mardi 28 octobre 2008

Entre les murs – Laurent Cantet



Vie parisienne oblige pour quelques jours, je profite des cinémas de là-haut, ainsi que de leurs tarifs astronomiques (mon ciné favori a encore pris 10 cts aux séances du matin, à 6 euros la place c’est ce que je paye en tarif étudiant à Grenoble dans les petites salles… plus besoin de se demander si la carte UGC est rentable à ce prix là…).

Bref me voilà donc, toujours de bon matin, à m’installer dans une salle pour voir la fameuse palme d’or de cette année, Entre les murs. Etrange film qui s’attarde sur une classe de français de quatrième, prof et élèves, tout au long d’une année, pratiquement en huis clos. On ne quitte jamais le collège, et rarement la salle de classe, sauf pour quelques réunions et récréations.

Difficile de développer plus, parce que l’histoire en elle-même s’en tient à ça. Il n’y pas guère plus qu’un fil directeur, le reste ressemble presque à un documentaire, une caméra cachée, des improvisations, des scènes qui s’enchaînent les unes après les autres, pas forcément liées. C’est le point fort de ce film, mais aussi ce qui peut déstabiliser, cette absence totale de scénario d’ensemble.

On est loin, très loin de tous ces films qui vous racontent comment un prof se retrouve en collègue de zone et qui arrive à maîtriser sa classe et à lui apprendre le respect et toussa au travers de ses cours (je pense notamment à Le plus beau métier du monde dont j’ai revu des bouts à la télé récemment, mais ce n’est pas le seul), si bien que tout le monde est peiné de partir en vacances et même qu’on verse une petite larme en chantant « Adieu monsieur le professeur ».

Rien de tout cela dans ce film, mais plutôt un coté très brut. Il n’y a pas vraiment de morale à la fin, ni même de parti-pris franc (sinon celui que peut prendre le spectateur), pour les profs ou pour les élèves. On se contente de les voir échanger (souvent violemment), travailler de concert ou en opposition, se battre ou baisser les bras, avancer ou reculer. C’est un beau portrait de l’école telle qu’elle est souvent je pense, avec toutes ses limites.

Est-ce que ça valait une palme d’or, va savoir, mais de même que l’Esquive, c’est un sacré morceau de vie porté sur écran, auquel on accroche assez vite.

lundi 27 octobre 2008

Appaloosa – Ed Harris



L’être humain est notoirement connu pour ses faiblesses. Ainsi, de même que tout ce qui porte le nom de Gaiman finit par arriver sur mes étagères, je passe toujours au cinéma voir les films où apparaît Viggo Mortensen.

Dernièrement je suis donc allée voir le Capitaine Alatriste, navet historique adapté d’un roman de cape et d’épée espagnol, long et incompréhensible (à moins d’avoir lu les livres) dont je vous ai épargné la critique. Si cela a piqué ma curiosité au point que je lorgne sur l’œuvre d’Arturo Perez Reverte coté prévisions de lecture, et que certains passages de la BO s’écoutent gentiment, ça ne vaut pas le déplacement.

Mais au milieu de ce micmac historique, Viggo Mortensen se détachait bien… même dans les films pourris, il fait du bon boulot, et il a une faculté bien particulière d’être méconnaissable d’un film à l’autre de manière générale : regardez cinq minutes du Seigneur des Anneaux, des Promesses de l’Ombre et de Capitaine Alatriste et vous comprendrez… il n’y a guère que son timbre de voix pour le trahir (et encore comme monsieur parle espagnol et anglais indifféremment…), pour le reste, c’est lui et pas lui en même temps, et pas uniquement parce qu’il se fait pousser la barbe ou change de costard.

Bref je m’égare une fois n’est pas coutume, revenons-en au sujet. Film avec Viggo dit forcément séance de ciné (en VO qui plus est, je n’ai aucune confiance dans le doublage français pour lui), peu importe le film. D’ailleurs pour l’anecdote, cette fois-ci je me suis pointée en sachant tout juste que j’allais voir un western, sans même avoir vu la bande-annonce. Tout juste si j’avais regardé la note dans Studio, ça ne me ressemble guère (par contre c’est super agréable du coup de tout découvrir).

