est le lecteur (du fait de son statut de narrateur, et accessoirement parce qu’il découvre en permanence le monde magique). Pour une fois, on se détache un peu de lui.

Ceci dit, pour le reste, notre binoclard a un comportement plus qu’honorable. Fini la crise d’adolescence, Monsieur a grandi, et pour le coup, c’est un homme, un adulte, que dis-je, il dit et pense même parfois des choses intelligentes ! On sent le héros qui se développe (un peu au sens tragédie grecque du terme menfin), notamment dans ses résolutions, lorsqu’il discute de la mort de Sirius avec Dumbledore, ou à la fin du chapitre des Horcruxes (décidément celui-là, on y revient tout le temps).

Y’a pas à dire, on sent que la fin est proche…
(A suivre si mon PC le veut bien)

5 commentaires:

Tortoise a dit…

Aha, les détails glissés depuis le début sur les Horcruxes... Je me suis encore étouffée quand ce crétin (pardon) touche le diadième de Serdaigle quand il passe en coup de vent planquer son livre du Prince. JKR est vraiment très forte pour ce genre de détails, c'est fou!
Et c'est une des choses qui rendent les relectures si passionnantes.

Je me souviens bien de toute l'effervescence autour de ce tome à sa sortie, la bataille aux spoilers, ma première lecture en V.O. et tous ses émois, cette nouvelle donne pour Rogue à laquelle je n'arrivais pas à adhérer (je me rappelle du TIDITIS, Trust in Dumbledore is Trust in Snape si je me plante pas) mais qui me foutait un peu le doute quand même...

C'est effectivement l'un des tomes les plus forts, avec la fin qui approche, les derniers éléments qui se mettent en place, et l'effervescence qui précède la vraie guerre ouverte...

En fait je distingue deux grandes "périodes" dans la série: les 4 premiers où on est encore (plus ou moins) dans l'insouciance et la naïveté de l'enfance (jusqu'à 14 ans, c'est normal) et les 3 derniers qui marquent un tournant vers une ambiance plus sombre, avec la guerre qui plane vraiment au-dessus des têtes, et une certaine maturité qui commence par la crise d'ado.
Le ton est quand même beaucoup plus sérieux et sombre que les 4 premiers, à mon sens.

grishka a dit…

Ca donne envie de les relire ! Mais j'hésite un peu : les deux premiers (films ou livres) sont de loin ceux que j'aime le moins, du coup j'ai peur de pas pouvoir rentrer dedans aussi bien que je le voudrais... on verra.
Pour ton PC le secret c'est de lui parler gentiment et de le taper le reste du temps ^^ ou de le faire ré-installer par quelqu'un, au pif, sur lyon ^^

Endea a dit…

Ce n'est pas mon Tome préféré à cause de quelques longueurs dues au comportement agaçant de Ron et Hermione mais il se lit très bien et la fin .. OMG quoi ! Je n'en dirai pas plus dans la mesure où tu n'as pas spoilé, ce que j'ai fait pour ma part, xD, mais c'est très émouvant.
Je suis tout à fait d'accord avec ton analyse finale du murissement de Harry qui nous est du coup nettement plus sympathique maintenant qu'il ne passe pas son temps à se comporter comme un gamin.

Vert a dit…

Il s'en sort bien le Harry quand même, une crise d'ado d'à peine un an, tout le monde n'a pas sa chance ^^

betespatiotemporelle a dit…

Alors j'ai parlé des méchants de fiction avec un ami, on a cherché à savoir quel était le profil du méchant le plus charismatique.
Pour lui, c'était l'individu qui fait le mal, qui sait très bien qu'il fait le mal, mais ne le dit pas au grand jour, cherche à se faire passer pour une personne bien afin de rallier du soutien, le tout avec une intelligence diabolique. Son modèle le plus proche : Big Brother.
J'avais bien mes idées sur le sujet, mais j'étais bien obligé d'avouer qu'il avait raison... Il était plus dans le vrai que moi :-) .

Pour le moment, mon méchant préféré reste celui du jeu-vidéo Tales of Symphonia. C'est un excellent jeu de rôle, je te le conseille sans réserve.