Me voilà donc assise dans mon fauteuil de bon matin, et ma foi, ce fut un vrai plaisir de découvrir l’histoire de Virgil Cole (Ed Harris) et de son adjoint, Everett Hitch (Viggo Mortensen *wub*), shérifs ambulants qui viennent faire le ménage dans les villes où la loi ne règne pas. Les voilà donc qui débarquent à Appaloosa. Inutile d’en dire plus, pour le reste, autant découvrir l’histoire par soi-même.

Le western est un genre que je connais mal, si ce n’est les western spaghetti de Sergio Leone, mais pour moi, ce film semble toucher à l’essence même du genre. On y trouve tous les poncifs du genre : cow-boys, shérifs, brigands, carabines et colts, indiens, chemin de fer, poursuites à cheval, duels dans la rue, saloon à portes battantes, whisky dans les petits verres, café dans les mugs en métal, paysages poussiéreux, et même l’immigré chinois de service.

En soit, cela en fait déjà hautement appréciable en terme de divertissement. Mais il faut ajouter en plus un bon scénario qui colle avec le reste, des dialogues qui font mouche, et de très bons acteurs dans des rôles qui leur collent à la peau. Nos deux héros maîtrisent à la perfection le regard du cow-boy solitaire, yeux clairs et peau burinée par le soleil, et la présence féminine de l’histoire (Renée Zellweger) est méconnaissable (j’ai découvert qui c’était au générique… je sais que je suis une buse dans le domaine, mais tout de même).

Le point fort de l’histoire reste définitivement la relation entre Virgil et Everett, étrange amitié dite plus par leurs actions, leurs échanges, et ce qu’ils disent de l’autre. C’est un peu le nœud du film, et c’est drôlement bien mené, avec de très bons moments (les scènes devant la prison sont excellentes dans le domaine).

Et, petite note finale, si le tempo du film est assez lent (j’ignore si c’est propre au western), il n’en reste pas moins plus rapide qu’un Sergio Leone, avec beaucoup moins de scènes qui s’éternisent sur une musique lancinante (j’adore Ennio Morricone, mais en toute honnêteté, quand on regarde pour la cinquième fois Il était une fois dans l’Ouest, c’est trop lent parfois), notamment pour les fusillades beaucoup plus rapides (expédiées même, ça change).

samedi 25 octobre 2008

Sandman 9 : Les Bienveillantes - Neil Gaiman



« J’ignore si j’ai réussi ou non à faire ce que j’avais en tête, mais c’est le plus gros volume de la série. Sous emballage cartonné, il peut toujours servir à assommer un éventuel cambrioleur. Je ne vois pas de meilleur définition de l’art »
Neil Gaiman dans la postface

Il faut avouer que la conclusion de Neil Gaiman résume bien le bouquin en apparence : un pavé (ce qui est pas courant en terme de BDs quand même), fort d’au moins trois cents pages (pas pu vérifié, les pages sont pas numérotés), qui pèse le poids d’un petit dictionnaire, et coûte le prix de trois BDs (30 euros, et oui ça fait mal au porte-monnaie).

Mais bon, une fois n’est pas coutume, c’est un très bon investissement, qui me nécessitera sûrement encore une dizaine de relectures pour bien tout capter. Bien que la couverture persiste à l’annoncer, ce n’est pas possible de lire ce tome séparément des autres, je ne vois pas comment on pourrait comprendre un seul mot de l’histoire.

En effet, c’est le tome de conclusion (le tome 10 correspond à l’épilogue, et le 11 est un bonus sur les Eternels sorti bien longtemps après), qui ramène tous les fils laissés en suspens dans la plupart des tomes précédents pour mieux les rassembler en une vaste tapisserie (vu ce qui ouvre et ferme le livre, mes métaphores de fileuses ne sont pas anodines).

L’histoire reprend à peu près à la suite des deux tomes précédents, et part d’un évènement à priori anodin qui va déclencher une véritable tempête. Daniel, le fils de Lyta Hall (qu’on a croisé dans le tome 2… et le 4… et même un peu le 6), se fait enlevé, et sa mère fait appel aux Furies (les fameuses « bienveillantes » du titre) pour qu’elles traquent celui qu’elle pense être responsable, à savoir Dream.

Une fois n’est pas coutume, ce résumé est hautement non représentatif de l’ouvrage, mais il serait impossible d’en dire plus sans gâcher toute l’histoire, et qui plus est en moins de 15 pages. Il faut donc se contenter du résumé mode « 4e de couv ». Comme je le disais, une grande partie des personnages des précédents tomes réapparaissent ici, alors qu’on ne s’y attendait pas toujours. Cela explique probablement la taille de l’ouvrage, et le fait qu’on ait du mal à trier tous les éléments.

En effet, certains passages semblent ne pas avoir de rapport avec l’histoire, et pourtant. Il y a un petit coté « le monde est en fait composé de 500 personnes qui se recroisent sans cesse » (reprise très approximative d’un paragraphe de Anansi Boys) avec tous ces gens qui se croisent et entrecroisent leurs histoires le temps d’une ou deux pages avant de partir chacun de leur coté (le cas Rose Walker est exemplaire dans le domaine je pense).

Les dessins sont comme toujours un peu vieillots, avec un style relativement uniforme qui a un je ne sais quoi de naïf. J’ai du mal à le définir exactement mais les traits sont me semble-t-il bien plus simplifiés que dans certains opus (exception faite de l’incursion de Charles Vess au milieu, mais ça ne compte pas), tous en angles et non en rondeurs, avec des fonds assez abstraits tous en restant très expressifs.

Une fois n’est pas coutume, si on fait abstraction du style de dessin qui ne plaira pas à tout le monde, c’est un sacré morceau de littérature qui s’offre, une histoire extrêmement riche qui ne laisse pas indifférent, et qui se savoure d’autant plus si on a bien en tête les tomes précédents. Les références mythologiques sont nombreuses et fort appréciables, de même qu’un certain nombre d’à-cotés anecdotiques assez touchants.

Il ne reste donc plus qu’à attendre le tome 10 (The Wake) pour trouver les quelques réponses qui manquent, et la boucle sera vraiment bouclée (et je pourrais me faire un week-end entier Sandman pour tout relire ^^).

Bon et ce n’est pas le dernier Gaiman du moment, vu que je viens de m’acheter The Graveyard Book (langue de Shakespeare obligatoire ce coup-ci…).

mardi 21 octobre 2008

Le Merlin djeuns de la BBC


Entre deux épisodes de Stargate, je garde toujours un œil sur ce qui se prépare dans le domaine de la fantasy, le pire comme le meilleur… Tenez, par exemple, je suis tombée sur les 10 premières minutes de l’adaptation de l’Epée de Vérité, Legend of the Seeker. Si vous aviez toujours rêvé de voir un cross-over Seigneur des Anneaux x Matrix x Xena (ou Hercule, ça marche aussi), c’est votre chance, ça a l’air très bien parti, au point que j’ai presque envie de voir la suite pour exploser de rire tout du long tellement c’est ridicule (oui je sais, je suis méchante, mais bon les romans de Goodkind ont une meilleur campagne de presse que les Enfants de Hurin, c’est quand même un poil déprimant…)

Comme j’étais dans ma série « nanars de fantasy », j’ai décidé de jeter un œil à Merlin, série de la BBC qui a démarré sous peu avec une bonne audience semble-t-il. Elle raconte les déboires d’un Merlin jeune, ce qui nous donne en mode générique héroïque :
« In a land of myth and a time of magic, the destiny of a great kingdom rests on the shoulders of a young boy. His name… Merlin »

C’est pas vraiment une idée nouvelle, des bouquins et des BDs sur Merlin, il y en a foule, y compris sur sa jeunesse, et qui partent dans tous les sens. Personnellement j’en suis restée à la version de Stephen Lawhead (le tome 2 de son cycle de Pendragon, le meilleur d’ailleurs), matinée d’une touche de Fetjaine (Le Pas de Merlin, un peu décevant dans sa suite), d’une pincée du Codex Merlin de Holdstock, et d’une touche de la BD basée sur l’histoire archaïque, Arthur.

(Oui autant le préciser de suite, en terme de fantasy arthurienne j’ai à peu près lu, et vu tout ce qui se faisait –ou du moins était disponible en France-, même les études sérieuses, ça a été mon dada pendant un moment, c’est dire si je maîtrise le sujet)

Donc pour en revenir à la série, voyons un peu à quoi elle ressemble, à commencer par le héros. Merlin est un jeune homme brun à la coupe de cheveux atroces, aux oreilles en feuille de chou, un peu bobet, toujours souriant et accessoirement sorcier de son état. C’est un espèce de Clark Kent de Smallville en moins baraqué (si si je vous jure, remplacez sa tunique par une chemise à carreaux pour voir), à cela près qu’il est plutôt doué en télékinésie et qu’il est du genre à crier au monde qu’il a des pouvoirs magiques (pas bien malin vu le contexte), sauf que personne ne le croit.

Remarquez, avec un air un poil plus sérieux, il aurait fait un elfe très crédible, moyennant qu'on lui taille les oreilles en pointe

Comme il est incapable de s’en sortir seul, sa mère (mais qui est son père ? Mystère… même si je sens que ce sera moins truculent que dans les légendes…) l’a envoyé au médecin de la cour à Camelot, Gaius, prototype du vieux sage là pour faire la morale à Merlin, le nourrir, l’empêcher de faire des bêtises et accessoirement lui rappeler qu’il a une destinée au moins une fois par épisode…

Par ailleurs, Merlin va très vite faire la connaissance d’Arthur (oui, LE Arthur), blondinet qui a le mérite d’avoir une meilleure coupe de cheveux que Merlin, mais a un peu trop les dents en avant pour dégager le charisme digne d’un tel rôle (comment ça je suis une vraie langue de serpent ?), ainsi que de son père Uther, stéréotype du roi un peu obstiné portant le royaume à bout de bras.

J'avoue, j'ai choisi exprès une photo pas très flatteuse... quelle belle dentition tout de même...

Coté personnages féminins, on se retrouve avec Morgana, pupille du roi (visiblement ni sa fille, ni celle d’Ygraine –non mentionnée jusque là-, du coup on se demande d’où elle sort), qui en pince pour Arthur et fait des cauchemars, et sa suivante, Guenièvre, dit Gwen (genre son nom est trop compliqué à prononcer), grande amie de Merlin dès le départ. Si la première me parait bien placée pour imiter son rôle dans les légendes, la deuxième me laisse plus que sceptique.

Bon là comme ça elles ont l'air super copines, mais n'oublions pas qu'en général dans la légende, celle de gauche ("Gwen") se marie avec Arthur et le trompe avec son meilleur pote, et l'autre couche avec Arthur, lui fait un enfant qui plus tard tuera son père... Les femmes...

Avec quatre épisodes, il est difficile de juger clairement l’histoire, mais on trouve l’éternel modèle de la personne en danger qu’il faut sauver avec quelques retournements de situation pour meubler tout ça… Et pour le moment l’intrigue s’attache à développer la relation entre Arthur et Merlin, mais la suite semble développer d’autres axes (y’a qu’à voir qui apparaît dans le 5e épisode d’après le mini-teaser à la fin du 4).

Bon honnêtement, j’ai passé le premier épisode à soupirer. Pas que l’histoire soit dénuée d’intérêt (disons qu’elle emprunte ses codes à la série pour ados, ça perturbe un peu, déjà Narnia 2 tirait de ce coté là), ni les acteurs terriblement mauvais (ils ne méritent pas un oscar, mais c’est surtout du à leurs rôles je pense). Non, c’est le manque de personnalité de l’ensemble qui frappe.

Les décors, les costumes, l’ambiance, tout est un vaste micmac guère flamboyant. Déjà, l’ensemble est complètement atemporel, avec un gros mélange de tout ce que le moyen-âge et la renaissance ont pu produire (notamment dans l’architecture du château), et qui plus est bourré d’anachronismes : la notion de hiérarchie quasiment inexistante, le fait que tout le monde sache lire et écrire, et ne parlons même pas du moment où Merlin se prend une tomate dans la figure (oui je chipote, mais ça vient d’Amérique ce fruit, figurez-vous, comme la pomme de terre et le maïs).

Oh bien sûr je comprends tout à fait qu’on aie affaire à un Moyen-âge rêvé, une sorte d’idéal comme dans les vieux romans de chevalerie, et qu’en conséquent tous ces détails soient hors de propos, mais tout de même, tout cela manque de personnalité.

Les décors sont quand même affreusement bateaux (au point que je cherche l’escalier de Blois dans la cour, je trouve qu’il y parfaitement avec le reste) avec des joints tellement bien ajustés entre des pierres tellement blanches que c’est à pleurer. Les pièces du château sont d’ailleurs grandes et lumineuses, et un simple serviteur a le droit à une chambre de la taille de son studio (avec un placard, bon ok j’arrête de relever les anachronismes), mais la salle de banquet, elle, manque d’envergure et ne fait pas rêver avec ses deux tables de douze couverts chacune…

Un Camelot idéal, drapeaux flottants au vent sur fond de soleil couchant compris

Même problème pour les costumes, ils sont assez fadasses, sauf les filles qui ont le droit d’avoir des robes longues qui traînent partout. C’est même le pire, les costumes, surtout dans le cas d’Arthur (on pardonnera à Merlin son mauvais goût vestimentaire, c’est un gueux après tout). Qu’il se balade en armure avec sa bande de potes pour aller boire un verre en ville, ça fait parti du mythe, mais était-ce bien la peine de l’affubler de cette sympathique veste longue en daim qui lui donne l’air d’un Aragorn au rabais croisé avec un cow-boy, et pire, la veste courte, toujours la même manière, qui lui donne vraiment l’impression de venir tout droit d’un lycée américain ? Je sais qu’une cape c’est lourd et que ça coûte cher en tissu, mais c’est quand même le minimum syndical pour une fable médiévale…

Vous avez l'impression de ne vous êtres trompés de série ? Moi aussi.
Enfin, dans l'hypothétique cas d'un épisode où ils voyagent dans le futur, ils passeront incognito !

Menfin bon, une fois qu’on a accepté cette ambiance peu emballante (dommage, la fantasy, c’est aussi rêver en voyant les décors), on peut se pencher sur l’histoire. Pour le moment, ça tourne assez au niveau Smallville version mythologie arthurienne, oscillant entre les passages pseudo-épiques et les histoires entre potes (enfin ils ne sont pas encore très potes mais l’idée est là…).

Bref, c’est du pur divertissement, qui se révèle assez drôle (mais au 2d degré), avec son coté gros budget qui ne l’est pas, ses effets spéciaux un peu foireux, son quota de clichés de la fantasy (tournois, potions, bestiaire fantastique et tout le tointoin) et ce coté « nos années collège » en version médiévale… (je me demande si George Lucas autoriserait une série télé du même genre avec les héros de Star Wars, ça pourrait être fun, imaginez). Y’a pas à dire, après une longue journée de boulot, ça détend !

(et accessoirement ça m’inspire vu que j’en suis à ma 3ème page word, mais bon c’est toujours plus facile d’écrire quand on a plein de choses à critiquer, c’est connu !)

samedi 18 octobre 2008

L’Enfant Lion – Patrick Grandperret



En plein dans ma période nostalgique de re-découvertes/lectures/visionnages, j’ai finis par mettre la main sur un film qui me tient beaucoup à cœur. Ce n’est pas le chef d’œuvre du cinéma ou quoi que ce soit d’aussi prétentieux, mais j’y suis très attachée. Il faut dire que c’est le premier film que je me rappelle avoir été voir au cinéma, même que c’était à La Trace, petit ciné perché là haut sur la montagne avec sa programmation hétéroclite et son tirage au sort pour gagner l’affiche du film…

(pour l’anecdote c’était la première fois qu’on mettait les pieds et on a effectivement ramené l’affiche. J’ai récemment voulu la mettre dans ma chambre mais c’est une très grande affiche et bon ça aurait fait bizarre avec le reste)

D’ailleurs c’est aussi la première œuvre à partir de laquelle j’ai inventé des fanfictions. Certes je ne les écrivais pas et je ne leur donnait pas ce nom-là, mais cette manie de réinventer l’histoire d’un film ou d’en faire une pseudo suite, j’y suis rodée… (et là je vois que ce film date de 92… j’avais 6 ans pitain xD).

Bon bref maintenant que je vous ai resitué ça dans ma passionnante vie (le jour où je serais célèbre au point qu’on écrive ma biographie, y’a intérêt à ne pas oublier ce point déterminant de l’histoire de ma vie…), penchons-nous un peu sur l’histoire. Ca fait un peu penser au Roi Lion le titre (mon autre grand film de l’époque d’ailleurs, même que j’ai traîné ma mère –qui n’aime pas les dessins animés- le voir… euh je m’égare).

L’Enfant Lion a pour héros deux enfants et une lionne. En effet, dans le village de Pama, sur la Terre des Lions, vit un étrange garçon, Oulé, qui passe son temps à chasser avec sa « sœur », la lionne, Sirga (chacun retrouvant chez l’autre le jumeau qu’il aurait du avoir… un truc mystique quoi ^^). Et puis il y a Léna, jalouse de l’affection que porte Oulé à Sirga, ainsi que les marchands d’esclave qui enlèvent les deux enfants et les emmènent dans un palais dans le désert…

Adapté d’un livre pour enfants des années 50 (je sens que je vais encore m’amuser à mettre la main dessus), ce film est un joli conte africain qui mélange assez bizarrement une bonne dose de magie (un enfant et une lionne frère et sœur, le coté symbiose avec la Nature…) et du réel (l’esclavage). Et on y trouve une bonne dose de stéréotypes du conte (même la Princesse en détresse d’une certaine façon ^^), sans parler du fait que Léna sert de narratrice tout au long de l’histoire.

En le revoyant aujourd’hui, je vois bien que le film n’est pas parfait. Déjà pour des yeux d’adulte, il ressort un peu superficiel sur certains moments, et assez naïf aussi… c’est un film pour enfants. Pas un de ceux limite aliénants qu’on nous sert parfois, mais quand même assez gnangnan sur les bords.

Mais bon, l’histoire est plutôt sympa, les animaux, les vues des savanes font rêver, et on ne vire pas trop dans le n’importe quoi écologique dans la mesure où la lionne est une lionne, pas une humaine marchant quatre pattes avec des poils et des crocs… Bref c’est un joli film, un de ceux qu’on passe aux enfants et qu’on regarde en soupirant avec nostalgie en souvenir d’une époque révolue…

mercredi 1 octobre 2008

La trilogie de Bartiméus – Jonathan Stroud



1. L’Amulette de Samarcande
2. L’œil du Golem
3. La Porte de Ptolémée

Bien que ça fasse un moment que je sois sur cette série, je ne crois pas lui avoir jamais consacré plus que quelques lignes de ci de là. Ce n’est pas plus mal, il est en effet plus facile de donner son avis sur une trilogie terminée que sur un tome par ci par là.

Il était une fois une Londres mi-uchronique mi-steampunk où les magiciens ont pris le pouvoir, gouvernant (et opprimant) le peuple dénué de magie, principalement à grand renfort de leurs serviteurs magiques, qu’on appellera couramment démons, mais qui se divisent entre Djinns, Afrits, Gnomes, Marids et autres esprits. Ce sont eux, en fait, qui font de la magie… les magiciens eux s’en tiennent surtout à invoquer et ordonner.

Bref dans ce Londres alternatif, l’histoire s’intéresse au parcours de Nathaniel, enfant placé en apprentissage chez un magicien, et qui entretient des rapports plus que tendus avec lui. Il est bien évidemment bien plus intelligent que la moyenne, et doué en terme de magie (toute ressemblance avec Artemis Fowl n’est pas à exclure), et décide un jour d’invoquer en douce un démon de classe supérieure, un djinn, Bartiméus. J’aurais du mal à vous en dire plus du premier tome, mes souvenirs sont plutôt flous à ce sujet, mais Nathaniel finit par s’attirer les ennuis, et lui et Bartiméus sont bien obligés de faire cause commune pour arriver à s’en sortir vivants.

Cette collaboration se poursuivra au cours des tomes suivants. Si le premier tome lorgne du coté du roman d’apprentissage, le 2e se veut plutôt histoire de transition qui sert à poser le décor et les personnages pour le feu d’artifice qu’est le troisième tome, véritable concentré d’action qu’on ne lâche pas d’un bout à l’autre de ses presque 700 pages.

Bref qu’est-ce que cela peut bien donner, cet énième avatar de la vague Harry Potter ? Et bien c’est plutôt un bon numéro. D’ailleurs le fait qu’il ait été réédité en poche en collection adulte parle assez pour lui.

Si le premier tome est assez classique dans son parcours, la suite est plus atypique. Et l’écriture et les personnages en eux-même sortent du terrain battu. Les trois héros de l’histoire sont à l’opposé des stéréotypes du genre : Nathaniel est un anti-héros, qui contrairement à Artémis Fowl qui s’améliore avec les tomes, semble au contraire s’enfoncer et se fourvoyer. Bartiméus est un djinn doté d’un sacré caractère, d’un sens de l’à-propos exceptionnel, ainsi que d’une vraie langue de vipère. Quant à Kitty (qui apparaît surtout à partir du tome 2), elle est plus classique, mais dotée d’une sacrée personnalité qui ne laisse pas indifférent, d’autant plus qu’elle est, comme Nathaniel, très humaine, passant par des vastes panels de comportement.

Coté écriture, celle-ci est drôlement efficace, et agrémentée de notes de bas de page anecdotiques bien marrantes quand on a affaire à Bartiméus. Car la narration alterne en effet entre les héros, avec des tons assez différents. Le plus notable étant effectivement Bartiméus dont le ton pince-sans-rire est plus que succulent. Cette alternance permet de donner un peu plus de dynamisme au récit, et de créer du suspense tout en laissant du temps au lecteur de mettre les éléments ensembles.

L’intrigue est plutôt sympa, avec des manipulations et des complots qui s’enchaînent et s’emmêlent au point de ne plus s’y retrouver… le tome 3 en comparaison est presque simpliste… mais tout aussi prenant, surtout que Bartiméus y prend toute son importance.

Bref cette série est une bonne surprise : elle est prenante, agréable à lire, souvent drôle, détournant pas mal de clichés à sa façon, tout en sortant des sentiers battus. Ajoutez à cela les anecdotes de Bartiméus lors de ses différentes invocations dans le passé (on en apprend des bonnes sur Akhénaton et Néfertiti, sur la création du Croissant Fertile et je vous en passe d’autres…), et on obtient une bonne série… un peu faible par moments mais l’ensemble est plus qu’agréable.

Alors si vous cherchez une lecture pas trop compliquée pour vous détendre, n’hésitez pas à venir faire connaissance avec Bartiméus, ça vous rafraîchira sans peine les synapses, tout en faisant travailler un peu vos neurones sur les références historiques croisées ci et là…

« (...) Vous aimez le théâtre, mademoiselle Jones ?
- Pas beaucoup, non, répondit-elle en faisant la moue.
- Et bien, moi non plus » Il désigna la rue d’un geste plein de grâce. « Nous allons donc souffrir ensemble. »